dimanche 6 juin 2010

FERME ÉCOLE KAYDARA DE KEUR SAMBA DIA : La première promotion d’élèves fermiers fêtée

L’expérience a commencé il y a trois ans à Keur Samba Dia et elle suscite beaucoup d’espoir pour les jeunes bénéficiaires. Le projet ferme-école de Kaydara qui forme les jeunes déscolarisés ou non scolarisés de la zone de Fimela vient de fêter sa première promotion de fermiers agricoles.

A Keur Samba Dia, dans l’arrondissement de Fimela, le nom de Kaydara résonne fort dans l’oreille des habitants de la zone. Crée il ya quelques années, cette ferme-école qui est un concept nouveau mis en place par une Ong dénommée « Jardin d’Afrique » est en train de porter ses fruits. En cette matinée de mois de mai, à quelques semaines de l’hivernage, la chaleur qui y règne est là pour rappeler qu’on est loin de Dakar.

Mais la proximité avec la réserve de biosphère de Fimela, classée patrimoine mondial par l’Unesco, donne à cette zone une quiétude naturelle. Située à coté du village de Keur Samba Dia, arrondissement de Fimela, juste avant la paradisiaque zone des îles du Saloum, la ferme-école de Kaydara jouit d’une position géographique et de conditions climatiques avantageuses. C’est fort de cela que Gora Ndiaye et les membres de l’Ong « Jardin d’Afrique » ont développé un concept de formation des jeunes villageois en matière de gestion de ferme. L’idée vient de l’Ong « Jardin d’Afrique ». Une structure crée en 1994, avec une officialisation en 2000. Après des années d’expérience acquises au niveau des Ongs, Gora Ndiaye, président de « Jardin d’Afrique » décide de retourner à la terre, nanti aussi de connaissances en techniques agricoles. Il décide alors de créer une ferme-école où des jeunes villageois vont apprendre de façon théorique les techniques agricoles et les appliquer dans leurs fermes. Ainsi, après trois années de formation, les jeunes élèves fermiers viennent d’étrenner leur parchemin et surtout leurs fermes où ils vont mettre en pratique ce qu’ils ont emmagasinés lors de la formation.

La première promotion d’élèves fermiers a été célébrée le 22 mai passé en présence des autorités locales, ainsi que des populations de la zone venu magnifier l’exemple de la ferme école de Kaydara qui est une aubaine pour les jeunes de la localité marquée par une grande déperdition scolaire. Le crédo des initiateurs de Kaydara est de récupérer ces jeunes qui n’ont pas pu percer dans les études pour en faire des « entrepreneurs agricoles ». Faisant partie de la première promotion de 20 élèves-fermiers, Béla Diédhiou habitant Mbour, vient de terminer ses trois ans de formation. Âgé de 22 ans, il vient de regagner sa ferme et va se lancer dans la production de cocotiers qu’il compte écouler dans le marché des hôtels de Mbour. Le concept de ferme école Kaydara a été rendu possible grâce à l’appui des collectivités locales de la zone, surtout la communauté rurale de Keur Samba Dia qui a offert des terres aux fermiers, ainsi que d’autres partenaires extérieurs dont la fondation Brixham. Crée depuis 2006, Kaydara, selon les promoteurs est le nom d’un récit écrit par Amadou Hampaté Ba et qui parle de l’ensemble des traditions des peuples de la boucle du Niger. Le nom a aussi une signification en wolof qui veut dire « viens à l’école de la vie » (Daara). « Nous voulons faire, dans la zone, un modèle éducatif alternatif face à un fort taux d’abandon scolaire qui caractérise la zone. C’est pourquoi nous avons choisi une formation qui va en droite ligne avec la préoccupation des villageois. Et c’est l’agriculture », souligne Gora Ndiaye.

Oumar NDIAYE

MBOUR, TIVAOUANE, DIOURBEL, MBACKE ET RICHARD-TOLL : 16,4 milliards de FCfa l’Union européenne pour l’assainissement

Le ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances et l’ambassadeur, chef de délégation de l’Union européenne (Ue) à Dakar, ont procédé hier, à la signature de la convention de financement du 10ème Fonds européen pour le développement (Fed). Cette convention, d’un montant de 16,4 milliards de FCfa, est destinée à l’assainissement des eaux pluviales de 5 villes secondaires.

25 millions d’euros, soit plus de 16,4 milliards de FCfa, c’est le montant de la convention signée hier entre le ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances et l’ambassadeur, chef de délégation de l’Union européenne à Dakar. Cette convention de financement doit servir au financement des travaux d’assainissement des eaux usées de Mbour, Tivaouane, Diourbel, Mbacké et Richard-Toll.

