jeudi 31 décembre 2009

UNE AMBIANCE PASSIONNÉE ET UNE PLUIE DE LACRYMOGÈNES

Une ambiance inhabituelle a prévalu, hier, à la Cathédrale de Dakar à l’occasion de la traditionnelle cérémonie de présentation des vœux. Après les propos du président Wade, lundi dernier, qui remettait en question un dogme fondamental de leur religion, les chrétiens, surtout les jeunes, venus présenter les vœux ont manifesté leur indignation en improvisant une marche qui a tourné court devant une pluie de grenades lacrymogènes.

La cérémonie de présentation de vœux dans la cour du collège de la cathédrale avait tout d’un meeting, hier en fin d’après-midi. Le décor d’un grand rendez-vous politique était campé avec une tribune aux couleurs nationales. La communauté chrétienne est massivement venue à la traditionnelle cérémonie des vœux au Cardinal Théodore Adrien Sarr, archevêque de Dakar. Comme un seul homme, ils scandaient « Vive Jésus, vive sa croix » à tue-tête. C’est avec ce refrain qu’ils ont entrecoupé les discours du vicaire épiscopal, l’abbé Léon Diouf, et du Cardinal Théodore Adrien Sarr, entre autres orateurs.

Le Cardinal a lancé un appel au calme. « Gardons le calme. Gardons le calme. Gardons la sérénité qui fait que personne ne pourra se moquer de nous », a-t-il dit dans un discours entrecoupé par des ovations et des chants liturgiques.

C’était sans compter avec la résolution des jeunes. Juste après la cérémonie, ils ont tenté de marcher spontanément en direction du palais présidentiel situé sur la même avenue que la Cathédrale où se tenait la cérémonie. A mesure qu’ils s’avançaient précédés par des porteurs de grandes croix en bois, leur nombre grossissait. Craignant sans doute des émeutes, les forces de l’ordre les ont dispersés à coup de gaz lacrymogène à 200 mètres du palais. Diverses personnalités politiques, chrétiennes comme musulmanes étaient présentes à cette cérémonie de vœux, notamment le représentant du Nonce apostolique, représentant le Vatican. On apercevait plusieurs personnalités, notamment le ministre Faustin Diatta, l’historienne Penda Mbow, la sociologue Marie Angélique Savané, Madior Diouf, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (Rnd), l’architecte et conseiller du président Wade, Pierre Goudiaby Atépa, Benoît Sambou de l’Alliance pour la République (Apr) et Jean-Paul Dias, le secrétaire général du Bloc des centriste gaindés (Bcg).

La foule chantant avec ses croix s’est disloquée lorsque la pluie de lacrymogènes est tombée jusque dans les jardins de la cathédrale, du côté des petits manèges et sur la chaussée, devant des fidèles médusés.

Ndèye Khady LO

UNE DÉLÉGATION REÇUE EN AUDIENCE PAR LE CARDINAL - Karim Wade : « en aucun cas le chef de l’Etat n’a voulu offenser les chrétiens »

Dakar : Le ministre d’Etat, ministre de la Coopération internationale, de l’Aménagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures, Karim Wade, a affirmé, mercredi soir, qu’« en aucun cas le président de la République n’a voulu offenser ou porter atteinte à la communauté chrétienne ».

Le ministre d’Etat Karim Wade s’exprimait ainsi à sa sortie d’audience avec le Cardinal Théodore Adrien Sarr, archevêque de Dakar à qui il a présenté, « au nom du président de la République ses excuses ».

Karim Wade était accompagné du ministre d’Etat, directeur de Cabinet du président de la République, Habib Sy, du ministre de la Communication, Porte-parole du Gouvernement, Moustapha Guirassy, et du ministre des Affaires sociales, chargé des Relations avec les Institutions, Faustin Diatta.

« Le président de la République est très attaché à protéger toutes les communautés religieuses de notre pays, y compris la communauté chrétienne », a notamment déclaré M. Wade ajoutant : « si les propos du Monsieur le Président de la République ont porté atteinte ou touché les Sénégalais chrétiens, nous présentons nos excuses à la communauté chrétienne sénégalaise et à la Communauté chrétienne internationale ».

APS

Les religieux et laïcs souhaitent une bonne année au cardinal


Au nom des prêtres de l’archidiocèse, le vicaire épiscopal, l’abbé Léon Diouf, a présenté les vœux pour l’année 2010, hier à la Cathédrale de Dakar, imitant ainsi la Secrétaire générale des religieuses du Sénégal et le conseil laïc.


L’abbé Léon Diouf a dénoncé à cette occasion la mauvaise gestion de l’Etat, rappelant les crises économiques, la cherté de la vie, les inondations, les délestages. En plus de ces difficultés les Sénégalais sont confrontés à l’insécurité, à la violence et aux crimes qui ne sont jamais punis. Ces problèmes sont venus mettre à jour une crise morale et sociale. Ces maux ont poussé le chargé de la pastorale sociale et religieuse de l’archidiocèse de Dakar à demander au peuple sénégalais d’être vigilant.

Magnifiant le courage du Cardinal Théodore Adrien Sarr qui a toujours dénoncé la souffrance du peuple sénégalais, l’abbé Léon Diouf a évoqué avec regret la transhumance politique, la trahison de la parole donnée, le tripatouillage constitutionnel et institutionnel qui, selon lui, ont marqué la vie politique sénégalaise depuis que l’alternance est survenue en mars 2000 dans notre pays. Il a présenté au cardinal Théodore Adrien Sarr, comme cela se fait à la fin de chaque année, les meilleurs vœux de l’année 2010. Le représentant du conseil du laïc tout comme la Secrétaire générale des religieuses, sœur Marie Thérèse de la Congrégation des maternités catholiques et de nombreux fidèles chrétiens présents au collège de la cathédrale ont présenté au cardinal leurs vœux pour une année de santé et de paix.

E. KALY

PRÉSENTATION DES VŒUX DU DIOCÈSE DE DAKAR : Le Cardinal Théodore Adrien Sarr apaise la communauté chrétienne

A la suite de plusieurs orateurs, hier, venus lui présenter leurs vœux, Mgr Théodore Adrien Sarr a dit son indignation vis-à-vis des récents propos du chef de l’Etat comparant le Monument de la Renaissance africaine aux représentations que l’on trouve dans les Eglises. En appelant les chrétiens au calme et à la sérénité, le Cardinal les a appelés à porter toujours un regard de foi sur notre monde, notre pays et notre Eglise, mais également à défendre la laïcité constitutionnelle de notre pays, à respecter les croyances et les convictions religieuses de tous les Sénégalais et à vivre dans l’estime et le respect mutuels.

« Nous voulons que Celui en qui nous croyons soit respecté », a clamé hier le Cardinal Théodore Adrien Sarr devant une foule manifestant, par des applaudissements et des slogans, son accord avec ces propos fermes de l’Archevêque. Hier après-midi, à l’occasion de la traditionnelle présentation des vœux de la communauté chrétienne, une grande foule est restée à l’écoute de l’Archevêque. Il s’exprimait dans la cour du Collège de la cathédrale, devant quelques centaines de chrétiens, diocésains de Dakar, autorités de l’Eglise, personnalités politiques et de l’administration.

« Une fois encore, la foi de l’Eglise a été bafouée par la plus haute autorité du pays », a-t-il souligné.

Le Cardinal Théodore Adrien Sarr, Archevêque de Dakar, a dénoncé « la meurtrissure et l’humiliation » ressenties après « les propos de Monsieur le Président de la République banalisant publiquement, devant des éducateurs de nos enfants (Ndlr : conférence des enseignants libéraux, lundi 28 décembre au Cices), ce qui fait le cœur de notre foi ».

Il a vivement déploré les risques de divisions que de tels propos pourraient engendrer dans une communauté nationale caractérisée par une « entente exemplaire entre Chrétiens et Musulmans ».

Le « désintérêt » manifesté par le chef de l’Etat envers une « communauté engagée pour le mieux-être de tous les Sénégalais, sans aucune discrimination philosophique ou religieuse, est également évoqué dans ce discours du cardinal.

Respecter les convictions religieuses de tous et chacun

Apportant des clarifications sur « l’amalgame fait entre le monument de la Renaissance africaine et les représentations dans les églises », Mgr Théodore Adrien Sarr clame : « les chrétiens n’adorent pas des statues ; les chrétiens adorent un Seul Dieu. Je crois en un Seul Dieu, tel est notre credo ».Un rappel historique à ce sujet indique d’ailleurs que c’est lors du Concile de Nicée en 325 que les Pères affirmèrent « la divinité du Christ » en disant que ce dernier est de « même nature que le Père », une foi du reste professée depuis plus de 2000 ans.

L’archevêque a invité les fidèles chrétiens à défendre à tout moment la laïcité constitutionnelle de notre pays, à respecter la croyance de tous les Sénégalais et à vivre non seulement dans la tolérance avec nos frères et sœurs de confessions différentes, mais surtout à vivre « dans l’estime mutuelle, dans le respect des convictions religieuses de tous et de chacun ».

Dans ce discours marquant un rendez-vous traditionnel avec la communauté, le Cardinal a également dressé un bilan en s’inscrivant dans une « trajectoire à prendre pour l’année ou les années à venir ». Les rendez-vous importants de 2009 étaient, entre autres, la clôture de l’Année saint Paul, l’ouverture de l’Année sacerdotale, les ordinations diaconales et sacerdotales, l’institution du ministère du Lectorat et de l’Acolytat, le lancement du Congrès eucharistique du diocèse de Dakar ainsi que les visites pastorales dans le doyenné du Sine.

Il a évoqué les événements malheureux comme les décès des abbés Adolphe Faye et Bernard Ndiaye qu’il a recommandés dans les prières.

Les vœux qu’il a formulés, le cardinal Théodore Adrien Sarr les inscrits dans trois vertus théologales : la Foi, l’Espérance et la Charité. Il a souhaité que ces vertus se développent et que notre pays et notre humanité puissent en apercevoir la beauté, la grandeur et la profondeur.

Il a également invité à la solidarité et rappelant que l’humanité ne grandit que par les relations, par le souci de faire grandir l’autre, par le don que chacun apporte à son prochain ». Formulant des prières pour tout l’archidiocèse, l’Archevêque a indiqué que l’année 2010 sera consacrée à notre Congrès eucharistique. Amour, pardon et réconciliation, a préconisé Mgr Sarr en citant l’Apôtre Pierre (1.P2, 12) : « Ayez au milieu des nations une belle conduite...et que vos bonnes œuvres amènent à glorifier Dieu ».

