mercredi 18 février 2009

Moustapha Diagne, chargé des compétitions nationales au Cnf : Le challenger

PORTRAIT
Il a la sacrée réputation de triompher partout où il passe. A l’école, dans le mouvement sportif, à l’Ena ou encore aux Douanes, Moustapha Diagne a toujours convaincu et souvent vaincu. Le responsable des compétitions nationales au sein du Comité de normalisation qu’il est, a un nouveau défi : contribuer à mettre le football sénégalais sur les bons rails.
Beaucoup de gens se souviennent sans doute de la grande époque de l’équipe de football de la Douane, entre la fin des années 90 et le début 2000. Cette formation qui venait d’échapper de justesse à la relégation allait régner pendant deIl a la sacrée réputation de triompher partout où il passe. A l’école, dans le mouvement sportif, à l’Ena ou encore aux Douanes, Moustapha Diagne a toujours convaincu et souvent vaincu. Le responsable des compétitions nationales au sein du Comité de normalisation qu’il est, a un nouveau défi : contribuer à mettre le football sénégalais sur les bons rails.s années successives sur toutes les compétitions nationales. Toutes catégories confondues. Probablement, autant ont entendu parler de Moustapha Diagne, mais ne le connaissent pas si bien, ni ne savent qu’il était le président délégué puis le manager général de cette machine à gagner. A ce jour, il est le seul à avoir occuper ce dernier poste. Le principal artisan de cette prouesse. Mbaye Diouf Dia, son ancien collaborateur à la Douane et, acutellement, au Comité de normalisation du football (Cnf) confirme : ‘Le rayonnement de la Douane est à 90 % son oeuvre’.
Si Moustapha Diagne a attéri chez les gabelous, c’est grâce à l’actuel président de Tourékounda de Mbour. A l’époque, le dirigeant mbourois est approché pour piloter le club. Il insiste pour que Diagne l’accompagne dans cette mission. Une semaine après, les deux hommes déclinent la ‘Feuille de route de Saly’ sur la Petite côte. ‘On leur (leurs supérieurs) a dit que si c’est appliqué (la feuille de route) nous allons occuper dans deux voire trois ans la première place de la première division. La suite, on a signé un long bail avec la coupe du Sénégal. Pendant quatre ans de suite, nous avons gagné toutes les coupes du Sénégal, toutes catégories confondues’, se souvient encore cet homme au ton mesuré, entré à la Douane en 1989.
Soldat de l’économie, Moustapha Diagne était contrôleur économique avant de devenir inspecteur des Douanes. Ce qui ne l’empêche pas de poursuivre ses études pour étoffer son C.v. Durant son cursus, il était toujours ‘au pire des cas deuxième de la classe’. A l’Ecole nationale d’administration (Ena), il est ’sorti major de toutes les promotions’. Dans sa vie professionnelle, il a été d’abord agent de la section contrôle économique où ‘personne ne voulait venir’. Avec beaucoup d’abnégation, il contribue à donner à ce service ses lettres de noblesse. Il s’en souvient : ‘J’étais chargé de réaliser des enquêtes documentaires qui nous ont permis de faire des résultats énormes. C’est quelque chose qui m’a vraiment marqué.’
Un ‘Mbaye Ndoye bis’
Tout marchait comme sur des roulettes jusqu’à l’éclatement de l’affaire des ‘Bons à enlever’, qui a éclaboussé la hiérarchie douanière. ‘J’ai tout de suite rendu le tablier (à la tête de l’équipe de football) pour ne pas accepter le traitement qu’on voulait nous faire accepter. J’ai toujours insisté pour que le traitement professionnel et celui sportif soient différenciés (dans cette affaire). On a voulu mélanger les deux’, regrette l’ancien sociétaire de l’Etics qui n’a jamais joué à la Douane comme on le prétend très souvent. Le poste de manager général de la Douane était taillé sur mesure pour Moustapha Diagne, chargé spécialement de jouer le rôle du patron du club Mbaye Ndoye, qui était en même temps vice-président puis président de la Fédération sénégalaise de football. Ce dernier était ‘à 90 % de son temps pris par l’équipe nationale’. C’était la belle époque. ‘Les résultats étaient très positifs. On pensait même à moderniser le club, confie-t-il. Les combats de lutte qu’on a organisés pendant cette période rentraient dans ce cadre.’ Le projet de ‘House club’, qui ‘ne s’est jamais réalisé’ aussi. ‘Je crois qu’on était bien parti parce qu’au moment où nous quittions (le club), la sélection nationale espoirs était pratiquement constituée d’éléments de la Douane’, souligne le natif de Mékhé.
C’est dans cette petite ville aux confins du Cayor où l’artisanat occupe une place de choix et la chaleur humaine règne, que le jeune Diagne a fait ses classes ‘jusqu’en Cm2′ avant de changer d’air. Une partie de sa famille réside toujours à Ngaye. Raison pour laquelle, Moustapha Diagne s’y rend ‘régulièrement, tous les quinze voire vingt jours’. C’est là-bas qu’il a appris à taper dans le cuir et joué aux navétanes, en championnat régional ainsi qu’en deuxième division. ‘Quant j’étais étudiant, j’y venais en vacance pour accompagner l’équipe du coin. On a gagné beaucoup de trophées. J’ai joué à l’Asc Manko de Mékhé, à l’Asc Guney Ngaye en division régionale’, se souvient ce quinquagénaire à la noirceur d’ébène, qui garde dans un coin de la mémoire pas mal de souvenirs de sa ville natale comme ses nombreux surnoms de footballeurs de légende qu’inspiraient ses talents de buteur. ‘Je marquais beaucoup de buts au point que les gens me surnommaient Van Basten ou Altobelli’, confie-t-il avec de la nostalgie mêlée de fierté.
‘Quand on reconstruit, on fait fi de certaines appréciations’
C’est ce buteur adroit qui s’occupe des compétitions nationales au sein du Cnf. Il devait permettre aux équipes de renouer avec la compétition, c’est chose faite depuis jeudi dernier, date d’ouverture de la D1. Ce n’était pas gagné. Ça ne l’est d’ailleurs pas totalement encore. C’est pourquoi il tend la main à ses pairs du Cnf en signe d’ouverture pour la parachévement de l’oeuvre commune : ‘C’est un véritable challenge qu’on est en train de faire. J’aimerais que tous ceux qui sont autour de moi dans ce comité adhèrent à la tâche qui m’est confié. Qu’on travaille ensemble pour aboutir à ce qu’on attend de nous en terme de résultats. En terme de relance du football.’
C’est une période charnière où il s’agit de bien gérer un championnat dans une période relativement courte et de finaliser le projet de professionnalisation du foot sénégalais. Dans un tel contexte, admet-il, une approche collégiale est plus indiquée dans l’accomplissement de la mission qu’une gestion solitaire aux perspectives parfois fumeuses. Moustapha Diagne le sait et s’emploie à s’ouvrir à toutes les compétences. Ass Mamoune Sèye, un autre membre du Cnf, témoigne : ‘L’homme en lui-même a des qualités incontestées en management. Il a l’ambition de réussir la mission qui lui est confiée. Depuis qu’on a commencé à travailler, on sent qu’il a une claire vision de sa mission. Il travaille de façon collégiale, il prend toutes les informations utiles en matière de pratique du sport.’ Il résume : ‘Les compétitions nationales sont entre de bonnes mains.’ Mbaye Diouf Dia, chargé de la petite catégorie au Cnf, dans la même veine d’ajouter : ‘Il (Moustapha Diagne) connaît parfaitement le championnat national. Le football local a quelqu’un qui pourra le sortir de la situation dans laquelle il se trouve.’
Mais Moustapha Diagne n’a pas que des amis. Plutôt, ce n’est pas tout le monde qui croit à son projet. Le championnat qu’il vient de lancer est qualifié de ‘bâtard’. Le chantier du professionnalisme qu’il devra forcément pioché est assimilé à un rêve chimérique. Lui botte en touche : ‘Quand on reconstruit, on fait fi de certaines appréciations. Quand la Nation appelle, on ne peut pas dire non’. Pour le passage au non amateurisme, ‘il y a une politique de communication et d’explication à mener. Il faut y aller étape par étape’.
Le chargé des compétitions nationales au Cnf est quelqu’un qui entre en toute activité comme on entre en religion. Avec en bandoulière ‘le sens de l’écoute, la disponibilité et l’abnégation’. Rien ne le prédisposait à une carrière dans les Douanes. Son Bac scientifique en poche, il boude une inscription au certificat préparatoire aux études vétérinaires pour s’inscrire plus tard en droit. ‘Je suis têtu quand je suis convaincu d’être sur la bonne voie’, confie-t-il, sûr de son étoile. Comme le berger au milieu de son troupeau qu’il promène dans les pâturages verdoyants.
Aly DIOUF