Selon Abdoulaye Diop, le projet vise, entre autre, la prise en charge du système d’assainissement collectif pour des quartiers denses du centre de Mbour, semi collectif pour les quartiers en bordure du fleuve pour Richard-Toll, des systèmes d’assainissement individuel pour les autres quartiers de ces deux villes. Il permettra aussi de prendre en charge des latrines et systèmes individuels de traitement ou raccordement au réseau pour les écoles et centres de Santé de ces 5 villes secondaires. Il permettra également la création d’une station de traitement de boues de vidange pour chacune des villes, ainsi que la sensibilisation des populations. Ce financement fait suite à celui du 9ième Fed qui a permis de réaliser une première phase qui portait sur l’assainissement eaux pluviales des mêmes localités, limitant ainsi considérablement l’impact des inondations d’hivernage sur leur territoire.

L’accès à l’eau potable et à l’assainissement constitue le deuxième secteur de concentration de la coopération entre l’Ue et le Sénégal.

« Si, pour l’eau potable, les villes sénégalaises sont en voie d’atteindre les objectifs du millénaire, c’est malheureusement loin d’être le cas pour l’assainissement », a dit Gilles Hervio, justifiant cette appui qui permettra de rendre plus salubre le cadre de vie des 90.000 personnes directement concernées.

La Convention de financement a été signée tardivement du fait de la mise à disposition du projet par les collectivités locales bénéficiaires, du foncier nécessaire à la réalisation des ouvrages. La signature est faite devant le ministre de l’Assainissement, Adama Sall, le directeur de l’Onas mais aussi les maires des collectivités locales concernées.

MM. Abdoulaye Diop et Gilles Hervio ont insisté sur l’entretien des ouvrages dont le démarrage de la construction devrait se faire dans les meilleurs délais et avec tous les atouts nécessaires.

Aly DIOUF

ANREVA : Quand le business de l’agriculture transforme les habitudes villageoises

Dans la vision du chef de l’Etat, le Retour vers l’agriculture n’est pas seulement une stratégie de lutte contre l’émigration clandestine et la pauvreté ; il inaugure une ère nouvelle de profonde mutation du secteur agricole sénégalais. La commission décentralisation et aménagement du territoire de l’Assemblée nationale a effectué, ce mercredi, une visite de travail dans les fermes pilotes de Djilakh et de Ngomène pour se rendre compte de visu de l’état d’avancement de ce projet novateur.

En ce début du mois de mai, la fraicheur matinale de la capitale cède petit à petit la place à la chaleur qui caractérise l’intérieur du pays. Nguékokh se dévoile, en milieu de journée, au beau milieu de la savane, à quelques kilomètres de Saly la touristique. A la lisière de ce bourg, entre mer et savane, une route latéritique serpente dans la brousse. Dans cette partie de la Petite Côte, l’enjeu du foncier, ici aussi, est vital. Ici la terre est un allié de l’homme, un trésor. L’agricole et le pastoral s’imbriquent inextricablement. Le bois de chauffe s’amoncelle derrière les concessions. Un léger harmattan fait trembloter les feuilles naissantes des baobabs. Leur verdissement en cours annonce l’approche de l’hivernage. Les villages défilent : Tene Toubab, Keur Thially, Keur Abdoulaye Diaw. A la hauteur de ce hameau, la pénétrante latéritique bifurque vers le sud. Puis, à quatre kilomètres de Keur Abdoulaye Diaw, Djilakh se dévoile sur une terre argileuse et une forêt de baobabs. Ce village de la communauté rurale de Sindia est l’une des sept localités qui abritent les fermes villageoises modernes du Plan Reva. Ce mercredi, la commission décentralisation et aménagement du territoire de l’Assemblée nationale a décidé de visiter celles de Djilakh et de Ngomène, dans la communauté rurale de Keur Mousseu. A l’entrée du pole de Djilakh, au milieu des parlementaires et des villageois, El Hadj Malick Sarr, le directeur général du plan Reva, explique cette réplique du chef de l’Etat aux jeunes qui tentaient de rallier le vieux continent par tous les moyens et au prix même de leur vie. Ceux qui avaient la chance d’atteindre l’Europe travaillaient pour la plupart d’entre eux dans les plantations espagnoles. D’ailleurs, c’est la coopération espagnole qui a financé à hauteur de 850 millions cette ferme qui est opérationnelle depuis 2008. Juste avant que les parlementaires sénégalais n’arrivent sur les lieux, leurs collègues espagnoles les avaient précédés pour « voir si le financement dégagé par leur royaume est bien utilisé », pour reprendre les termes d’El Hadj Malick Sarr.

Couvrir l’ensemble du territoire national

Selon le président de la commission décentralisation et aménagement du territoire, Abdoulaye Sène, l’Espagne s’est, à nouveau, engagé à financer huit autres fermes villageoises modernes en 2010.