Il a conclu par un appel aux jeunes au calme, à la sérénité et à avoir une belle conduite et exprimé satisfaction envers les soeurs et frères musulmans qui ont toujours manifesté estime, soutien et solidarité dans l’esprit et la volonté d’un « commun vouloir de vie commune dans un Sénégal en paix ».

Jean PIRES

mardi 29 décembre 2009

Sénégal: Saisie à Thiadiaye de 3450 littres de vin d'acajou

Mbour — La gendarmerie de Thiadiaye a arrêté le chauffeur d'un minicar de transport en commun qui avait à bord de son véhicule 3450 litres de vin d'acajou, une boisson impropre à la consommation éparpillée dans 115 bidons de 30 litres chacun, a appris le correspondant permanent de l'APS à Mbour.

L'opération a eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi, au moment où les gendarmes effectuaient une patrouille aux environs du village de Séssène, situé sur la nationale 1.

Outre le chauffeur qui venait de la Guinée-Bissau, les gendarmes ont arrêté un homme identifié comme le propriétaire de la marchandise prohibée et Bissau-guinéen de nationalité.

Les forces de sécurité ont accentué leurs patrouilles en cette période d'ouverture des frontières pour l'arrivée des moutons de Tabaski, occasion saisie par certains individus en vue introduire au Sénégal à partir des pays limitrophes toutes sortes de produits prohibés

INTERPELLATION DE 24 HOMMES A SALY : La police enquête sur des accusations d’activités homosexuelles

DAKAR : Une enquête policière a été ouverte au Sénégal après l’interpellation, le soir de Noël, d’un groupe de 24 hommes dont deux Français accusés d’« activités homosexuelles » dans une station balnéaire au sud de Dakar, relâchés le 25 décembre, a-t-on appris hier de source policière. Les « 24 personnes, arrêtées dans la nuit de jeudi 24 à vendredi 25 à Saly (à 80 km au sud de Dakar) pour activités homosexuelles et participation à une soirée non autorisée, ont été libérées vendredi soir. La garde à vue a été levée, mais l’enquête continue », a indiqué à l’Afp une source policière. « Elles peuvent à nouveau être convoquées à tout moment. Les deux organisateurs sénégalais de la soirée ont été interrogés lundi pour voir la suite à donner à cette affaire », a poursuivi la même source. Les deux Français interpellés dans cette affaire ont été présentés par la police comme « un médecin et un thérapeute résidant à Saly qui avaient été invités à cette soirée » privée dans une maison. Selon la même source, les policiers ont saisi des préservatifs et lubrifiants, ainsi que des perruques ou des produits de maquillage. Au Sénégal, pays essentiellement musulman, l’homosexualité est déniée et réduite à la clandestinité. Interdite, elle est passible d’un à cinq ans d’emprisonnement. Il y a près d’un an, neuf hommes avaient été condamnés à Dakar à huit ans de prison pour « acte impudique et contre nature et association de malfaiteurs » après avoir été arrêtés dans un appartement privé, mais, en avril, la Cour d’appel avait annulé la procédure et ordonné leur libération. Plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme avaient appelé à débattre de « la dépénalisation totale de l’homosexualité » au Sénégal. Mais le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Madické Niang, a réaffirmé, le 10 décembre, qu’il n’est « pas question de dépénaliser l’homosexualité au Sénégal », un pays qui a « ses croyances religieuses et sociologiques et où l’écrasante majorité de la population croit en Dieu et en l’Islam », a-t-il dit.

AFP

APPEL D’AIR - ÉNERGIES RENOUVELABLES : Les chercheurs du Cifres tracent la voie

Un Sommet mondial à Copenhague. Des négociations passionnées. Un accord qui suscite des réactions contrastées. Le Sénégal a vécu au temps de cette importante rencontre sur les changements climatiques. A Dakar et dans les régions de l’intérieur, hommes et femmes, au quotidien, sont confrontées aux effets de la dégradation de l’écosystème. Ici, c’est l’indifférence, là, c’est un cri du coeur. « Le Soleil » vous propose une série de reportages. Suivez le guide.

ÉNERGIES RENOUVELABLES : Les chercheurs du Cifres tracent la voie

Le laboratoire du Centre international de formation et de recherche en énergie solaire (Cifres) constitue un véritable exemple par la preuve. Les chercheurs et les étudiants y pratiquent différentes sortes d’application en matière solaire, éolienne et thermique. Selon eux, notre pays peut tirer un réel profit des énergies renouvelables... mais il faut que l’Etat sécurise le secteur.

A première vue, rien ne distingue ce bâtiment des autres à l’Ecole supérieure polytechnique (Esp) de l’Ucad. Seule une parabole recouverte de petits miroirs, aveuglants quand on y fait face placée devant la porte, attire l’attention. C’est un cuiseur de concentration solaire. Vincent Sambou, enseignant chercheur en énergétique, se livre à une petite expérimentation. Il pose une marmite peinte en noir sur la parabole avant de l’orienter face au soleil. L’effet est immédiat : les miroirs réfléchissent la chaleur des rayons sur la marmite qui commence à chauffer...

Ce bâtiment abrite le laboratoire du Centre international de formation et de recherche en énergie solaire (Cifres). Dans le hall du bâtiment, une éolienne en bois est posée sur le sol pour les besoins de son entretien. Cette éolienne sert d’expérimentation pratique aux chercheurs et étudiants. A côté, différents models de cuiseurs solaires. A l’intérieur de la salle servant de labo proprement dite, des fils, des batteries, des appareils de mesures, des aimants, etc. sont disposés pêle-mêle. « Nous sommes en train de déménager dans notre nouveau labo », intervient Pape Alioune Ndiaye, directeur du Cifres, pour expliquer ce désordre. Au milieu de ce décor, quelques étudiants s’activent. L’un d’eux, Boudy Ould Bilal est Mauritanien. Il est au Sénégal depuis 2004 et prépare son doctorat en systèmes énergétiques et environnement avec spécialisation en énergies renouvelables et systèmes électriques. « Je me suis intéressé aux énergies renouvelables pour orienter ce que j’ai fait en physique en application directement utile aux populations », explique-t-il. Même son de cloche pour Koularambaye Mbaïtelbé, un étudiant tchadien qui estime que, malgré son pétrole, le Tchad a vachement besoin de l’énergie solaire.

De l’autre côté du bâtiment, une nouvelle salle flambant neuf est en train d’être aménagée. Elle doit servir, désormais, de nouveau labo au Cifres.

Quelques plates-formes d’installations éoliennes et solaires sont déjà sur place : un panneau solaire, des régulateurs, des batteries, des onduleurs, etc. Bref, tout est mis en place pour produire de l’énergie éolienne ou solaire. « Mais nous devons appliquer toutes ces expérimentations sur le terrain afin d’avoir un feed back et savoir si ce que nous faisons est réellement fiable et améliorer les prototypes que nous fabriquons », estime M. Ndiaye. Par exemple, avec des vents d’une moyenne de 7m/s, les petites éoliennes répondent mieux que les grandes aux conditions du Sénégal.

Un incubateur pour relancer le secteur


Pour booster le secteur des énergies renouvelables, les chercheurs du Cifres voient loin. « Si on veut être gagnant dans ce secteur, on ne doit pas être uniquement consommateurs. Il nous faut une maîtrise totale de la filière et produire en masse pour pouvoir en tirer profit. On ne doit plus dépendre de l’étranger. Si on ne maîtrise pas la filière dans son ensemble, ce sont les autres qui en bénéficieront », avertit Cheikh Mouhamed Fadel Kébé, enseignant chercheur au Cifres. Il sait de quoi il parle. Pour un panneau solaire, par exemple, rien que le cadrage et l’assemblage représentent 40 % du coût. Alors, au lieu d’importer des panneaux complets, on peut importer seulement les cellules et les encapsuler, préconise Vincent Sambou. Cela permettrait de faire des économies en matière de transport et d’assemblage. D’ailleurs, c’est cette solution qu’utilisent beaucoup de pays. Quant aux cellules, vaut mieux continuer à les importer, dit-il, puisque c’est de la technologie de pointe que seules quelques usines produisent dans le monde. Le secteur des énergies renouvelables est présenté comme l’un des plus porteurs dans les années à venir. C’est pour cette raison qu’il est une des cibles de l’incubateur récemment installé à l’Université Cheikh Anta Diop avec la coopération française. Cet outil mis à la disposition des cinq universités sénégalaises et les unités de recherche (Isra et Ita) vise à détecter et à encourager des projets innovants dans des créneaux porteurs. Selon le Pr Cheikh Mouhamed Fadel Kébé, l’un de ceux qui ont piloté le projet, l’innovation en Afrique consiste d’abord à résoudre des problèmes basics comme l’électricité ou la conservation de produits, par exemple. Il demande à l’Etat de sécuriser le secteur (ne pas laisser n’importe qui y entrer) et de mettre en place un environnement favorable. Il annonce qu’il y aura, l’année prochaine, de grands concours avec des jurys chargés de détecter les projets les plus porteurs dans le domaine des énergies renouvelables. Mais selon M. Kébé, on doit s’inscrire dans la durée et la pérennité. Et d’après Vincent Sambou, une des mesures qui permettraient d’avancer rapidement dans la production d’énergie solaire, serait de permettre aux producteurs d’énergie solaire de se connecter au réseau de la Senelec.

Par ailleurs, une meilleure concertation entre les décideurs et les différents acteurs est souhaitée.

Par Seydou KA

Abdoulaye Diop élu président de la chambre de commerce de Thiès


THIES : La journée du dimanche 27 décembre 2009 a été marquée par le scrutin pour l’élection du nouveau président de la chambre de commerce, qui s’est bien déroulé, dans l’ensemble, selon l’un des responsables du bureau de vote du Cdeps de Thiès.


C’est le candidat Abdoulaye Diop qui l’a remporté à Thiès sur Abdoul Aziz Seck, président sortant et candidat à sa propre succession. Ils devaient se partager les bulletins des 667 inscrits sur l’ensemble de la région. Dont : 336 inscrits tous secteurs confondus dans le seul département de Thiès dont 127 inscrits pour le secteur commercial, 127 pour les trois secteurs agriculture, élevage et pêche, 3 pour le secteur industriel et 79 pour les autres entreprises et services qui ont fait la queue devant le bureau de vote ouvert à cet effet en présence des mandataires des deux têtes de liste. A Tivaouane comme à Mbour aussi, des bureaux de vote ont été ouverts pour permettre aux citoyens d’accomplir leur droit civique. A la clôture du vote prévue à 18h, les responsables des bureaux de vote ont aussitôt procédé au dépouillement qui devait consacrer les membres de l’assemblée générale de la chambre de commerce. C’est ainsi que Abdoulaye Diop l’a remporté avec 24 délégués sur 39. Le candidat sortant n’a pu être majoritaire que dans le département de Thiès.

