[ REPORTAGE ] SALY BY NIGHT: Entre bains de minuit, virées en boîtes et exhibitionnisme, gigolos et prostituées mènent la danse

La saison estivale cartonne au maximum à Saly. Campements de rêve, piscines, plages, hôtels, boîtes de nuit, bars, paysage paradisiaque… tout concourt au charme des folles nuits d’été. Saly sous tous ses feux secoue ses habitants et touristes dans son monde de volupté et de plaisirs furtifs. Avec cette chaleur d’étuve, les jeunes filles s’affublent de tenues sexy et déambulent sans gênes, sous les yeux subversifs des hommes. Les prostituées abordent s’affichent et flirt au vu et su de tout le monde avec de vieux papis aux ventres bedonnants. S’y ajoute ces drôles d’oiseaux surnommés gigolos. Pour quelques billets ou un dîner à l’oeil, ils déploient leurs plus beaux atouts auprès des vielles femmes solitaires à la recherche de chair fraîche. C’est Saly by night sous toutes ses frasques.
Dans la profondeur de la nuit, la station balnéaire de Saly ressemble à Las Vegas en miniature. Les salles de jeux, les dancings et autres lieux de divertissement y poussent comme des champignons. Son atmosphère féerique laisse libre cours à la fureur des délires de vacances, à la romance et à l’exotisme. Cela explique certainement pourquoi les touristes étrangers l’ont choisi pour échapper à la frénésie urbaine. Mais c’en est pas pour autant la véritable raison. Une petite balade nocturne au cœur de ce site en dit long. Des filles tape à l’œil, monnaie courante En sons et lumières, Saly vibre dès la tombée de la nuit. Les rues sont bondées de monde. Certains cheminent en bandes selon le genre, d’autres sont en couple la main dans la main. A quelques encablures de l’hôtel Savana, se dresse un bar-restaurant. Une musique filtrée s’y dégage, quelques personnes sont assises à l’intérieur bavardant à qui mieux mieux et sirotant quelques verres. L’ambiance typique d’un bistro certes, mais la particularité étant que de belles nymphes se tiennent devant l’entrée pour, semble-t-il, appâter les clients avec leurs tenues aguichantes. Ce n’est pas chose courante et allons savoir ce qu’il adviendra après qu’elles aient attiré les clients. La réponse est toute simple et c’est de la bouche d’une des hôtesses, «c’est comme à la pêche. Après avoir attrapé le poisson, on le cuisine. On ne gagne rien à servir tout court les clients, on profite de la faiblesse de certains hommes pour se faire un peu de sous.» commente-t-elle sans complexes. Sans complexes… D’ailleurs toutes les jeunes filles, à quelques exceptions près, paraissent sans complexes. S’affichant presque nues avec des hommes qui pourraient être leurs grands-pères ou en groupe sous les regards pervers des hommes. Certaines plus téméraires s’embrassent ouvertement. Les prostituées déjà à 22H investissent les environs de Saly. Elles racolent sans gênes les hommes qui passent sur leur chemin. Accrochée au passage Mimi de son petit nom nous fait quelques révélations sur son métier, «Saly est tellement petit, tout le monde connaît tout le monde, donc on ne peut pas se cacher de certaines choses. C’est pourquoi je n’essaie même pas de me camoufler ou d’attendre certaines heures. En plus je n’ai pas le choix, les boîtes de nuit ont leurs prostituées spéciales, elles n’acceptent qu’elles. Du coup je me rabats sur les rues en accrochant les toubabs qui passent. Le plus souvent on va dans les maisons de passe, il y en beaucoup et les prix varient entre 5000F et 15000F, cela dépend de la climatisation. Et je m’en sors bien, mes prix sont de l’ordre des 50.000F pour toute une nuit, la moitié pour une demi- nuit et 15.000F pour un coup. Ces pratiques assez choquantes ne semblent nullement ébranler les passants. Comme si, cela était leur vécu quotidien. En tout cas c’est ce que nous assure Serigne le tenancier d’une dibiterie qui nous assure que ce n’est rien comparaît à ce qui se passe dans la station balnéaire. Les plages, des terrains libidineux Il n’avait pas vraiment tort Serigne, la fièvre qui secoue les habitants et touristes est encore plus intense du côté des plages. Des tentes et parasols sont disposés le long de la berge, quelques petites voies s’échappent de l’eau. De petits gémissements attirent notre attention vers un petit gîte. Un couple complètement dénudé est en plein ébats sexuels. Sentant notre présence, c’est à peine, s’ils ont levé la tête pour nous regarder, préférant ne pas interrompre leur activité. Plus loin, dans une tente voisine un autre couple se caresse les parties intimes, tandis que d’autres dans l’eau s’enlacent et s’embrassent passionnément. Ces travailleurs du sexe d’un tout autre genre Le délire des vacances loin d’être terminé continue son bonhomme de chemin dans les boîtes de nuit. Une atmosphère enflammée et endiablée au rythme des décibels, fait monter l’adrénaline. Garçons comme filles tirent à pleines bouffées sur les cigarettes. Là également, les accoutrements provocants des donzelles ne passent pas inaperçues. Des jupes et des robes qui descendent juste après la cuisse, laissent entrevoir leurs slips aux moindres mouvements. Sur la piste de danse est la scène d’attitudes peu orthodoxes. Au rythme langoureux du raggae, les fêtards se trémoussent sur la piste. Deux paires sortent du lot. Il s’agit de deux jeunes garçons avec deux dames blanches visiblement plus âgées qu’eux. Le regard dissimulé derrière des lunettes de grande marque, l’un des garçons se fait tripoter les fesses par la dame, lui aussi le lui rendant bien l’embrasse au cou. Les deux autres quant à eux se livrent à des scènes beaucoup plus osées, le jeune homme glisse ses doigts sous la mini-jupe de la femme qui elle faufile ses doigts à l’intérieur du pantalon du jeune homme. C’est à peine s’ils n’allaient pas passer à l’acte. Mais cela n’a pas tardé, la dame tout émoustillée a fini par tirer son gigolo vers la sortie. Et ils n’en reviendront pas de toute la soirée. Un autre jeune homme, comme s’il était à la recherche de quelque chose, scrute les coins et recoins de la boîte de nuit. Par la suite, il finit par s’asseoir sur un fauteuil, guettant les moindres faits et gestes des groupes de touristes. S’approchant de l’un des employés qui a requis l’anonymat, il nous apprend que l’homme en question monnaye ses faveurs sexuelles auprès des vacancières qu’il aborde à la plage comme dans les dancings. Bien qu’étant longtemps ignorée, la prostitution masculine sort depuis quelques années de l’ombre pour s’afficher dans les régions les plus touristiques, en particulier Saly. En tentant d’en savoir plus sur ces hommes qui vendent leurs corps en échange de quelques billets ou d’un bon dîner dans un restaurant, nous avons interrogé quelques maîtres d’hôtels. D’après leurs explications, ces travailleurs du sexe d’un nouveau genre sont facilement repérables. Toujours en groupe de trois ou quatre, ils sillonnent les plages et les boîtes de nuit à l’approche du week-end afin d’identifier les clientes potentielles. Le plus souvent, ce sont de grands faignants qui aiment l’argent facile.
Source: L'observateur

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