Auguste Mbagnick SENE, ancien capitaine des ’Lions’ : La force tranquille

Profil
Doublement champion d’Afrique et de la Cedeao en lutte traditionnelle, Auguste Mbagnick Sène n’a plus rien à prouver sur le plan continental. Cet admirateur de Manga II et de Yékini ne rêve pas tout simplement d’être ‘roi des arènes’. Il veut aussi être champion du monde. Même s’il tarde à s’imposer sur le plan national.

Au téléphone, c’est une voix innocente qui débute mollement des propos pesés et mesurés. L’on est, même, tenté de se demander qui est ce gamin au bout du fil qui se fait passer pour Auguste Mbagnick Sène, le double champion d’Afrique de lutte africaine. Il faut le voir pour savoir que c’est un véritable mastodonte. Son 1,92 mètre porte bien ses 110 kilos. A 28 ans, le natif de Gandiol - à une dizaine de kilomètres de Mbour - est un lutteur accompli sans histoire. Une force tranquille. C’est ce garçon au visage angélique qui fut, de 2005 à 2007, le capitaine de l’équipe nationale de lutte. Une discipline dont il considère la pratique comme un sacerdoce. ‘Chez nous, la lutte est une affaire de famille’, souligne-t-il calmement. Amin, le grand frère, est connu sur la Petite Côte. Le père, aussi, l’était.
C’est sur cette Petite Côte, mais aussi à Diohine où il a fait une partie de sa scolarité, qu’il va développer son goût pour la lutte et affiner en même temps ses techniques. En pays sérère, la lutte est pour les jeunes le passe-temps favori. Là-bas, elle se fait sans frappe. Le jeune Auguste était techniquement doué. Ses idoles avaient pour noms Latyr de ‘Croisement’ et Manga II. Comme l’ancien ‘roi des arènes’, il sera champion.
C’est à l’âge de 16 ans qu’il gagne son premier drapeau. C’était en 1997. Il avait reçu ‘douze yards et dix mille Francs Cfa’, comme tout prix. Pas une fortune, certes, mais certainement un dopant. Et le placide poupon de poursuivre son parcours. Avec un point d’orgue : ‘Mon drapeau Ndef Leng m’a vraiment marqué. Il y avait 126 lutteurs et beaucoup de poids lourds’. La gloire lui sourit. Les portes de la renommée s’ouvrent à son honneur. Jusqu’au-delà des frontières nationales. Ainsi, il est invité en Gambie, où il rafle la mise d’un tournoi. ‘Un taureau’, renseigne-t-il. En 2005, il étrenne sa première sélection en équipe nationale de lutte et en est désigné capitaine. Une belle occasion pour confirmer tout le bien qu’on pense de lui. Une occasion à ne point vendanger. Cette année-là, à Niamey lors du tournoi de la Cedeao, il gagne deux médailles d’or et le trophée du meilleur lutteur. En Guinée, l’année suivante, il gagne deux médailles d’or et le titre de champion d’Afrique. L’année 2007 sera doublement une réussite. A Niamey, Auguste remporte une médaille d’or et une autre en argent au tournoi de la Cedeao. En Egypte, il sera, à nouveau, champion d’Afrique. Un éloquent palmarès en équipe nationale qu’il pouvait orner davantage cette année avec le titre de champion de la Cedeao, remporté par les ‘Lions’ samedi à Iba Mar Diop (voir par ailleurs). Mais le ‘Lion’ n’était pas de la partie pour des raisons qu’il refuse d’évoquer. En tout cas, il affirme n’avoir pas fait défection, comme prétendu.
Au plan national, Auguste Mbagnick Séne connaît un parcours relativement similaire à celui qu’il a fait en sélection. Et pourtant… ‘Les gens font souvent des erreurs sur mon palmarès national’, précise l’ancien sociétaire de l’écurie Mbour. Il souligne : ‘J’ai fait neuf combats et j’ai eu huit victoires et une défaite’. Ce discret garçon est d’avis qu’il y a ‘parfois de l’injustice’ dans l’arène. Toutefois, il a pris conscience des reproches qu’on lui fait en lutte avec frappe. Et, ‘sur conseil parental’, il a, au mois de décembre dernier, rejoint l’école de lutte Manga II. Ce cœur à prendre : ‘J’apprends beaucoup de choses et les Sénégalais vont le découvrir l’année prochaine’.
Si Manga II, son maître, est en même temps son idole, sa référence c’est Yékini. A ces deux pontes de l’arène, il rêve un jour de succéder. Mieux, le double champion d’Afrique rêve d’être champion du monde. Pour cela, il se dit prêt à affronter tous les lutteurs qui se dresseront sur son passage. Sauf, bien sûr, les pensionnaires de l’Ecole de lutte Manga II et de l’écurie Mbour de Bombardier, mais surtout Issa Pouye. C’est qu’entre Auguste et le pensionnaire de l’écurie Thiaroye, en plus d’une amitié sans fard, il y a une ressemblance étonnante. A la seule différence, le colosse à la voix de chérubin est d’une timidité légendaire, due en grande partie à ‘son éducation’.