M.SAGNE

lundi 28 décembre 2009

CONSEIL LOCAL DE LA PÊCHE ARTISANALE (CLPA) : Pour des prises de décision de la base


MBOUR : Le Département de Mbour a vu son Conseil local de la pêche installé ce jeudi. Au total, 9 conseils ont été établis dans les régions de Thiès, Fatick et Ziguinchor.


Les Conseils locaux de Pêche, institués par la Loi 98/32 portant code de la pêche maritime, sont installés à travers le territoire national dans le cadre de l’exécution du programme financé par l’Ue, basé à la Direction de la Pêche maritime. A ce jour, 9 conseils ont été installés au niveau des régions de Thiès, Fatick, Ziguinchor et Mbour, depuis la semaine dernière. Selon Ibrahima Diop de la Direction des Pêches, la cérémonie tenue à Mbour, constitue la dernière étape de la phase formation après celle animation du mois de juillet dernier. Le Conseil local de pêche artisanale (Clpa) est un organe de co-gestion qui implique la base et regroupe les acteurs de la pêche. Egalement, les sages et notables ainsi que les élus locaux y sont représentés. Les domaines d’intervention du Clpa se situent, a indiqué M. Diop, au niveau de la co-gestion de la ressource, des infrastructures communautaires (quai de pêche, sites de transformation). Le Conseil veille à la fonctionnalité de ces infrastructures et à l’utilisation des outils de pêche. Ibrahim Diop, qui a avancé qu’avec l’implication de la base il n’y aura plus de malentendu, les décisions à prendre ou à appliquer provenant des propres acteurs. Par exemple, si l’utilisation du mono-filament, interdite par la loi, est gérée depuis la base, il n’y aura plus de désaccord entre les acteurs. Tout compte fait, les Clpa vont aider dans l’application de l’ensemble des mesures du code de la pêche.

Amath Sigui NDIAYE

PROMOTION DE L’ENTREPRENARIAT RURAL (PROMER II) : Les producteurs bénéficient de 21,7 millions FCfa

Le Promer II vient de financer, pour 21,7 millions F Cfa, 13 organisations de producteurs (Op) des régions de Kaolack, Tambacounda, Kolda, Fatick et de Thiès évoluant dans les secteurs des textiles, de la transformation des céréales, de l’artisanat, des produits forestiers du lait et du métal.

Treize organisations de producteurs viennent de bénéficier d’un appui financier du Promer II pour un montant de 21,7 millions FCfa. La cérémonie de formalisation a eu lieu en début de semaine à Dakar, en présence des responsables de Promer II dont son directeur Hyacinthe Modou Mbengue, ceux du Service d’appui à la finance rurale (Safir), des organisations de producteurs (Op) et de services financiers décentralisés (Sfd).

Outre ce soutien à 13 organisations de producteurs d’un montant de 21,7 millions FCfa, le directeur de Promer II, M. Hyacinthe Modou Mbengue, et les représentants des Op et des Sfd ont procédé à la signature de conventions de mise à disposition, par le biais du Service d’appui à la finance rurale (Safir), d’une ligne de crédit destinée à cinq Sfd partenaires pour un montant de 1 milliard FCfa, d’un appui à l’intégration de quatre Sfd au système financier classique et d’un appui institutionnel à quatre Sfd partenaires pour un coût global 500 millions FCfa. Pour le renforcement de l’offre de services financiers, il s’agit de l’Union des institutions mutualistes d’épargne et de crédit (Uimcec), de la Caisse autonome pour le renforcement des initiatives économiques par la microfinance (Caurie Mf), de l’Union rurale des mutuelles d’épargne et de crédit du Sénégal (Urmecs), de l’Association sénégalaise pour la création des activités socio-économiques/Crédit populaire sénégalais (Asacase/Cps) et de la Mutuelle d’épargne et de crédit « Ndimbalante ». S’agissant de l’appui à l’intégration des Sfd au système financier classique, il concerne l’Union des institutions mutualistes d’épargne et de crédit (Uimcec), la Caisse autonome pour le renforcement des initiatives économiques par la microfinance (Caurie -Mf), l’Association sénégalaise pour la création des activités socio-économiques/Crédit populaire sénégalais (Asacase/Cps) et l’Union des mutuelles d’épargne et de crédit des artisans (Umecas). Quant aux appuis institutionnels aux Sfd partenaires, ils concernent quatre Sfd que sont la Mutuelle d’épargne et de crédit Aprofes/Teranga, Leona Kaolack, la Fédération de caisses du Crédit mutuel du Sénégal (Cms) (Fccms), la Mutuelle d’épargne et de crédit de l’Association rurale de lutte contre le Sida (Mec/arls) et la Coopérative d’épargne de crédit du réseau des organisation paysannes et pastorales du Sénégal (Coopec-Resopp).

Mamadou SY

FORMATION DES DIRECTEURS D’ÉCOLE A MBOUR : LE COLLECTIF SE DOTE D’UN CARNET DE BORD

La circonscription scolaire de Mbour est l’une des plus denses du pays. D’où l’importance de cette formation pour assurer un bon pilotage. L’inspecteur départemental, Aïmérou Ndiaye en a fait son cheval de bataille, lui qui a initié une série d’innovations dont l’augmentation des collectifs des directeurs d’école de 11 à 36 avec à la clé, la mise en place de zones regroupant à la fois plusieurs entités scolaires. Cette formation rentre dans le cadre du pilotage de ces différentes zones. Notamment partager avec les directeurs afin d’instaurer un bon environnement scolaire, assurer un bon taux de réussite, d’accès, une gestion et un pilotage efficaces des écoles. Au finish, Aïmérou Ndiaye veut doter chaque collectif d’un carnet de route, d’un calendrier de pièces périodiques, le tout couronné par un contrat d’objectifs qui va permettre à chaque directeur de s’auto-évaluer à la fin de l’année scolaire.

Amath Sigui NDIAYE

jeudi 24 décembre 2009

INSTALLATION DE L’ANTENNE DES ENSEIGNANTS APR DE MBOUR : objectif 20.000 adhérents

L’antenne départementale du réseau des enseignants de l’Alliance pour la République (Apr) a été installée à Mbour. Une occasion pour Youssou Touré de déclarer que vu de la situation politique, les enseignants ont leur partition à jouer. Le Sénégal est dans une situation difficile, a-t-il dit et les enseignants ont à jouer un rôle historique dans la lutte pour l’indépendance. « Vous êtes proches des populations et vous devez les sensibiliser pour prendre leurs responsabilité ».

A son avis, la classe politique, dans sa globalité, est responsable de la situation dans laquelle les Sénégalais vivent aujourd’hui. L’Apr compte recruter 20.000 enseignants et se fixe comme objectif de faire accéder Macky Sall au pouvoir.

A.S. N.

samedi 19 décembre 2009

Mbour : des jeunes manifestent contre la construction d’une station d’essence près du Stade Caroline Faye

Mbour, 18 déc (APS) – Des jeunes de Mbour se sont rendus vendredi sur le site devant abriter une station d’essence près du stade Caroline Faye, pour détruire tout sur leur passage, en guise de protestation contre ce projet.

Ces jeunes, issus du mouvement associatif, se disent ‘’terriblement surpris’’ de constater qu’au lieu d’un stade moderne, une station d’essence est en train d’être à côté même du Stade Caroline Faye.

Des zincs qui clôturent ledit chantier, en passant par les piques posées pour délimiter le site, les jeunes ont tout saccagé.

Les protestataires sont regroupés au sein des différentes structures comme le Stade de Mbour, les ASC Touré Kounda et Diamaguène, ainsi que la Convention des jeunes de Mbour (CJM).

‘’Tout le monde sait qu’avec les normes de la FIFA, les espaces qui se trouvent en dehors des stades doivent servir de parking, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur’’, a signalé Mamadou Sogue Fall, un des responsables de l’Organisme national de coordination des activités de vacances (Oncav), porte-parole des jeunes protestataires.

’’La surface réservée à ces parkings doit être égale à la moitié du stade’’, a souligné M. Fall.

‘’Ce qui est aberrant c’est comme si on n’a pas d’autorités ici à Mbour. Car permettre qu’il y ait une station d’essence à côté d’un stade, alors que lors match de football, les supporter sont parfois surchauffés, survoltés et même insaisissables’’, s’est indigné Mamadou Sogue Fall.

Il a soutenu que la construction de cette station d’essence ‘’est une véritable bombe à retardement que les autorités ont permise’’, avant de se demander : ‘’où était la commission départementale de la protection civile, l’Urbanisme et les autres services techniques ?’’.

’’Nous allons nous mettre là, quitte même à ce que cette station soit construite sous nos cadavres », a déclaré M. Fall qui a relevé qu’en dehors de la station, ‘’des cantines vont êtres construites de l’autre côté du stade’’.

Pour sa part, le président du Conseil communal de la jeunesse de Mbour, Birame Mbaye Ndiaye, ‘’exige purement et simplement’’ du préfet et du maire qu’ils prennent leurs dispositions ‘’pour mettre un terme à la construction de cette station d’essence et qu’à la place on nous construise un stade moderne’’.

ADE/AD

lundi 7 décembre 2009

JOAL-FADIOUTH/ THERESE COUMBA DIOP QUITTE LA SANTE Des libéraux haussent le ton pour son maintien

Au cours de la matinée d’hier, des libéraux joal-fadiouthiens et proches de Madame Thérèse Coumba Diop, désormais ex ministre de la santé, ont haussé le ton. Ils crient leur ras-le-bol en dénonçant les lobbyings et demande à Wade de juger à partir des résultats sur le terrain. Ils ont réclamé le maintien de Thérèse Coumba Diop à la tête du ministère de la santé, en arborant des bandeaux rouges.

Leur réaction est consécutive au réaménagement du gouvernement qui affecte Thérèse Coumba Diop au ministère des biocarburants et de la pisciculture. Ils soutiennent que le travail démarré par Madame Thérèse Coumba Diop dans le cadre de la réunification des forces libérales du département méritent une considération politique.

Louis Sène, un libéral et ex chef de cabinet de Madame la ministre de la santé, a évoqué l’assainissement des finances de son ministère d’une part et d’autre part, le réveil du parti démocratique sénégalais (Pds) dans le département de Mbour. Selon lui, cela s’illustre à travers les résultats de la coalition sopi à Joal-Fadiouth. Il a en outre souligné les efforts faits dans le but de rapprocher et d’unir les responsables libéraux du département de Mbour divisés.

