samedi 7 février 2009

PRISE EN CHARGE DES IRA : Thiadiaye fera des émules

Sur mille enfants âgés de zéro à cinq ans, 121 meurent avant l’âge de cinq ans. Le paludisme et la diarrhée, maladies infantiles les plus connues, ne sont pas les seules mises en cause. Les infections respiratoires aigus (Ira) causent également de sérieux ravages. L’expérience menée à Thiadiaye sur la prise en charge de cette affection par la communauté sera multipliée dans tout le Sénégal.

La malnutrition, le paludisme et la diarrhée sont les principales causes de mortalité infantile en Afrique. Les infections respiratoires aiguës (Ira), bien que moins meurtrières comparées à ces dernières, n’en constituent pas moins une préoccupation pour les autorités, notamment au Sénégal. Ceci d’autant plus qu’aucun programme spécifique n’avait été auparavant élaboré pour attaquer le mal à la source. Le plus dramatique est que ces enfants, pour la grande majorité, meurent faute de soins. Car ils n’ont pu avoir accès à un poste ou à un centre de santé.
C’est ainsi que le gouvernement du Sénégal, décidé d’attaquer le mal à la source, a mis en place la Prise en charge intégrée des cinq maladies de l’enfant (Pcime).
Pour la mise en œuvre de ce programme, le gouvernement, grâce à l’appui d’Ong comme Basics, Cana et Ccf, a associé la communauté. C’est ainsi qu’à Thiadiaye, des jeunes au niveau des Asc de certains villages ont été formés pour devenir des agents communautaires, des matrones et des relais.
Une visite, au niveau de la case de santé de Koulouck Mbada, dans le district de Thiadiaye, a permis de mesurer le degré d’engagement de ces jeunes volontaires.
Avec un matériel presque inexistant, Ngor Dione, l’agent de santé, et son équipe mènent un travail remarquable grâce à l’appui d’Ong comme Cana qui leur a assuré la formation.
Un profond travail de sensibilisation
Le plus gros du travail a été la sensibilisation des populations, faire en sorte que les parents décident, dès les premiers signes, à emmener leurs enfants à la case santé pour que l’agent de santé le consulte. Ils profitaient des tours et autres séances de thé pour informer les gens des dangers liés à la maladie, les amener à reconnaître facilement les premiers symptômes d’alerte. Il n’a pas été facile de leur faire comprendre que l’infection respiratoire est une maladie physique qui n’a rien à voir avec les génies. Ainsi, les pousser à aller voir l’agent de santé après être passé chez le guérisseur n’a pas été de tout repos. Mais, la collaboration de ces derniers qui se sont engagés par la suite à envoyer à l’agent tout cas qui commence à présenter des complications leur a été très précieuse.
Dans un ouolof approximatif, Ngor Dione, l’agent de santé chargé de la case, semble bien maîtriser son travail. Un peu mal à l’aise au début, il se détend petit à petit au fil des questions et explique à l’assistance le contenu des tableaux affichés sur les murs de la case qui sert de salle de soin. Pour le soin des Ira, ils sont bien fournis en médicaments. Ngor dit n’avoir jamais connu de ruptures de stock, car il prend ses précautions pour en acheter régulièrement. En cas de complication, le malade est évacué vers le poste de santé de Mboulouctène, à trois kilomètres du village, à bord d’une charrette. Encouragé par de tels résultats, le ministère de la santé ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il prévoit d’étendre l’expérience à dix-huit autres districts sanitaires pour l’année 2006. Et pour faire bénéficier d’autres pays de la sous-région de cette expérience, un atelier international sera organisé du 15 au 17 mai sur la prise en charge des infections respiratoires aiguës.
SALIMATA GASSAMA DIA

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