Aly DIOUF

Moustapha Fall, SG de APL/DOG BUUMU GACCE ; Une vie de « Che »


La vie de Moustapha Fall est loin d’être un long fleuve tranquille. L’homme s’identifie à un révolutionnaire, critique la Droite et digère mal la fin du bipolarisme. Le « Che » de Kaolack débute, haut et fort, ses quatre vérités en parlant de la crise financière mondiale, des assises nationales, des élections locales, etc.
A quoi tient un destin ? À beaucoup de choses certes, mais à peu de choses sans doute. Celui de Moustapha Fall « Che » tient à un bout de papier. Petit garçon, il était chargé, par le pater, d’aller au kiosque du coin chercher des journaux dont la revue Africa Asia. À la deuxième page, on présentait d’habitudes de nouvelles publications. C’est celle d’Ernesto « Che » Guevara qui va le marquer le plus. « On y montrait un homme avec un béret », dit ce quinquagénaire qui a pendant longtemps mal prononcé ce nom et qui ignorait aussi tout de cet homme. En vacance à Dakar, il acquit par hasard Guerre de guérilla grâce à l’argent que “ mon tuteur m’avait donné avant mon retour à Kaolack ”. Dans cette ville au centre du Sénégal, Moustapha Fall fera de ce livre le principal centre de ses intérêts.
“ Je l’ai montré à tout le monde ”, dit-il avec un sourire aux coins des lèvres, trahissant ainsi sa fierté digne d’un jeune premier. Il précise : “ Je disais voilà le « Cheu » ! Voilà le « Cheu » ! Et mon grand-frère me dit : « On ne dit pas le “Cheu”, on dit le “Thié” ». Il m’a longuement parlé de lui et ça m’a intéressé ”. Il ajoute : “ J’avais tellement embêté les gens avec le livre de « Che » qu’ils ont fini par me surnommer Che ”. Un surnom qu’une mère trop conservatrice ne voulait pas “ au début ”. “ Maintenant, non seulement elle m’appelle Che, mais mes enfants ne savent même pas que je m’appelle Moustapha ”, dit ce père de famille monogame dont la vie n’a pas été sans histoire.
“ C’est une tête brûlée. Il dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas ”, dit un ami de celui qui fut pourtant “ adepte de la non-violence ”.
L’ancien pensionnaire du collège Victor Schœlcher avait gagné un livre de Martin Luther King comme prix. Pendant les grandes vacances, le père l’invitait le plus souvent à s’occuper intellectuellement au lieu de traînasser. Ainsi, il épousa la philosophie qui veut que la non-violence soit “ une arme qui tranche sans blesser ”. La réalité va finir par transformer cet homme au physique respectable, trahissant à la limite son âge. En témoignent ses cheveux qui refusent de s’abîmer. Noirs comme son teint d’ébène. De l’histoire politique des Fall, on apprend que le père était un dirigeant de la Section française de l’Internationale ouvrière (Sfio) de Lamine Guèye. “ Ils étaient opposés à Senghor. À l’époque, après chaque élection, je voyais des éléments du Bloc démocratique sénégalais (Bds) jeter des pierres sur notre maison. Cela m’a beaucoup marqué ”. Se développe alors une haine et puis une révolte.

“ Spartacus ” ou la révolte du « Che »
“ Pour être un Che sur le plan des idées, de la conviction et de la lutte révolutionnaire, je me suis efforcé de faire le meilleur de moi-même ”, avoue-t-il. Mai 68 a été le premier cas d’école de cet ex-syndicaliste. On a vainement cherché à le prendre. Ce sera finalement le “ jeune frère mineur ” traduit par la suite au tribunal. “ Çà m’a beaucoup marqué ”, lâche-t-il. En 1969, il crée alors “ Spartacus ”, un mouvement tout ce qu`il y a de plus révolutionnaire. “ J`ai pris et distribué le bien d`autrui à des personnes dans le besoin ”, admet-il, à présent. Il se souvient : “ c’est comme ça que les éléments du Pai clandestin m’ont repéré et recruté ”.
Président de trois cents jeunes environ du Foyer de Kasnack, il était “ pisté ” par les politiques. C’est finalement le Parti africain pour l’indépendance (Pai), en clandestinité, qu’il va intégrer en 1970. Allah Kane, son sergent recruteur -qu’il a longtemps confondu avec un agent de la Police- affirme : “ C’est un jeune engagé, prêt à faire des sacrifices pour son pays. On ne s’était pas trompé en le recrutant ”.
Le jeune « Che » s’est vite fait un nom, au Pai. En Guinée, Sékou Touré aimait souvent le citer “ pour mon engagement ”. C’est la mort d’Amilcar Cabral qui a empêché la tenue de la conférence que le frère Louis devait animer au foyer Kasnack, sous son initiative. Parmi ses “ relations ”, il y avait aussi un certain Abou Amar, alias Yasser Arafat. Mais, de cette clandestinité, il a surtout retenu “ une nuit passée en brousse jusqu’à l’aube ”. Le nouveau recru glissait nuitamment les “ trop précieux tracts du parti ” par les fenêtres donnant dans les rues. Les jeunes de Bongré l’ont, un jour, pris pour un voleur et s’en est suivi une course-poursuite jusqu’à la sortie de la ville. Il n’a dû son salut qu’aux ténèbres. Pour autant, cet épisode n’a pas refroidi ses ardeurs militantes de ce parti ancêtre de beaucoup formations se réclamant de la Gauche.
En 1981, il fera partie des membres fondateurs du Parti de l’indépendance et du travail (Pit) de Dansokho, avec qui il entretient des relations exceptionnelles. “ Amath, c’est un grand-frère. Je ne cesserais jamais de le remercier ”, soutient-il. Puis, il explique : “ lorsque je baptisais ma fille, en 1992, il a abandonné son ministère de l’Urbanisme et est venu rester avec moi à Kaolack pendant trois jours ”.
L’intéressé réplique : “ Che, c’est mon ami. C’est un homme très chaleureux, plein de vivacité, parfois d’exubérance ”. Le patron du Parti de l’indépendance et du travail (Pit) estime qu’il fait la “ politique de façon trop enflammée, pour ne pas dire exaltée ”. Amath Dansokho de préciser : “ Il croit à l’action populaire ”.