En plus, Louis Sène a souligné la grande mobilisation des bleus de Mbour et Joal-Fadiouh pour participer à l’accueil du président Wade à Thiès, il y a quelques jours. Il a rappelé la dynamique enclenchée en direction des structures de santé de Mbour en vue de les doter d’un meilleur standing.

par Samba Niébé BA

jeudi 26 novembre 2009

AEROPORT DE DIASS : Un hub attendu en septembre 2010



aeroport-diass Les principales infrastructures de l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (Aibd) telles l’aérogare, la tour de contrôle ainsi que le pavillon présidentiel sortent petit à petit de terre. La livraison de cette infrastructure est prévue en fin septembre 2010.

Situé à 45 km à l’Est de Dakar, l’Aibd de Diass sera la prochaine destination de l’aérien reliant le Sénégal au reste du monde. Au cours d’une visite en fin de semaine dernière, le directeur général n’a pas manqué de rappeler la date de livraison de cette infrastructure prévue dans un an. Il est presque 18 heures, les bus transportant les travailleurs externes au chantier de l’Aéroport international de Diass s’apprêtent à quitter les lieux. Quelques vérifications d’usage sont nécessaires aux gendarmes avant de libérer ces trois autocars bondés de monde. A quelques mètres de là, sur le sol latéritique, les ouvriers résidents jouent au foot-ball.Ces travailleurs barbus d’origine saoudienne ou maghrébine sont habitués à cette ambiance afterwork. Tout juste derrière eux, il ya des cabines blanches et rectangulaires sur les côtés desquelles des climatiseurs indiquent qu’il s’agit d’habitations. C’est le quartier des travailleurs de l’Aéroport Blaise Diagne où une mosquée en dur avec haut-parleurs aux quatre coins est visible.

D’une superficie de 4 000 hectares, soit plus de quatre fois celle de l’Aéroport de Dakar, l’Aibd est un site immense. Il faut parcourir près d’un kilomètre ou plus sur la piste latéritique avant d’apercevoir quatre grues au milieu des poutres parallèlement disposées. Ce site va abriter le futur aérogare de 42 000m2. Avec les deux niveaux et les six passerelles télescopiques qui la caractérisent, cet aérogare aura une capacité annuelle de 3 millions de passagers à l’ouverture. « La qualité de service qui est prévue ici sera celle des hôtels. Elle n’existe dans aucun pays d’Afrique sub-saharien », dit Modou Khaya, directeur général de l’Aibd initiateur cette visite à l’intention des journalistes et des meilleurs élèves au Bac cette année.

Faire du Sénégal un HUB entre les continents

Tout autour de l’aérogare seront dressées les 44 positions de parking avions avec des pistes pour Boeing 747-400 et Airbus A 380. L’ensemble sera accompagné d’un système élaboré de voies de circulation des avions au sol. En outre, le parking de voitures prévu ici aura une capacité de 700 places. Faisant face au futur aérogare, la tour de contrôle commence également à prendre forme. Du moins, deux à trois lignes circulaires forment le site qui devra l’abriter. Des équipements de coffrage arrivés tout juste de l’étranger (parce que n’existant pas sur le marché local) vont permettre l’accélération des travaux de cette tour.

Il faut encore faire la même distance entre la cité des travailleurs et l’aérogare pour voir les travaux du Pavillon présidentiel. Mais sur le chemin se dessinent plusieurs pistes où peuvent se perdre des visiteurs non habitués au site. Même si une grande partie du terrain a été déblayée ou décapée par les nombreuses pelles mécaniques qui sont sur le chantier, la nature semble résister. Comme au milieu de cette végétation luxuriante où l’on aperçoit manguiers et cocotiers sur une immense surface. Situé à l’extrême droite du chantier, le Pavillon présidentiel commence discrètement à sortir de terre. A l’Aéroport Blaise Diagne, même la nuit tombée, les camions ne cessent de faire des va-et-vient des quatre côtés. Né de la vision du chef de l’Etat de bâtir « un Sénégal prospère et en paix » où le secteur privé va jouer un rôle clé, le projet de l’Aéroport international de Diass va contribuer à désengorger la ville de Dakar et à faire du Sénégal un hub entre les continents. Au plan économique, des retombées immenses sont attendues avec son démarrage. Car il participera à développer les exportations et à attirer les investisseurs étrangers en plus de créer les conditions pour atteindre 1,5 millions de touristes/ an. Mais également il va favoriser l’émergence d’un pôle économique à l’extérieur de Dakar.

La livraison est annoncée pour le 30 septembre 2010. « L’entreprise nous confirme qu’il va délivrer à date échue, donc elle va mettre les moyens qu’il faut quels ques soient les problèmes qu’elle pourra rencontrer. Nous ne pouvons que leur faire confiance, a dit M. Khaya. Dans le cas contraire, s’ils ne respectent pas les engagements, nous avons un contrat clé en main avec des pénalités de retard que nous n’hésiterons pas à appliquer », prévient-il.
Source : Le Soleil

NDIAGANIAO-POUR LA RéHABILITATION DU POSTE DE SANTé : Le Conseil rural met 25 millions sur la table

Agé de 63 ans, le poste de santé de la Communauté rurale de Ndiaganiao se trouve actuellement dans un état de délabrement très avancé. Une situation qui inquiète les populations mais aussi les autorités médicales de cette contrée de la Petite-Côte. Un constat fait également par les conseillers ruraux de cette Collectivité locale qui polarise 38 villages, avec une population estimée à 50 mille habitants. «Nous sommes d’accord pour dire que le Poste de santé est assez obsolète, assez vieux, puisqu’il date de 1946. Je dois dire, d’ailleurs, qu’un des anciens présidents de l’Assemblée nationale du Sénégal, feu Amadou Cissé Dia a servi au niveau de cette structure. Jusqu’à présent, ce poste de santé a la même taille, la même dimension, alors que la population a été multipliée par 200, 300 voire 400. Donc, il y a là un véritable problème», reconnaît l’ancien député Amadou Niadiar Sène, actuel président du Conseil rural de Ndiaganiao. «Nous avons à tout moment insisté pour que Ndiaganiao puisse avoir un centre de santé qui répondrait mieux aux besoins des populations qui sont devenues extrêmement nombreuses», lance Amadou Niadiar Sène, qui rappelle que c’est consciente de la vétusté des locaux qui abritent le poste de santé que, dès son installation, la nouvelle équipe du Conseil rural, lorsqu’elle a bénéficié du premier concours du Pndl (Ndlr : Programme national de développement local), par le truchement de l’Ard (Ndlr : Agence régionale de développement), d’un montant de 53 millions de francs Cfa, un programme annuel d’investissement (Pai) a été élaboré. «Après délibération, le Conseil rural a accordé la plus importante priorité à ce poste de santé où 25 millions de francs Cfa ont été affectés pour sa réhabilitation. Peut-être que ça ne va pas suffire mais c’est quand même l’essentiel des ressources dont nous disposons», déclare le Pcr de Ndiaganiao.
Certainement qu’avec la réunion qui va avoir lieu, vendredi prochain, entre la délégation de la commune de Saint-Herblain et les présidents des différentes commissions du Conseil rural sur les perspectives de leur partenariat, des solutions vont être trouvées pour ce poste de santé qui a besoin beaucoup plus d’être rasé pour l’érection à la place d’autres bâtiments que d’être réhabilité, vu le piteux état dans lequel il se trouve.

Par Assane DEME

Maison d'arrêt et de correction de Mbour - Une dame aux commandes de l'établissement mixte

Le Directeur d'Administration pénitentiaire a installé hier le lieutenant Dieynaba Samba à la tête de la Maison d'Arrêt et de Correction (Mac), un poste occupé jusque-là par des hommes. C'était en présence du procureur Seydi, du major Seck de la Compagnie de Mbour, des inspecteurs, contrôleurs et agents administratif.

« A compétence égale chance égale », a-t-on l'habitude de dire. Traduisant concrètement ces propos, Cheikh Tidiane Diallo, directeur de l'Administration pénitentiaire a installé Dieynaba Samba à la tête de la Mac de Mbour. A l'occasion, M. Diallo a félicité Dieynaba Samba, première dame à occuper la tête de l'établissement. Une nomination qui n'a pas été usurpée, dira Cheikh Tidiane Diallo, puisque, a-t-il indiqué, partout où elle est passée, Mme Samba a donné entière satisfaction à ses supérieurs. Dans un département stratégique et compte tenu de sa situation géographique et son importance économique, le lieutenant Dieynaba Samba va continuer la modernisation de l'établissement et l'amélioration de la qualité de vie des détenus.
Parlant justement de ces derniers, le Directeur de l'Administration pénitentiaire a souligné qu'il attend du nouveau Directeur de l'établissement qu'elle renforce le dispositif de réinsertion des détenus par le biais de la Goana, le maraîchage, l'aviculture, entre autres. Aussi, Cheikh Tidiane Diallo demande-t-il à Mme Samba de penser à alphabétiser les détenus tout en veillant à leur éducation. Il a évoqué le nouveau programme de formation initié par l'administration pénitentiaire et souhaité que Mbour figure en bonne place dans ce dispositif. Il a félicité le commandant Ibrahima Mbaye, affecté à Tamba, lui qui a occupé le poste depuis un an. Mme Samba a promis de tout mettre en oeuvre pour mériter la confiance de ses chefs. Elle a souhaité avoir la collaboration de tout le personnel de la Mac de Mbour pour relever tous les défis qui l'interpellent.

dimanche 25 octobre 2009

Afrique : la longue marche des Libanais



Pas franchement africaine et plus vraiment libanaise, cette diaspora invente, pas à pas, sa propre identité. Au-delà d’une réussite économique incontestable, les dernières frontières sont la politique et la société civile.

Claire a 23 ans et deux amours. Dans l’ordre des rencontres, il y a d’abord la Côte d’Ivoire, le pays de sa mère et des tout premiers souvenirs, car c’est là qu’elle est née et a passé sa petite enfance. Puis vient le Liban, le fief de son père, un musulman chiite du Sud où, entre 7 ans et 15 ans, elle a vécu des années de « princesse chouchoutée » par ses grands-parents. Voix douce et manières élégantes, Claire est aujourd’hui le joli fruit de ces deux terres. Dans son identité, elles occupent une place égale. Binationale, Claire maîtrise aussi bien l’arabe que le français et le dioula. Elle connaît ses deux familles et leurs maisonnées d’oncles, de tantes, de cousins plus ou moins proches. Et relève avec la même sévérité les travers – souvent identiques – des deux peuples qui se retrouvent en elle : les Libanais, « racistes sur les bords », qui ont mal digéré que son père épouse une Ivoirienne ; sa famille ivoirienne, « devenue méfiante » avec sa mère. Mais, à 23 ans, l’étudiante en finance de HEC Abidjan a fait son choix : « Mon avenir, il est en Côte d’Ivoire. »

Plus d’un siècle après l’arrivée de leurs ancêtres en Afrique subsaharienne – le premier serait Elias Khouri Younes, un chrétien maronite originaire du nord du Liban, qui a débarqué au Nigeria dans les années 1880–, la plupart des dizaines de milliers de Libanais du continent sont désormais comme Claire : pour eux, il n’est pas question d’un retour au pays du Cèdre. Contrairement à leurs arrières-grands-parents, qui se préparaient pendant une parenthèse africaine des jours meilleurs sur leur terre natale, ils n’y vont que pour des vacances. Certains envoient bien de l’argent à la famille, mais leur vie, c’est en Afrique qu’ils l’envisagent.