Dans sa vision de « promouvoir l’agriculture, le chef de l’Etat a mis en place l’Agence nationale du retour vers l’agriculture (Anreva), avec pour mission de promouvoir sur l’ensemble du territoire national des exploitations agricoles modernes, intégrées et respectueuses de l’environnement. Son objectif général est, poursuit M. Sarr, de créer des conditions physiques et institutionnelles d’exercices d’activités de productions agricoles rémunératrices, durables qui garantissent le maintien de la ruralité et de la fixation des populations. « C’est grâce à la ferme que j’ai réussi à construire mon chez soi », témoigne Babacar Diouf, un jeune employé de la ferme et par ailleurs président de l’association des jeunes de Djilakh. En mettant sur place le plan Reva, le chef de l’Etat avait aussi l’ambition, souligne M. Sarr, d’inverser les tendances néfastes de baisse du pouvoir d’achat des ménages ruraux, de l’insécurité alimentaire, du dépeuplement des campagnes par un exode rural massif et du déficit persistant de la balance commerciale agricole. A l’arrivée de la délégation des parlementaires, les femmes de Djilakh préparaient un système d’irrigation goutte à goutte : une technique, soutient le directeur Sarr, qu’elles maîtrisent parfaitement. Le principe dans cette ferme de 100 ha étant la parité par l’emploi de 50 hommes et autant de femmes, répartis en 5 Gie de 20 personnes. La maitrise de l’eau et le bon ensoleillement font que Djilakh fait trois campagnes par an. La première porte sur les melons. La deuxième, au mois d’avril produit des légumes destinés au marché local. La troisième se fait généralement en hivernage et porte sur le maïs et le sorgho. Cette troisième récolte est partagée entre les villageois. Pour la campagne exploitation 2008/2009 par exemple, Djilakh a réalisé, avec 35 ha emblavés, 1.100 tonnes dont la vente à procurer 38.500.000 Francs Cfa. Le maïs doux a rapporté 47.778.600 Francs Cfa et les melons 2.386.750 Francs Cfa. « Avec la ferme, la vie a positivement changé au village », se réjouit Amy Faye, la présidente du Gie « Diam Bougoum ». A l’en croire, la ferme leur a permis non seulement de changer leurs habitudes alimentaires mais aussi de bien s’occuper de la scolarité de leurs progénitures. La prochaine étape, selon El Hadj Malick Sarr, est l’assurance des fermiers et l’intégration du volet élevage. Le pôle d’excellence de Ngomène est la deuxième infrastructure agricole moderne visitée par le président Abdoulaye Sène et ses collègues députés. Elle se trouve à une dizaine de kilomètres de Pout, dans la communauté rurale de Keur Mousseu et a une superficie totale de 71 ha brut. Le coût de la ferme de Ngomène s’élève à 669 millions de Francs Cfa dont 597 francs Cfa financé par le Roi du Maroc et les 72 millions représentant la contribution de l’Etat sénégalais. Outre des deux fermes, les localités de Kirène, Darou Ndiaye, Khombole, Ndiéguène dans la région de Thiès et Tivaoune Peul dans celle de Dakar abritent des fermes modernes opérationnelles. Les parlementaires membres de la commission décentralisation et aménagement du territoire se sont rendu compte de visu de l’évolution du plan Réva, auquel beaucoup comme Ahmet Saloum Boye ne « croyaient pas au début ». « Ce n’est plus un rêve, c’est une réalité » a souligné ce député non inscrit, non sans inviter le chef de l’Etat à étendre le plus possible cette initiative et à donner aussi des moyens à l’Anreva dont le travail est unanimement salué par les populations des deux localités visitées. Pour le président de la commission Abdoulaye Sène, qui fut le directeur du projet sur les vallées fossiles, le Sénégal a tout les moyens pour être un pays agricole. C’est sur l’agriculture, estime-t-il, qu’il faudrait mettre plus l’accent. Il a promis que sa commission et, plus généralement, l’Assemblée nationale, fera tout son possible pour aider à atteindre l’émergence agricole et par ricochet faire de l’agriculture le moteur de la croissance. Dans cette perspective, les résultats à moyen terme de l’Anreva portent sur la réalisation de 17 pôles d’émergence intégrés par an. Ce qui va permettre de valoriser annuellement 1.200 ha et de créer 7.000 emplois par an.

Il s’agit aussi de promouvoir 4 modèles d’exploitations agricoles viables, la production de 400 tonnes de Tilapia par an, l’aménagement ayant un excédent de débit, dont 20 fermes maraichères de 40 ha chacune, 60 fermes fruitières de 300 ha chacune et 20 fermes agro forestières de 400 ha chacune. Dans les perspectives, il y a aussi la mise en valeur des bassins de rétention, la création de domaines agricoles partagés. A terme, il s’agit de doter chaque communauté rurale d’une ferme.

Aly DIOUF

COMMUNIQUE DE REUNION DU CONSEIL DES MINISTRES DU 07 FEVRIER 2013 Le Conseil des Ministres s'est réuni le jeudi 07 février 201...