Briser toutes les barrières parce que tous les hommes sont frères
En vérité, c’est grâce au Pit qu’il a pratiqué le socialisme et les pays de l’Est. “ C’était Prague d’abord ”, puis Moscou et Berlin vont suivre. Dans la capitale tchécoslovaque, le « Che » de Kaolack a étudié, en 1986, à l’Ecole des hautes études politiques (Vysoka Skola Politicka).
Ses promotionnaires étaient aux responsabilités étatiques dans leurs pays respectifs. Lui qui avait démissionné du secteur privé pour aller à l’Est a vu chuter le Mur de Berlin en 1989. Il était de la dernière promotion de l’Ecole supérieure Karl Marx (Parteihochschule Karl Marx). De cette ville historique où Barack Obama a prononcé un discours prédisant la chute de tous les murs, il a gardé plein de souvenirs.
“ Ce sont des images qui ne me quitteront jamais. On était scandalisé parce que les pays de l’Est c’est le paradis. C’était extraordinaire, surtout quand on venait du Tiers-Monde ”, dit-il. Puis, il ajoute : “ Il y avait, là-bas, des perspectives après les études. Si on se rend compte que tout est fini maintenant, on ne peut qu’avoir un sentiment de déception et de découragement ”.
Pour le « Che », le Mur avait, sur le plan économique, sa raison d’être. Même si, estime-t-il, du côté social beaucoup de murs doivent tomber. Il pense en particulier à celui “ racial ”. Dans les rues de Prague, les jeunes filles leur balançaient à la figure avant de courir le mot “ Chierno ” - qui “ veut dire noir ”. “ C’est comme si on était la peste ”, regrette encore cet homme dont la devise du parti est “ Tous les hommes sont frères ”. “ Il faut briser toutes les barrières ”, avise-t-il. La fin du bipolarisme, il l’a regrettée. Nonobstant, il demeure optimiste quant à son retour. “ Les idéologies ne meurent jamais ”, soutient celui qui croit que ce bipolarisme “ est bien pour l’équilibre du monde ”. Ce qui l’irrite le plus, c’est “ l’impérialisme occidental à roue libre (...) qui a donné naissance à l’actuelle crise mondiale ”. Et, ses actes font souvent penser aux Brigades internationales.
Lors de la première guerre en Irak, il a mobilisé une centaine de volontaires pour aller “ combattre l’injustice ” dans ce pays pétrolier. En vain ! Pour lui, le socialisme séparé de son caractère bolchevik est, sans doute, le meilleur des systèmes politiques.
Le 21 mai 2000, il créa Action patriotique de libération (Apl/Dog Buumu Gacce). “ Un parti qui se réclame du socialisme humaniste et qui accepte la différence ”, avance-t-il, non sans faire remarquer “ ça devrait être le résultat de la Perestroïka (restauration) et de la Glasnost (transparence) ”.
Pour le fondateur du Mouvement guevariste sénégalais (Mgs), ce système “ s’apparente au communalisme des Africains ”. Il propose alors la création d’une Coalition de Gauche patriotique et démocratique.
“ Au Sénégal, ce sont des partis de Droite qui ont jusqu’ici dirigé le pays. Ils ont tous échoué ”, argumente-t-il. La Gauche, pense-t-il, doit maintenant venir proposer un projet de société et prouver qu’il y a mieux que ce qui s’est passé jusqu’ici.

“ J’ai aidé à l’implantation du Pds dans le Sine-Saloum ”
La scène politique nationale, il la regarde aussi autrement. Wade, il l’aime “ pour son itinéraire et non pour ce qu’il est ”, même s’il a “ aidé à l’implantation de son parti ” dans le Sine-Saloum. Les assises nationales, il dit ne pas y adhérer. C’est que le « Che » n’a “ pas vu un seul pays au monde où l’opposition se constitue en bureau d’étude pour le pouvoir ”.
Dans cette opposition, tout comme dans la Société civile, il compte “ beaucoup d’amis ”. À l’exception d’Idrissa Seck qui est “ un concurrent d’intérêts de Wade ”, “ tout le monde m’aime parce je ne suis ni menteur, ni ingrat, encore moins opportuniste ”. Mais le nom de son parti, Action patriotique de libération/Dog Buumu Gacce, ne manque pas de susciter des interrogations chez les plus taquins.
Il fait remarquer : “ Souvent les gens me disent mais qu’est-ce que vous libérez ? Le pays est déjà libre”. La réponse tombe comme un couperet : “ On libère les Sénégalais des maladies, des souffrances, de l’analphabétisme et de l’injustice. On les libère des fléaux”.
Il dit aussi : “ Il faut être de véritables patriotes pour entreprendre de telles œuvres”. C’est donc avec ce parti qu’il compte aller aux prochaines locales. Car, l’un de ses rêves, c’est d’être un des successeurs de son “ oncle maternel ”, Waldiodio Ndiaye, à la mairie de Kaolack.
En ce vendredi, il est quatorze heures et quart. La grande aiguille de la pendule a déjà fait un tour. Le cellulaire sonne. Il décroche : “ Allo, Che à l’appareil... ” Inégalable !