« Je vais parfois au Liban, mais seulement pour deux ou trois jours », témoigne Hassan, 36 ans. De père et mère libanais, ce négociant en diamants, musulman chiite, vit à Conakry depuis 1992. C’est là qu’il a fait ses études, à l’école française. Auparavant, il a passé dix ans en Sierra Leone, avec ses parents. Eux sont repartis au pays, mais lui a décidé de rester. « Si je me sens guinéen ? Mais bien sûr », lance-t-il. Peu importe la fragilité politique de la Guinée et les tracas quotidiens (fluctuation du taux de change, coupures de courant) : son centre de gravité est à Conakry.

Une communauté de 200 000 à 300 000 personnes

Jusqu’à la fin de la guerre civile qui a embrasé le pays de 1975 à 1990, les Libanais qui débarquent en Afrique fuient quelque chose. D’abord, le joug ottoman. Ce sont les premières vagues d’émigration, qui s’étalent de la fin du XIXe siècle au début des années 1920. Chrétiens maronites pour la plupart, ces aventuriers ne sont guère nombreux en Afrique de l’Ouest : en 1913, on compte 1 000 Libanais en Afrique-Occidentale française (AOF). Puis viennent le mandat français (1920-1943) et le mythe de l’eldorado : le sol sec et rocailleux des régions méridionales du Liban paraissant bien avare à côté des terres africaines colonisées par la puissance mandataire, des paysans du Sud s’embarquent sur des paquebots pour Dakar, Abidjan et, dans une moindre mesure, l’Afrique centrale. D’autres prennent le chemin des colonies britanniques : le Nigeria, la Gambie, la Sierra Leone. Ils sont encouragés par des colonisateurs ravis de peupler leurs empires d’immigrés réputés travailleurs et adaptables. La présence des Libanais dans les « colonies » prend de l’ampleur : en 1936, ils seraient 4 500 en AOF. Si les arrivées continuent (en 1960, ils seraient 17 000 en AOF), la troisième vague proprement dite est provoquée par la guerre du Liban. Fuyant la conscription et l’occupation israélienne, des habitants du Sud, musulmans chiites pour la plupart, vont rejoindre en masse leurs cousins d’Afrique dont le poids économique s’est progressivement alourdi.

Au final, les estimations sont de 200 000 à 300 000 Libanais aujourd’hui sur le continent (sur une diaspora à travers le monde de 4 millions de personnes). Le plus gros contingent serait en Côte d’Ivoire, avec 60 000 personnes. Puis 25 000 au Sénégal, 6 000 en RD Congo, 5 000 au Gabon… Mais ces chiffres sont sujets à caution. Intègrent-ils les binationaux ? Quid des Libanais qui se sentent davantage africains et ne sont pas enregistrés ? Autre problème : consulats et ambassades se montrent incapables – ou réticents – de livrer des données sur le nombre des ressortissants ainsi que des départs et des arrivées. La preuve que les Libanais en Afrique ne sont plus aujourd’hui des étrangers de passage…

Médecine, commerce, ingénierie, immobilier, informatique, industrie agroalimentaire, restauration, banque : avec les années, l’éventail de leurs activités économiques couvre maintenant tout le spectre des métiers possibles. L’image d’Épinal du Libanais-petit-commerçant debout dans son échoppe, entre un comptoir et un mur tapissé de rouleaux d’étoffes ou de médicaments, a jauni. Aujourd’hui, c’est un cliché réducteur oubliant qu’au Sénégal une famille libanaise a bâti un fleuron de l’industrie, la Biscuiterie Wehbe, créée en 1946 ; que les Libanais en Angola sont en grande partie des ingénieurs ; qu’en Côte d’Ivoire ils sont crédités de 60 % du parc immobilier, 80 % des activités de distribution, 50 % de l’industrie, 70 % du conditionnement et de l’imprimerie ; qu’en Guinée ils ont créé la plupart des entreprises informatiques… Et que certains partagent la misère de leurs frères africains, vivant dans des faubourgs de Dakar ou d’Abidjan.

Bref, les nouvelles arrivées étant désormais rares, les Libanais d’aujourd’hui, et surtout les jeunes générations, font partie du paysage au même titre que leurs « compatriotes de souche ». Alors, pourquoi partir quand on ne se sent pas étranger ? Quand, en 2004, l’animosité envers les Français est à son comble à Abidjan, Claire est souvent prise pour l’une d’entre eux. « Des patriotes, me croyant française, prenaient notre maison pour cible. » Se sentant pourtant chez elle en Côte d’Ivoire, elle reste.

Des entrées au palais

C’est le paradoxe : si la plupart des Libanais se disent sénégalais, guinéens, nigérians, les Africains ne les voient pas comme des compatriotes. Ils continuent à les isoler dans des clichés qui font d’eux des étrangers. « Leur comportement avec les ouvriers, mais c’est incroyable, ils les maltraitent, c’est le mot ! » s’énerve Peter, journaliste à Lagos. Bas salaires, conditions de travail inhumaines, insultes : les patrons libanais seraient des monstres… La rareté des mariages mixtes n’arrange rien : « Les Libanais fréquentent des Africaines mais, même s’ils ont des enfants avec elles, elles resteront toujours leurs maîtresses », estime Claire, dont les parents, mariés, sont selon elle une « exception ».

En fait, les Libanais se disent « africains » tout en cultivant une identité propre. Un mélange qui en fait des citoyens à part. À défaut d’une présence physique, les liens affectifs avec le Levant sont vivaces. Pendant les attaques israéliennes, en juillet-août 2006, le choc des bombes est ressenti jusqu’à Brazzaville et Dakar. On pleure et on crie devant le poste de télévision. Même solidarité viscérale dans toute la diaspora d’Afrique quand, le 25 décembre 2003, 130 Libanais qui rentrent à Beyrouth pour la fin de l’année meurent dans le crash d’un Boeing 727, abîmé en mer au large de Cotonou. Se sentir africain ne signifie pas oublier qu’on est libanais. Et n’interdit pas, au contraire, de fréquenter – et de tenir – des restaurants où l’on sert la cuisine du pays. Comme de construire ses propres mosquées – la plupart des Libanais musulmans en Afrique sont chiites quand les Africains musulmans sont sunnites –, dotées de centres de soins, qui traitent en priorité les frères libanais…

Et puis, il y a leur place en politique, qui alimente les fantasmes. Les Libanais ne courent pas après les postes en vue. Monie Captan, un natif de Tripoli devenu ministre des Affaires étrangères du Liberia (de 1996 à 2003), fut l’un des seuls ministres d’origine libanaise en Afrique. Ses frères du Levant préfèrent en général jouer les conseillers discrets : autrefois Kazem Sharara auprès d’Abdou Diouf, Hassan Hejeij auprès d’Omar Bongo, aujourd’hui Hajal Massad au Cameroun ou Roland Dagher en Côte d’Ivoire ont leurs entrées au Palais. Mais avec un penchant nettement légitimiste, toujours du côté du pouvoir, n’hésitant pas à participer généreusement aux campagnes électorales. On l’a vu lors de la présidentielle au Congo-Brazzaville en juillet et au Gabon en août. Un cas à part, toutefois : le sulfureux homme d’affaires Elie Khalil. Proche du dictateur nigérian Sani Abacha (au pouvoir de 1993 à 1998), il a été désigné par le mercenaire Simon Mann comme l’un des architectes de la tentative de putsch contre le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, en 2004. Une exception qui confirme que la présence libanaise en Afrique couvre tout le spectre des métiers possibles…

mercredi 7 octobre 2009

Senegal: Les Temps Sont Durs pour le Tourisme

Étant donné que la récession mondiale réduit encore le flux des voyageurs vers les destinations de vacances, l'année 2009 risque de ne pas être très lucrative pour l'industrie du tourisme sénégalaise.

Le tourisme est une des pierres angulaires de l'économie sénégalaise. Il s'agit, en effet, du secteur qui ramène le plus de devises après l'industrie de la pêche, dépassant même les exportations agricoles et les minéraux.

Selon le Conseil mondial du tourisme et du voyage (WTTC), le secteur devrait apporter cette année une contribution de 1 milliard de dollars au produit intérieur brut (PIB), soit une part d'environ 7%. Ce chiffre devrait passer, en 2019, à 1.9 milliard de dollars, soit 7.6% d'un PIB général beaucoup plus important.

Le secteur du tourisme et du voyage joue un rôle important dans la réduction du taux de chômage au Sénégal. Il fournit, en effet, un emploi à 155 000 Sénégalais, c'est-à-dire 5.8% de la population active; un chiffre qui, selon le WTTC, devrait s'élever à 6.2% dans une dizaine d'années.

Parmi ceux dont les moyens de subsistance proviennent de l'industrie du tourisme et du voyage, le WTTC compte 58 000 personnes directement employées par le secteur. Les 97 000 emplois restants se trouvent dans différentes branches qui doivent leur existence au tourisme, comme les métiers d'arts, et qui sont à l'origine d'une grande partie des 440 millions de dollars de recettes d'exportations prévues pour le Sénégal cette année.

L'année dernière, le Sénégal a attiré presque 1 million de visiteurs d'outre-mer, un chiffre qui, selon les prévisions du président Abdoulaye Wade, devrait passer à 1.5 million en 2010. Cet objectif ambitieux risque d'être difficile à atteindre compte tenu de la conjoncture économique actuelle, à la fois au niveau local et mondial. En effet, nombreux des principaux marchés de tourisme du Sénégal sont en récession et l'économie du pays lui-même connaît un ralentissement.

Le 20 juillet dernier, le ministère des Finances a annoncé qu'il avait revu à la baisse les prévisions relatives à la croissance économique pour 2009 : pour le PIB, il prévoit désormais une croissance de 1.5% au lieu de 3.1%. Parmi les raisons évoquées pour justifier cette baisse, on compte la chute de l'investissement étranger direct et des exportations liées au tourisme.

Au début du mois d'août, Dubaï World, un des piliers de l'investissement et du commerce de Dubaï, a annoncé qu'elle mettait en veilleuse quelques projets en Afrique; il s'agit-là d'un bon indicateur de la réduction des flux de capital étranger vers le secteur du tourisme africain. La société n'a pas précisé lesquels de ses nombreux projets étaient concernés, mais notons qu'un hôtel cinq étoiles, un centre de villégiature sur l'Île de Gorée, qui se trouve au large du port principal de Dakar, ainsi que deux autres réserves de chasse près de la capitale sénégalaise comptaient parmi les futures réalisations de l'entreprise en Afrique.

On a beau être optimiste au sujet des perspectives à long terme du secteur, WTTC a également prévu que l'année 2009 serait plus difficile pour le secteur du tourisme sénégalais, en prévoyant une chute de 0.5% de l'emploi et une croissance de seulement 2.6%, soit bien en deçà de la moyenne de 5.4% sur dix ans.

Bien que le Sénégal dispose plus ou moins des mêmes attractions que ses voisins, le pays n'a pas encore mesuré le potentiel de ses richesses naturelles et culturelles.

L'importance de la taxe imposée par l'Etat pour chaque touriste pénétrant le pays, établie à environ 500 dollars, représente près de la moitié du billet d'avion d'un voyageur provenant d'Europe. Elle est par ailleurs beaucoup plus élevée que les taxes d'entrée pratiquées par les pays compétiteurs comme le Maroc ou la Côte d'Ivoire.

On a demandé à ce que la taxe d'entrée, ainsi que les 18.5% de taxe sur la valeur ajoutée actuellement imposée aux hôtels soient réduites de façon à stimuler la croissance et à redorer le blason du Sénégal en tant que destination peu chère.

De même, d'aucuns critiquent le manque d'activités promotionnelles visant à soutenir l'industrie du tourisme, notamment dans le monde non francophone. Si le Sénégal a trop compté dans le passé sur la France et, à un moindre degré, sur la Belgique, d'où provenaient la plupart des touristes d'outre-mer, le pays a maintenant réalisé qu'il était nécessaire d'étendre son marché. Cependant, les autorités travaillent toujours à rassembler les ressources nécessaires pour promouvoir leur pays dans le monde anglophone et sur le marché asiatique grandissant.

Bien qu'il soit nécessaire d'en faire davantage pour attirer les visiteurs d'outre-mer, l'Etat s'efforce d'améliorer l'infrastructure touristique, notamment en construisant un nouvel aéroport principal, un projet d'une valeur de 470 millions de dollars, qui offrira un port d'entrée moderne aux touristes. L'aéroport international Blaise Diagne, qui devrait être fonctionnel en 2011, sera équipé pour recevoir 5 millions de passagers par année et il sera possible, dans l'avenir, d'en augmenter les capacités pour qu'il puisse en recevoir le double.

Le gouvernement voudrait que cet aéroport soit non seulement utile pour l'industrie du tourisme local, mais qu'il devienne également un aéroport de transit pour la région. Si ce dernier objectif est atteint, les voyageurs en transit seraient davantage tentés d'étendre leur séjour, augmentant ainsi le nombre de touristes et les recettes du secteur.

L'ouverture de cet aéroport se fait au moment opportun dans la mesure où l'on prévoit pour l'année prochaine une reprise de l'économie mondiale, et, par conséquent, de l'industrie du tourisme, et, pour 2011, une amélioration encore plus marquée. D'ici là toutefois, les hôtels sénégalais risquent de connaître un ralentissement de leurs activités.

mercredi 30 septembre 2009

Senegal: Affaires de Médias

Sachant que faire des affaires dans le secteur encombré des médias sénégalais est déjà une entreprise ambitieuse à cause de l'étroitesse du marché, la mauvaise conjoncture économique actuelle ne fait que compliquer la situation : les flux de rentrées s'assèchent, la concurrence est de plus en plus rude et la réglementation devient plus strict.

La concurrence dans ce domaine est féroce, notamment dans le secteur de la presse écrite qui comprend, uniquement à Dakar, quelque 20 quotidiens. Bien que ces journaux s'adressent à une population d'environ deux millions de personnes, certaines estimations évaluent le lectorat à plus ou moins 150 000 personnes, soit un faible taux de pénétration. De plus, étant donné que la publicité bat de l'aile, ces journaux doivent compter sur les ventes directes pour survivre, ce qui les pousse à baisser leur prix pour gagner la faveur des lecteurs.

Cependant, selon certains experts, la croissance rapide de la presse écrite s'est faite au détriment de sa qualité, dans la mesure où on a assisté à l'arrivée massive d'un personnel non qualifié, qui a baissé le niveau des exigences.

« Beaucoup de gens ici se disent journalistes, mais en réalité ce ne sont pas de vrais journalistes. Ils n'ont aucune formation dans le domaine. Ils ne travaillent pas avec de vrais éditeurs », a affirmé Abdou Latif Coulibaly, directeur de publication de La Gazette et directeur de l'Institut supérieur des sciences de l'information et de la communication (ISSIC).

C'est pour cette raison que le Syndicat des professionnels de l'information et de la communication sociale du Sénégal (SYNPICS), qui représente les travailleurs du milieu, fait pression pour que les personnes bénéficiant d'une carte de presse émise par le gouvernement répondent à des exigences minimales en matière de formation. En effet, il demande que les journalistes détiennent des diplômes d'études secondaires et qu'ils suivent une formation spécialisée dans des écoles de journalisme reconnues.

Certains ont critiqué ces propositions en affirmant que la mise en place de ces critères serait une démarche élitiste et ne tiendrait pas compte de l'évolution des médias modernes, caractérisée par la multiplication des organes de presse et la hausse de la demande de presse écrite découlant de l'usage croissant d'Internet et d'autres médias.

Le SYNPICS demande également une application plus stricte de la réglementation selon laquelle les organes de presse doivent consacrer à la formation une somme équivalant à au moins 2% de la masse salariale. Cet objectif peut sembler difficile à atteindre, compte tenu, notamment, de la conjoncture actuelle.

En effet, dernièrement, certaines entreprises accusaient un retard dans le paiement des salaires et, en juillet dernier, les employés du Le Soleil, le quotidien national, ont fait appel aux services de médiateur du SYNPICS lors de négociations entreprises avec la direction du journal. Ainsi, lorsque les temps sont difficiles, la survie et la réduction des coûts ont priorité sur la formation.

De plus, la situation risque d'empirer. En effet, sachant que le marché sénégalais de la publicité est déjà très étroit, le ralentissement économique découlant de la crise mondiale risque de le réduire encore davantage. Dernièrement, le gouvernement a revu ses prévisions de croissance du produit intérieur brut (PIB) à la baisse : il prévoit maintenant une croissance de 1.5% au lieu des 3.1% prévus initialement. Ainsi, à cause de cette baisse, qui est en partie provoquée par la chute de l'investissement étranger direct et la réduction des revenus provenant du tourisme, les entreprises privées auront sans doute tendance à consacrer moins d'argent à la publicité, ce qui aura certainement un effet sur les médias du pays.

Les médias de diffusion subissent un autre type de pression, qui se résume encore une fois à une question d'argent. Les diffuseurs, qui sont depuis longtemps accusés de ne pas payer les droits d'auteur aux artistes dont les œuvres sont diffusées à la radio et à la télévision, se trouvent maintenant devant l'alternative suivante : payer les sommes dues ou fermer leurs portes.

À la fin du mois d'août, après que la Cour de Dakar a émis une injonction exigeant de la société de s'acquitter des droits d'auteur pour la musique et les vidéos qu'elle avait diffusées, le plus grand conglomérat de médias sénégalais, Walfadjri, a assisté à une descente de la police dans ses bureaux qui a eu pour conséquence son retrait des ondes radio et de télévision. La somme due jumelée aux frais juridiques est estimée à 110 000 dollars.

Abdulaziz Dieng, un haut responsable de l'Association des métiers de la musique (AMS), a expliqué que la décision était tout simplement fondée sur le respect des droits d'auteur et sur la reconnaissance des droits des artistes à être payés pour leur travail.

« Conformément à nos lois, les médias devraient payer pour la musique qu'ils diffusent », a déclaré M. Dieng, également président du Bureau sénégalais du droit d'auteur, qui a déposé la plainte contre Walfadjri.

Walfadjri a nié avoir violé la loi et prétend être victime d'une injustice. En effet, certains affirment que le retrait des ondes de la société est le résultat d'une décision politique.

Étant donné la baisse des recettes et, pour les médias de diffusion du moins, une hausse éventuelle des coûts, la concurrence dans l'industrie des médias risque de devenir encore plus féroce dans les mois à venir.

vendredi 25 septembre 2009

DANS L'ANTRE DE YANDE CODOU SENE : Une diva dans les "délices" de la vieillesse


Elle est entrée dans l’histoire du Sénégal, à 15 ans, alors que la République était encore… « mineure ». Depuis, elle s’est forgée un nom dans l’histoire de la «musique Sénégal» grâce au timbre unique de sa voix et au soutien sans failles d’un Président. Celui qu’elle a tant aimé et magnifié les louanges, «Léo Kor Dior», Léopold Sédar Senghor. Malgré les affres du temps, Yandé Codou Sène, fait toujours divaguer les esprits… De l’Amérique à l’Europe en passant par son Afrique natale, la voix de la cantatrice Sérère résonne encore au rythme du son polyphonique. D’une mélodie à une mélopée, elle nous mène droit à son terroir d’accueil, Gandiaye, une bourgade située sur la route nationale N° 1 qui relie Dakar à Kaolack. L’Obs est allé à son chevet pour vous, juste le temps d’une balade…




La fraîcheur matinale a vite fait de céder sa place à un soleil accablant par ce dernier vendredi du mois de Ramadan où les nuages semblaient avoir fui le ciel. Le sol encore trempé de la pluie de l’avant-veille, laisse apparaître des flaques d’eau dans la capitale et ses environs. A bord d’une 4X4, nous faisons cap sur la route de Fatick. Les quelques reliefs affichés par le peu de maisons cassent la monotonie du paysage tantôt verdoyant, tantôt sablonneux. Au fur et à mesure que nous traversons des villages, le climat devient de plus en plus frais. Une petite brise, puis brusquement un vent frappe le sol et soulève des nuages de poussière. En l’espace de quelques secondes, une grosse pluie s’est abattue, plus nous roulions, plus elle gagnait en intensité. Comme par enchantement, dans certaines localités, pas la moindre trace d’un vent encore moins d’une goutte d’eau. Le soleil pointe haut et darde impitoyablement ses rayons sur les rares passants à pied. C’est le cas à Fatick à près d’une vingtaine de kilomètres de Gandiaye, la terre d’accueil de Yandé Codou Sène. Là, également, pas de pluies.