1969 Création de “ Spartacus ”, un mouvement révolutionnaire
1970 Il intègre le Parti africain pour l’indépendance (Pai) dans la clandestinité
21 mai2000 Création de l’Action patriotique de libération (Apl/Dog Buumu Gacce).

Aly DIOUF

Sa Ndiogou : Le guignol de l’info sur Walf Tv


PORTRAIT
Ndioguou Mbengue à l’Etat civil, Sa Ndiogou pour tout le monde. Depuis longtemps, ce comédien humoriste revisite, à sa façon, l’actualité. Pétri de modestie et de professionnalisme, il a fini par faire l’unanimité autour de lui.

Sa bécane divise en deux la bande de curieux rassemblés sur le parvis de Walf Tv. D’une placidité implacable, il parvient à échapper aux inquisitions des fans et autres badauds. Tranquillement, il se gare, enlève son casque rouge bordeaux et cadenasse son engin avant de dégager son imposante silhouette, digne d’un lutteur de première classe. Vers les escaliers. C’est avec une chemise jaunâtre aux manches courtes, un pantalon jean noir et des chaussures tout-terrain qu’il va affronter sous peu les caméras et micros et s’inviter tranquillement chez les téléspectateurs et auditeurs de Walf Tv. Au Sénégal et un peu partout dans le monde. ‘Cocou, c’est Sa Ndiogou’. Comme il aime se le rappeler et le rappeler à ses auditeurs et téléspectateurs. Dans le studio d’enregistrement où il prépare l’émission Nepad musical, qui aura lieu dans une heure environ, Barka Diop, un technicien l’épaule. ‘C’est quelqu’un de bien’, dit le sieur Diop de celui qui ne fait que répondre à des coups de fil depuis une bonne dizaine de minutes. Qui appelait ? ‘Un téléspectateur de Touba’, rétorque-t-il, et d’ajouter ‘il voulait nous féliciter pour le travail que nous abattons. Je ne sais même pas comment ils (les téléspectateurs) font pour avoir mon numéro’. Après un silence, il philosophe : ‘C’est une façon de nous encourager à redoubler d’effort et surtout d’avoir les pieds sur terre.’. On le présente comme une star. Lui botte en touche : ‘La star c’est le médium. Walf a des fanatiques.’ C’est que Sa Ndiogou se veut modeste. Il sait d’où il vient. ‘C’était difficile’, se souvient-il. Il a très tôt perdu son père, un lébou originaire de Yoff. Son aïeul, pour y avoir vécu, connaissait les coins et recoins du Baol et du Djolof. C’est justement dans cette dernière contrée que naquit sa mère. Une mère, conservatrice qui s’est farouchement opposée à l’entrée du fiston dans une carrière de comédien. Sans l’intervention des frères et sœurs, Sa Ndiogou ferait peut-être autre chose que la comédie qui l’a révélé au grand public.
Chouchouté par les médias
La comédie, il l’a taquinée dès son plus jeune âge. Son idole était Sanokho. Le gamin de Guédiawaye se plaisait à imiter l’artiste comédien dont il a pris le ‘Sa’ pour l’ajouter à son prénom : Ndiogou. Et le nom d’artiste est tout trouvé. Plus tard, celui qui est connu à l’Etat civil comme étant Ndiogou Mbengue deviendra un comédien accompli et chouchouté par les médias. Ainsi, il a déposé son baluchon à la radio Sokhna Fm avant d’atterrir à Walf Fm. C’était en 2003. Ses deux émissions, qui l’ont révélé aux auditeurs ont battu tous les records d’audience. Il s’agit du Journal des faits divers et ‘Mbiir yi ak Diamono’, une contre-façon de ‘Diné ak Diamono’ animé par son patron Sidy lamine Niasse. Le personnage phare de cette émission était Serigne Ngoundo, à travers lui, le comédien fait une lecture satirique d’une société où le religieux et le temporel se choquent et s’entrechoquent. Dans un monde en manque de repères, le marabout Ngoundo essaie de tourner tout en son avantage. Il assaisonne ses prêches par des versets sortis tout droit de son imagination. Le mérite de Sa Ndiogou, c’est de réussir, non seulement à accrocher l’auditeur d’un bout à l’autre de son émission, mais de passer, avec ‘une extraordinaire facilité’, d’un personnage à un autre. ’Ce qui le différencie des autres, c’est cette facilité de changement et d’adaptation’, témoigne Ousmane Sène, rédacteur en chef à Walf Tv. Le principal concerné relativise : ‘C’est Dieu qui me donne de la force et de l’inspiration.’ Puis il précise : ‘J’écoute l’actualité le matin ; ce qui me permet d’en sélectionner des thèmes.’
L’humoriste anime quotidiennement ‘Xumb Té Dagane’. Une émission satirique qui a remplacé ‘Dialgati Xibar’, qu’animaient, jusqu’avant leur départ, Tonton Ada et Sylla Mounial. ‘Xumb Te Dagan’ a donc commencé avec la campagne électorale de la présidentielle de 2007. Pour d’aucuns, c’est la version sénégalaise de l’émission satirique de la chaîne cryptée française Canal + : ‘Les guignols de l’info’. ‘Xumb Té Dagane’ caricature le monde politique, les médias, les personnalités qui font l’actualité. Mais de là à faire une comparaison entre les deux concepts, il croit que ‘c’est trop vite aller en besogne’. Après une pause, il reconnaît : ‘C’est un honneur d’être comparé à l’émission de Canal+.’ Dans ‘Xumb Té Dagane’, tout est information. Du casque qu’il porte au décor, en passant par la gestuelle. Usant des tournures dont lui seul a le secret, Sa Ndiogou parvient toujours à tenir en haleine ses auditeurs et téléspectateurs. Sous ses apparences rigolardes, ‘Xumb Té Dagane’ est très bien réfléchie. Cohérente et structurée. C’est une sorte de journal télévisé quotidien avec des ‘spécialistes’ dans tous les domaines. Il y a des ‘présentateurs’, des ‘chroniqueurs’, des correspondants etc. Les noms qu’il utilise renvoient à la culture locale. Aux réalités sénégalaises.