Maison délabrée et populeuse

A l’entrée du village, des étals proposent du pain, des fruits et quelques petites babioles. Sur une minuscule route sablonneuse bordée de maisons, des charrettes se disputent le passage. La faim et la fatigue se lisent sur presque tous les visages des habitants, le jeûne est sans doute passé par là. Quelques mètres après, dans le quartier de Ngoulang, nous sommes devant une grande maison en briques. Par une porte en fer rouillée, nous accédons à une cour où trône majestueusement un énorme arbre. Des chaises et des bancs traînent au milieu des bassines, des marmites et des linges étendus sur le fil. Comme pour coller au décor désordre, des canards… et des poules caquettent. Trois bâtisses aux peintures des murs défraîchies qui servent apparemment de chambres à toute la marmaille et à leurs parents trouvés sur les lieux, s’élèvent tels des tours dans une citadelle. Dans l’une d’elles, celle qui se trouve au milieu, l’antre de la cantatrice Sérère. Tout de suite après avoir franchi le seuil de la porte, c’est une photo de Yandé Codou en compagnie du défunt Président Léopold Sédar Senghor qui vous accueille. Des décorations sont accrochées sur les murs délabrés. Deux lits se font face. Sur le plus grand recouvert d’une épaisse couette rouge, une vieille silhouette est assise, dans l’ombre de la pièce mal éclairée, à ses côtés, une canne. C’est le fidèle lieutenant du Président poète Senghor, cassé par les affres de la vieillesse…

La lueur d’espoir

Malgré son âge avancé (77 ans), Yandé Codou Sène reste le seul soutien de sa famille. Surprenant autant qu’étrange, sans elle, la marmite ne bouillirait pas.

Ce qui frappe d’emblée dans la demeure de la cantatrice attitrée de Léopold Sédar Senghor, c’est le nombre impressionnant de ses petits enfants et arrière petits- enfants. On se serait cru dans la cour de récréation d’un jardin d’enfants. Toutes ses bouches, sans compter ses enfants à elle, leurs épouses et parfois époux sont à la charge d’une seule et même personne Yandé Codou Sène. Une vieille dame qui n’a plus la force de travailler, mais fort heureusement, elle compte encore des amis et des alliés dans ce monde. N’eussent été, ceux-là et les droits d’auteurs qu’elle continue à percevoir, c’est à se demander ce que cela aurait été. Sa famille n’ose même pas y penser, quoi que leur préoccupation est grande quant à leur destin, après la disparition de la bonne-dame. Aussi, ils implorent les autorités du pays, de les insérer dans le milieu professionnel. «Elle a travaillé toute sa vie durant pour le Gouvernement. Aujourd’hui, elle n’en est plus capable, donc il ne faut pas l’abandonner à son propre sort avec toute une famille derrière elle, qui ne compte aucun salarié. La saga de Yandé Codou, c’est maintenant qu’il faut l’entretenir et non pas attendre qu’elle disparaisse pour réagir. Ses œuvres sont écoutés partout dans le monde et c’est une fierté pour le Sénégal. On doit l’aider à faire vivre sa famille et toute aide sera la bienvenue que ce soit de la part de l’Etat ou que ce soit du citoyen lamda», déplore Pape Diop, son petit fils.

Aïda Mbaye, la relève…

Comme son fils Pape Diop, Aïda Mbaye, la fille aînée de Yandé Codou, bien que mariée, est aussi soutenue par sa mère avec ses 8 bouts de bois de Dieu. Née en 1954, elle a vécu depuis lors sous l’aile protectrice d’une mère poule, pas étonnant qu’elle aussi, choppe le virus de la musique. L’accompagnant partout dans les cérémonies et autres, elle finit par intégrer son groupe. Un beau jour, alors que Yandé Codou avait engagé deux programmes le même jour, elle a donc prié sa fille d’assurer l’un des spectacles. Au fil des années, elle a commencé à voler de ses propres ailes. Toutefois, elle tarde à apercevoir le bout du tunnel, cherchant désespérément un producteur. Sa plus grande ambition serait de devenir une tout aussi remarquable chanteuse que sa maman, ne serait ce que pour perpétuer son souvenir des années durant…

Gâteuse, à bien des égards

Seul soutien face à une famille nombreuse, il suffit de la voir entourée de ses petits enfants et arrières petits enfants, pour se rendre compte à quel point, la septuagénaire, est une grand-mère gâteuse. Et selon les propres mots de son fils cadet Commissaire Mbaye, marié et père de trois enfants, «daf ño yar, yaxx ñù» (elle nous a éduqué dans le droit chemin, tout en cédant aux moindres de nos caprices). Et ce n’est pas demain la veille, que cette attitude va changer, «c’est grâce à elle si nous vivons. Nous allons de temps en temps à Dakar, récupérer de l’argent pour elle et c’est avec cela que nous réussissons à tirer notre épingle du jeu, même si cela s’avère parfois dur», précise t-il avant de solliciter également de l’aide. «La maison que Senghor lui a offerte et qui se trouve dans son village natal est tombée en ruine, à cause de la pluie. Malheureusement, nous ne sommes pas en mesure de l’arranger» déclare-t-il.

Quand Mère Yandé «perd ses gammes»

La vieillesse est la pire des maladies, serait-on tenté de dire, lorsque l’on croise le visage couvert de rides, de celle qui fut une belle jeune femme, pleine de vie. Aujourd’hui, elle ne peut plus rien faire d’elle-même… Yandé Codou Sène, «perd ses gammes» au fur et à mesure que les «notes» s’accélèrent. Mais derrière ce corps qui refuse de suivre, la ferme volonté d’une combattante qui refuse de flancher.

Vêtue d’un interminable boubou orange et d’un mouchoir de tête, Yandé Codou laisse apparaître un visage plissé par des rides, un corps menu et flasque. Ses éternelles lunettes de vue qui semblent devenues trop grandes pour elles, dévoilent des yeux pétillants d’intelligence. Des yeux témoins de bien des souvenirs. Des souvenirs de Senghor, de la belle époque, celle où elle se servait encore de ses bras. Aujourd’hui, ces yeux cherchent un appui sur lequel prendre des forces pour faire sa toilette, manger ou enfiler ses boubous en «wax» qu’elle adore tant et ses vieilles sandales en cuir. Sa peau travaillée par le poids de l’âge donne l’impression de s’arracher de son corps. Ses petites épaules frêles ont du mal à supporter toutes les charges qui pèsent sur elles. En effet, enfants, petits enfants, arrières petits enfants belles filles, beaux-fils… etc, sont à sa charge.

Toujours polémiste

D’ailleurs à Gandiaye, la diva Sérère est réputée pour être un soutien de famille. «C’est une bonne dame qui aime par dessus- tout s’occuper de sa famille» affirme Bakham Sène, un voisin. Waly Mbaye, un des ses neveux gendarme confirme, «elle a tout fait pour nous». Respectueuse des traditions, modeste et bonne voisine, elle vit en parfaite harmonie avec la population de Ngoulang qui lui voue un profond respect. Poussée par on ne sait quelle énergie, elle parvient tout de même à s’exprimer avec la même intonation polémiste et le chaud tempérament qu’on lui connaît. Par moments, le son de sa voix se fait haletant et tantôt, avant de répondre à une question, le regard visiblement ailleurs, elle affiche un large sourire qui laisse entrevoir les quelques dents abîmées qui lui restent encore dans la bouche. Cette bouche qui a lâché depuis longtemps de chaudes notes du terroir.

INTERVIEW : SA RELEVE, SA VIE A 77 ANS, SES RELATIONS AVEC LA FAMILLE DE SENGHOR, LES AUTRES ARTISTES, LE PRESIDENT WADE…

Yandé Codou grandeur nature

Elle a marqué d’une manière indélébile la musique Sénégalaise, à 77 ans, la retraite est inévitable pour elle, même si elle assure toujours maîtriser son art. Qui par ailleurs, lui fait toujours gagner son pain. Dans cet entretien, elle se projette dans le futur, en même temps que dans le passé pour évoquer la relève, ses relations avec la famille du défunt Président Senghor, que des politiques et certains de ces collègues artistes. Non sans évoquer sa nouvelle vie.

Que devient Yandé Codou Sène ?

Rien, comme vous pouvez le constater, je suis toujours là.

Mais on ne vous voit plus, on ne vous entend plus ?

C’est parce que tout simplement, je suis vieille maintenant, je ne peux plus embarquer dans les voitures pour venir à Dakar. Il n’y a que dans les situations exceptionnelles que je fais l’effort de me déplacer.

On peut donc dire que vous avez pris votre retraite ?

Oui, on peut dire cela comme ça. Maintenant, ce sont mes enfants qui m’ont remplacée. Aïda Mbaye ma fille aînée a pris le flambeau. Dieu merci dans ma famille, même le plus petit, celui qui vient de naître, sait chanter. De ce côté, il n’y a pas d’inquiétude à avoir.

Parvenez-vous à toujours vivre de votre art ?

Ah oui, oui ! (elle insiste).

Et comment ?

Je continue à percevoir mes droits d’auteurs. En plus c’est grâce à ma musique que les gens me font vivre.

Qui sont ces gens ?

Mes bienfaiteurs sont assez nombreux, aussi bien dans le monde de la politique que de la culture. Parmi eux, je peux citer le 1er Ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, que je considère comme un fils, aussi Ousmane Tanor Dieng, Pape Massène, Mame Birame Diouf qui m’aide beaucoup. Par contre, celui qui l’a remplacé, je ne le connais pas encore et j’aimerais bien le voir.

Il y a beaucoup de jeunes talents qui rêvent de devenir comme vous. Quel conseil leur prodiguez-vous ?

Je suis toujours prête à donner des conseils aux jeunes chanteurs, ils n’ont qu’à me trouver chez moi, ils verront (d’un ton sec).

Si c’est le cas, que leur diriez-vous ?

C’est très simple, il suffit tout juste d’aimer ce que l’on fait, le reste va de soi. Une bonne éducation, de la persévérance et du courage et cela ira, il n’y a pas d’autres secrets.

Peut-on avoir une idée précise de votre répertoire musical ?

Ce n’est pas possible, (elle coupe court).

Vous comptez combien de cassettes ?

Il m’est impossible de le compter. J’ai beaucoup travaillé dans ma vie et je ne sais pas à combien s’élève exactement le volume de mes œuvres. Déjà, lorsque j’étais jeune, je composais des chants sans les instruments, à l’époque, il n’y avait pas de cassettes ? Donc, vous voyez un peu, ce que cela fait. Vraiment, je ne peux pas dénombrer mes chansons.

Justement, pensez-vous que la musique traditionnelle, celle que vous faisiez avant, a un avenir au Sénégal ?