Dans ‘Xumb Té Dagan’, Sa Ndiogou a du monde. Tout un monde. Mor Litt, Alé Nancy, Lakhbouss, Sa Bakhao, Ibra Deguène Kengue, Yayah Jammeh, Abdou Coumba Dème , entre autres, sont des personnages connus et reconnus par ses auditeurs. Chacun à son rôle. Sa spécialité. Ainsi pour ce qui est de la revue de presse, il a jeté son dévolu sur Yayah Jammeh, ‘un président d’un pays voisin que j’ai commencé très tôt à imiter’, dit-il, non sans préciser : ‘On m’appelle parfois même Yayah Jammeh’. ‘Je crois, dit-il, que les Sénégalais aiment ma façon de l’imiter’. Ce que les admirateurs de Sa Ndiogou aiment, c’est incontestablement son extraordinaire façon d’imiter les gens. On peut citer, entre autres personnalités qu’il parodie, Me Madické Niang le fervent talibé (disciple) mouride de Serigne Saliou Mbacké avec ses tics de langage comme ‘Barki Serigne Saliou’, Daouda Faye avec ‘Tête de con’. Ce sont donc des ‘étiquettes’, des expressions toutes trouvées qu’il colle à ses personnages. Toute chose qui renforce la complicité avec les téléspectateurs. C’est ainsi que certains admirateurs l’appellent pour lui demander de suivre illico presto une chaîne parce que, dit-il, il y a un élément relatif à un de ces personnages qu’il imite.
Divertissement et information
Dans sa besace, il y a aussi et surtout l’ancien président sénégalais Abdou Diouf qu’il baptise dans ‘Xumb Té Dagane’ Abdou Coumba Dème, en référence au nom de sa maman. Même si le journal de Sa Ndiogou est fait de vannes, il renferme les notions élémentaires du journalisme, comme informer, divertir et éduquer. Ces notions ont tous leurs sens. A propos de l’ancien chef de l’Etat sénégalais, il dira que c’est ‘un exemple pour nous et pour les générations futures’. Pour lui, Diouf ‘a pris de la hauteur en quittant sagement le pouvoir après sa défaite de 2000’. Ce qui n’est pas évident dans un univers comme le nôtre. Ici, sous nos tropiques, ‘les chefs d’Etat ont tendance à s’accrocher au pouvoir’. Par tous les moyens. Au point de mettre leur pays à feu et à sang. Il croit que c’est absolument ‘un bon exemple’ pour les générations futures.
Le comédien Sa Ndiogou, c’est l’information mais surtout le divertissement, sans heurt ni anicroche. ‘Je n’imite pas les gens pour dire ce qu’ils disent. Je dis autre chose mais dans le strict respect de la personne humaine’, s’empresse-t-il de souligner. C’est pour cela que certainement ses rapports avec les personnes qu’il parodie à l’antenne sont au beau fixe. Lors de sa première entrevue avec Me Madické Niang, les premiers mots du ministre ont été les suivants : ‘Barki Serigne Saliou (au nom du marabout Serigne Saliou).
Cette expression, lancée sur le vif par le ministre, informe sur la suite des échanges avec le comédien…C’est cette relation amicale qui existe entre lui et des personnalités comme Me El Hadj Diouf, Abdoulaye Bathily, Daouda Faye, Sidy Lamine Niasse, Mamadou Diop Decroix ou encore des sportifs comme El Hadj Diouf et Moussa Ndiaye. Ce qui n’enlève en rien son professionnalisme et son mordant. Parmi les célébrités qu’il singe, c’est incontestablement le ministre avocat Madické Niang qui a remporté la palme. Grâce au comédien, la famille Niang a certainement retrouvé une once de bonheur. Une atmosphère bon enfant où il fait bon vivre. Le père se fait appeler par la progéniture ‘Sa Ndiogou’, ce qui est loin de déplaire au ministre de la Justice. Tout au contraire. Il y a aussi, soutient l’artiste, les disciples de Serigne Béthio Thioune qui l’appellent pour lui dire qu’il a réussi l’imitation de leur marabout. S’il y a ce côté pile de l’imitation, il y a aussi le côté face. Des moments où il crée des frustrations parce que l’artiste qu’il est n’est pas, toujours compris. C’est ainsi qu’à la suite d’une émission où il imitait Serigne Moustapha Sy, des membres de son mouvement ‘Moustarchidine wal moustarchidatines ’ ont appelé pour, dit-il, ‘déconner’. Cet épisode ajouté à la censure d’une partie du générique de ‘Xumb Té Dagane ’ lui fait dire que les Sénégalais ne comprennent pas encore tout à fait les tenants et les aboutissants de la comédie. Il soutient ne pas toujours comprendre les raisons qui ont poussé les autorités à censurer ce générique ‘pourtant réalisé avec trucage’. Il croit que c’est un malheureux coup de pub pour notre démocratie.
‘Un homme simple et modeste’
Sa Ndiogou entretient de bons rapports avec ses collègues comédiens. Il apprécie bien sûr ce qu’ils font. Il en compte également des amis comme Kader Pichinini ou Kouthia. Et ces derniers le lui rendraient bien. L’ancien admirateur de Sanokho estime que la comédie a besoin d’être adaptée à la réalité du temps, à l’actualité. C’est ainsi qu’il a décidé de faire dans l’information, mais satiriquement livrée. ‘C’est ce qui intéresse actuellement les gens’, croit-il. Certainement, ce sont aussi les raisons qui poussent le journaliste Ousmane Sene à préciser que ‘Sa Ndiogou est un comédien et non un bouffon’. Il est d’une race d’artistes qui ne foisonnent plus de nos jours.
Mieux, pour son confrère Omar Ngingue, ‘outre son côté humain et son gros cœur, Sa Ndioguou a un don’. Il estime que ce qui le distingue des autres humoristes c’est que ces prédispositions font qu’il est toujours capable d’aller au-delà de l’information. Ce qui n’est pas évident. Maty, la complice de Sa Ndiogou sur le plateau ne pense pas autrement. A l’en croire, ‘c’est quelqu’un de professionnel jusqu’au bout des ongles’. De son point de vue le rôle du comédien, c’est de dire de façon satirique ce que le journaliste n’ose pas dire ouvertement. Une chose que Sa Ndioguou que réussi de fort belle manière. Elle croit avec la maquilleuse Ndella Amar que Sa Ndiogou est quelqu’un de ‘très sympathique, très simple mais surtout très modeste’. C’est cela aussi qui fait l’artiste.


Aly DIOUF

lundi 16 février 2009

MALICOUNDA Le président de la délégation spéciale investi

Les militants du Parti socialiste (Ps) et de la coalition Benno Siggil Sénégal après avoir haussé le ton contre les transferts d’électeurs, dénoncent l’investiture de Baboucar Diouf en service à la sous préfecture de Sindia (département de Mbour) sur les listes de la coalition Sopi 2009. Au motif que « l’incriminé » est l’actuel président de la délégation spéciale qui gère le conseil rural de Malicounda.

Ressortissant du village de Takhoum sérère dans la communauté rurale de Malicounda, sa candidature sous les couleurs de la coaltion Sopi semble ainsi accréditer la thèse des socialistes qui ont toujours clamé leurs doutes sur le choix porté sur sa personne à la tête du conseil rural au lendemain de l’éviction par décret présidentiel du président socialiste Ousmane Guèye, limogé avec son équipe. Les partisans de la coalition Benno et les camarades de Ousmane Tanor Dieng pensent qu’il y a tromperie au conseil rural de Malicounda, dans la mesure où celui qui a été désigné par l’Administration par le biais d’une délégation spéciale est en vérité un libéral. Pour eux, cela est inadmissible. Ils sont convaincus que le président de la délégation travaille à demeurer aussi longtemps que possible à la tête du conseil rural.
Il faut signaler que les élections locales dans la communauté rurale de Malicounda se font dans le cadre d’une configuration administrative et territoriale nouvelle. Saly-Portudal est désormais érigée en commune et donne un nouveau découpage à la zone rurale . Les libéraux qui ont investi dans les listes de la coalition sopi 2009 Sadio Traoré et Ablaye Guène pour décrocher le conseil rural et le rendre bleu vont se heurter à des membres de la coalition Benno Siggil Sénégal . En effet,leur tête de liste ,Tchéwouli Cissokho le remplaçant d’Ousmane Guèye comme secrétaire général de la section rurale socialiste de Malicounda a dit à qui veut l’entendre que la réponse à donner au décret de Wade qui a démis le conseil rural est de remporter les locales 2009 avec une majorité écrasante. Les enjeux liés à la conquête de Malicounda sont de taille. Le contrôle du foncier reste le point d’attraction par rapport à ces consultations. Les réserves de la commune étant épuisées, une convergence des hommes d’affaires et autres cultivateurs se fait vers la communauté rurale pour disposer de terres.
Par Samba Niébé BA SUD QUOTIDIEN , jeudi 5 février 2009

SALY-PORTUDAL : LA MUSIQUE MAURITANIENNE A L’HONNEUR Nasser signe « Ailleurs »


Le chanteur et compositeur mauritanien Nasrdine ould Salem dit Nasser a procédé au lancement sur le marché d’un album le 12 février 2009 à Saly-Portudal dans la station balnéaire. Intitulé « Ailleurs » et sorti en janvier 2009, il constitue un mélange de musique franco-mauritanienne. La production faite en relation avec le « S.M .Studio » de Saly est riche de neuf compositions traitant divers thèmes.

Nasser exclut le griotisme dans sa mission musicale. Il soutient que la musique fait partie de la culture mauritanienne à cheval sur le Maghreb et l’Afrique noire. Ses compositions sont influencées par les sonorités musicales de ladite zone. Elles mettent en relief des histoires et légendes. Ses thèmes évoquent la religion, la bravoure des guerriers et des poèmes ancestraux. Il ne chante que le prophète Mahomet, mais aussi l’amour. Il fait part de son souhait de vivre dans une Mauritanie sans racisme et sans inégalités sociales. Il milite pour le métissage et déteste l’esclavage. Il est un fervent adepte des grands ensembles et ne cautionnent pas les barrières frontalières .Il considère la Mauritanie et le Sénégal dans un même ensemble.
Revenant sur ses options, il se met au service de l’Universel et compte faire une musique qui va au bout du monde par sa qualité et les messages qu’elle véhicule.
De teint clair et blotti dans un costume européen, blanc, âgé de 23 ans, il révèle avoir vu le jour à Nouakchott dans la capitale mauritanienne. Pour lui, son vécu musical ne fait pas l’ombre d’un doute. Ses premiers pas dans la musique remontent à l’âge de 12 ans, et il monte sur les estrades à 14 ans. Il fait le tour de la Mauritanie à travers ses différentes régions malgré le refus de son père qui aurait voulu le voir réussir à l’école. A son carnet d’adresse, on note en 1999, un passage au groupe mauritanien « Walfadjri » qui a fait une tournée dans beaucoup de villes mauritaniennes. Deux concerts sont à son actif au festival nomade et d’autres au centre culturel français en 2004. A 19 ans, il descend au Sénégal pour tout refaire ou reprendre.
Nasser voit le Sénégal comme un monde d’échanges, un carrefour de brassage culturel et d’intégration de différentes ethnies .Il explique son option de s’y implanter par la qualité de l’industrie musicale mieux outillée qu’en Mauritanie. Il se retrouve très bien à Saly-Portudal après diverses prestations dans les hôtels.
Sa production suite à un enregistrement et un arrangement porte la griffe de « S.M .Studio » du chanteur guitariste Sayo Mbodji basé à Saly et versé dans la promotion des jeunes talents.

Par Samba Niébé BA SUD QUOTIDIEN , samedi 14 février 2009

MBOUR : RETOMBEES DU TOURISME Deux tonnes de riz et des habits a des « daaras »

Des « daaras » de la ville de Mbour ont reçu deux tonnes de riz et des habits. Ce don est d’une touriste française du nom de Claude Lavergue à la tête d’une association appelée la « La piroguière ». Son parrain au Sénégal est le champion de lutte basé à Mbour, Serigne Ousmane Dia dit Bombardier. Son illustration jure avec les agissements des pédophiles qui nuisent aux enfants.

Pour la donatrice, les retombées du tourisme doivent se sentir par des actions pareilles. Déboussolée par les conditions de vie des jeunes talibés, Claude Lavergue a cassé sa tire–lire pour aller à l’assaut des daaras. A l’en croire, le geste est purement social, humanitaire. Elle a confié qu’elle va continuer à aider les talibés et les daaras. Elle trouve un intérêt particulier à contribuer à la prise en charge de jeunes qui mendient pour apprendre.
C’est pourquoi elle se dit la mère de tous les talibés. Son désir ardent est de les couvrir et de les habiller, la mendicité des talibés la touchant droit au cœur. « Mon souhait le plus cher, est de soulager les talibés, en cette période de froid en leur donnant aussi des couvertures et de la nourriture » a-t-elle indiqué.
Pour ne pas tomber dans des déviations et détournements, ces cibles sont choisies personnellement. Le modus opérandi est de suivre les talibés jusque dans leur école coranique. Pour cela, elle a pris des repères pour revenir dans la discrétion, faire un geste.
Il faut signaler que dans la petite côte, des talibés ont fait les frais d’individus malintentionnés qui les ont exploités sexuellement. Certains pédophiles par des dons ostentatoires, les ont appâté pour abuser d’eux.
Par Samba Niébé BA SUD QUOTIDIEN , vendredi 6 février 2009

THIES : LUTTE CONTRE LA PAUVRETE Renforcement de capacite des acteurs de la microfinance.


Madame Marième Cissé Thiam, la directrice de l’entreprenariat féminin a participé hier à Thiès à la cérémonie de clôture d’un atelier de renforcement de capacités des acteurs de la micro finance. Les thèmes traités sont axés autour de la micro entreprise et de la gestion du crédit .

Au chapitre des attentes de cette formation de formateurs ,les participants doivent démultiplier les connaissances au niveau de leurs structures respectives .Il s’agit, entre autres, d’outiller davantage les femmes ,de renforcer les capacités des femmes micro entrepreneuses sur des questions essentielles comme l’éducation financière ,la comptabilité de base ,la culture entrepreunariale ,le marketing et l’élaboration de plan d’affaires .
La rencontre organisée par PlaNet Finance Sénégal en partenariat avec les mutuelles d’épargne et de crédit Delta, Téranga, Feprodes, Mbokatoor et Sant Sunu Borom a vu la mise en place d’un réseau de formateurs pour les dites structures de microfinance, basées dans les localités de Ronkh, Kaolack, Saint-Louis, Fimela et Khombole .Elles ont la charge en tant que mutuelles de faciliter l’accès aux services financiers et non financiers à leurs clients.
La directrice de l’entreprenariat féminin a insisté sur l’option de son département ministériel de tutelle qui demande désormais de procéder à une formation avant la mise en place de financement .Le procédé est perçu comme une nouvelle démarche pouvant contribuer au décollage le développement de la microfinance pour l’atteinte d’objectifs dans la lutte contre la pauvreté .Elle a rappelé la volonté du président de la république qui veut la définition d’activités pérennes et menées dans des créneaux porteurs . Elle a en outre salué les résultats concrets enregistrés du fait de PlaNet Finance qui a permis de faire le terrain avec le ministère pour en arriver à l’autonomisation des femmes et à l’accès aux ressources. Elle s’est réjouie des avancées significatives de faire des femmes, des actrices outillées et alphabétisées.
Madame Clémence Aïdara la directrice des programmes de PlaNet finance Afrique de l’Ouest est revenue sur la composante renforcement de capacités du projet qu’elle dirige .Celle qui repose sur l’encouragement de l’esprit d’entreprenariat féminin à partir de supports de sensibilisation, d’actions de communication, de formation de formateurs et de démultiplication des savoirs.

Par Samba Niébé BA SUD QUOTIDIEN , mardi 10 février 2009

Bataille de légitimité chez les jeunesses libérales.

Rien ne va plus entre Mamadou Ndiaye et Tafsir Thioye les responsables départementaux et communaux de l’Union des jeunesses travaillistes libérales du Parti démocratique sénégalais (Pds) de Mbour. Tiraillements et batailles de légitimité font rage. Une partie des jeunesses libérales du département de Mbour a organisé au cours de la journée du lundi 1er juin dernier, un point de presse pour s’expliquer sur les changements intervenus au niveau de leur mouvement.

Existe-t-elle une frange dissidente de l’Ujtl à Bour avec à sa tête Mamadou Ndiaye qui a fini par se proclamer Secrétaire général ? Il faut signaler que lors des derniers renouvellements, le député libéral Tafsir Thioye avait été élu à ce poste et secondé par Mamadou Ndiaye.
Les mutations et intrigues au sein du clan libéral ont fini par donner du galon à Mamadou Ndiaye qui soutient être incontournable dans les affaires des jeunesses libérales. La bataille de légitimité fait rage .Pour Mamadou Ndiaye ,les nouvelles données le propulsent au devant de la scène .Il considère que Tafsir Thioye est tombé en disgrâce en restant fidèle à l’ancien patron national de l’Ujtl Aliou Sow. Mamadou Ndiaye se bat pour faire le vide autour de lui afin de ne pas être contrarié. Il veut polariser tous les jeunes bleus atour de lui. Dans son raisonnement, Tafsir Thioye doit se ranger derrière Mamadou Lamine Keïta et lui-même.
A l’en croire sa cooptation au niveau national dans la commission des 63 membres issus des différents du pays le légitiment .Il pense désormais avoir les coudées franches pour chapeauter tout à Mbour et combattre le député Tafsir Thioye .Ils lui reprochent de ne pas faire la reconnaissance de Mamadou Lamine Keïta, le ministre de la Jeunesse et de l’emploi, l’actuel patron de l’Ujtl, un choix cautionné par le secrétaire national libéral Abdoulaye Wade.
Mamadou Ndiaye a livré des arguments pour inciter les responsables de Ndiaganiao et Nguékokh qui lui sont fidèles de continuer à mener le combat pour déposer son frère de parti le député libéral Tafsir Thioye.
Par Samba Niébé BA SUD QUOTIDIEN

COMMUNIQUE DE REUNION DU CONSEIL DES MINISTRES DU 07 FEVRIER 2013 Le Conseil des Ministres s'est réuni le jeudi 07 février 201...