L’avenir de la musique traditionnelle est toujours entre nos mains, car tout ce que nous savons, nous l’avons transmis à nos enfants. Donc, ce sera à eux d’assurer la relève et plus tard ce sera leurs enfants.

Comment appréciez-vous la musique en général ?

C’est toujours un plaisir pour moi d’écouter de la musique, car j’ai été éduqué là-dedans, c’est dans mon sang.

Tout le monde n’est pas sans savoir les rapports privilégiés que vous entreteniez avec le défunt Président Senghor. Aujourd’hui qu’il n’est plus de ce monde, quelles relations avez-vous avec sa famille ?

Depuis la disparition de Senghor, plus aucune.

Et quelle en est la raison ?

La relation, c’était entre Senghor et moi. Je ne vois plus Colette, ni ses enfants. Avant la mort de Senghor, je les voyais, mais ce n’est plus le cas. C’est Léna que j’ai vue en dernier. C’est une bonne fille. Adrien est aussi très gentil, j’aurais bien aimé être amie avec lui, comme je l’ai été avec son père.

Après toutes ces années, quel souvenir gardez-vous de Senghor ?

J’ai énormément de souvenirs de Senghor. A chaque fois que je pense à lui, je suis aux anges. Il a tout fait pour moi. Il m’a acheté une maison, une voiture et beaucoup d’autres cadeaux. C’est grâce à lui, si je suis devenue ce que je suis et je ne le remercierai jamais assez.

Etes-vous proche de l’actuel Président, Abdoulaye Wade ?

Pas vraiment ! J’ai écrit des demandes d’audience, mais jusqu’à présent rien. Lors d’une tournée, il est passé par Gandiaye et il a demandé que l’on m’emmène vers lui. Quand il m’a vu, il m’a promis de me recevoir et depuis nous n’avons pas eu l’occasion de nous voir.

Toutefois à la mort de Senghor, j’ai beaucoup apprécié la manière dont il a compati à ma douleur. Nous avons passé toute une journée ensemble. Je sais qu’il m’aime et me respecte beaucoup.

Vous avez également fais beaucoup de duos avec des chanteurs tels que Youssou Ndour et Wasis Diop. Avez-vous toujours des contacts avec eux ?

Il n’y a que Youssou Ndour qui se préoccupe toujours de moi. De temps à autre, il envoie des gens s’enquérir de mon état de santé. Pour ce qui est des autres, je ne sais plus ce qu’ils deviennent.

De toute votre carrière, qu’est ce qui vous a le plus marqué ?

Senghor «rek» (seulement). Il n’y a pas autre chose. Senghor moy sama way (c’est lui mon ami), je vous l’assure, ci barké borom Touba (par la grâce de Serigne Touba). Il a tout fait pour moi (elle entonne un chant de louange à Senghor).

Le 03 Octobre prochain, vous allez être honorées. Quel sentiment vous anime ?

C’est une très grande fierté pour moi et je suis très reconnaissante envers ceux qui m’ont choisi parmi tous les acteurs culturels Sénégalais.

Vous avez 77 ans, comment vous portez-vous ?

Dieu merci, ça va. Je me soigne quand même, je vais souvent en consultation chez le cardiologue, Professeur Bâ à l’hôpital Aristide le Dantec. Je respecte mes rendez-vous. A part cela, c’est tout juste la vieillesse.

Comment occupez vous vos journées ?

Je ne fais pas grand-chose. Soit je suis dans la cour avec mes petits enfants ou seule dans ma chambre. Je ne bouge pas de la maison. D’ailleurs cela n’a jamais été de mes habitudes, mis à part les prestations que je donnais un peu partout.

Le dernier mot ?

Je suis très heureuse de votre démarche. Vous êtes venus vous enquérir de ma situation et surtout, de celle de ma famille et je souhaiterais que cela continue pour de bon.

REPORTAGE : GANDIAYE : Au rythme des trois génies tutélaires

Chef-lieu d’arrondissement du département de Kaolack, Gandiaye est un village traditionnel, crée en 1714. Toutefois, il ne se trouvait pas sur la route nationale N°1 qui relie Dakar à Kaolack, ce n’est qu’en 1920 qu’il y a été transféré. Il est peuplé par 25 000 habitants environ et à forte densité musulmane. Il compte également une population chrétienne et animiste. Les localités voisines sont Belongui, Mbelbouk, Ganboul Moctar, Keur Mari, Sassara, Tioupane et Ganboul Escale. Côté infrastructures, la bourgade est dotée de trois grandes mosquées et d’une Eglise de la mission catholique. Elle a également un poste de santé et une mosquée en construction. L’économie est essentiellement entretenue par l’élevage et l’agriculture. Il y existe une administration locale. Le village est donc dirigé par un roi nommé Bour Gandiaye. Cependant, il est sans reconnaissance officielle, tout comme le Djaraf, le Farba, le Djaligué et le Saltigué. Ils ont chacun un rôle à jouer et les populations ne se font pas prier pour les consulter et respecter leurs consignes.

Comme la plupart des villages, Gandiaye a aussi ses mystères. En effet, plusieurs totems font partie des croyances du peuple. Parmi les plus connus, il y en a trois, Thioro Ndem Sène, Ngouyebane et Niakhabane. Ce sont tous des arbres. Le premier c’est le tamarin. C’est là-bas où l’on emmène les circoncis, pendant trois mois, ils sont initiés aux étapes de la vie. Ngouyebane est lui un baobab qui est tombé et qui s’est séparé en deux. Il se trouve à la sortie de Kaolack et à chaque fois qu’un fils de Kaolack doit voyager, s’il emporte avec lui comme talisman, le fruit de cet arbre, il peut être assuré de ne pas mourir en chemin. On peut dire que c’est le totem-type du village, car il garantit la sécurité des habitants. Pour ce qui est de Niakhabane, toute femme qui vient se marier à Gandiaye ou qui quitte ses parents pour aller se marier ailleurs, devrait faire le tour de l’arbre et laver son linge autour du puits qui se trouve près de l’arbre. Histoire d’avoir une sorte de protection. D’après la légende, lorsqu’on faisait la route nationale N°1, Niakhabane s’était mis en colère et avait bloqué les machines parce que les travaux de terrassements constituaient un danger pour ses enfants.

Cela a conduit au déplacement du tracé initial de la route. Actuellement le baobab est tombé, mais il reste toujours le puits utilisé par les populations.

A noter que le nom du village vient de l’histoire de deux frères en voyage. A l’époque, puisqu’il n’existait pas de moyens de transport, ils ont donc marché. Arrivés à la limite entre le Sine et le Saloum, le plus âgé d’entre eux avait décidé de se replier. Ceci étant, il est retourné sur ses pas et son jeune frère est resté là où ils se sont séparés. A chaque fois que les gens le dépassaient là-bas avec leurs bagages, ils lui demandaient ce qu’il y faisait. Et à lui de répondre, «gan ndiaye la». Depuis lors, le surnom lui est resté et est devenu le nom du village où il s’était installé en fin de compte.



TROIS QUESTIONS AU BOUR GANDIAYE : «Yandé Codou est pour nous une bibliothèque»

Plus haute autorité du village, c’est à lui que revient la lourde tâche de diriger Gandiaye, la terre d’accueil de la cantatrice Sérère. Babacar Mbodj, plus connu sous le nom de Bour Gandiaye, livre ici ses sentiments quant à la saga Yandé Codou Sène.

Présentez-vous à nos lecteurs ?

Je m’appelle Babacar Mbodj, plus connu sous le nom de Bour Gandiaye. J’ai été intronisé le 1er Septembre 1991, suite au décès de mon père. Officiellement, je suis le 9ème Bour Gandiaye. Je suis la personne morale du village, en même temps je m’occupe de tout ce qui est coutume.

Vous avez donc sous votre tutelle, une très grande dame qui a élu domicile dans votre fief, en la personne de Yandé Codou ? Comment cohabitez-vous avec elle?

Tout d’abord, je dirais que Yandé Codou Sène est pour nous habitants de Gandiaye une très grande dame, respectueuse des us et coutumes du village, mais aussi, elle représente une fierté pour le peuple. Elle a toujours vécu avec mes parents dans la plus parfaite harmonie, maintenant que j’ai été intronisé roi, elle me considère davantage comme un fils. Ici à Gandiaye, on peut dire qu’elle est une bibliothèque pour nous aussi bien sur le plan de la tradition Sérère que de la culture.

Elle est vieille maintenant, on ne l’entend presque plus, pensez-vous qu’il y ait une chance pour que le mythe Yandé Codou survive ?

Pour cela, il va falloir que les autorités fassent quelque chose pour elle et sa famille avant qu’il ne soit trop tard. Ces enfants sont là, elle leur a transmis tout son savoir et il leur appartient de perpétuer ses œuvres. Seulement, les moyens font défaut, il faudra leur apporter un coup de pouce sinon, il vont s’enfoncer et à ce moment le nom de Yandé Codou Sène avec eux.

Le coup de gueule contre Maxy Crazy
«S’il ne vient pas nous voir, ça ne va pas aller pour lui», dixit Commissaire Mbaye, le fils cadet de Yandé Codou Sène. Cet ultimatum est adressé au rappeur Maxy Crazy qui a commis l’erreur de poser dans l’une de ses chansons la voix de Yandé Codou Sène, cela sans la prévenir elle ou un des membres de sa famille. Ses enfants ont en tout cas du mal à faire passer la pilule. Selon eux, leur mère n’a pas du tout apprécié le geste du chanteur qu’elle ne connaît ni d’Adam, ni d’Eve. Par conséquent, ils auraient souhaité avoir beaucoup plus de considération de sa part et c’est pour cette raison qu’ils n’ont pas hésité à le déclarer au bureau sénégalais des droits d’auteurs (Bsda).

Le rappeur reconnaît son tort

Joint au téléphone, Maxy Crazy soutient qu’il ne savait pas que cela allait déranger la famille de Yandé Codou Sène. Et puisque c’est le cas, il allait présenter ses excuses. S’il le faut, il va se déplacer jusqu’à Gandiaye. «La chanson en question s’appelle «Namena Galsen». C’est tout juste un petit extrait d’un de ses morceaux» ajoute le rappeur.

En ce qui concerne la plainte au BSDA, l’artiste reste convaincu qu’elle n’a pas lieu d’être car il y a un certain timing à atteindre pour payer les droits d’auteur.

jeudi 10 septembre 2009

Existe t'il un réel tourisme de l'amour au Sénégal

Dans l'un de ces derniers reportages, l'émission 66 minutes de la chaine M6 faisait état d'un sujet tabou pour beaucoup: ‘le tourisme de l’amour’ dans les sations balnéaires du Sénégal notammant à Saly.
S’agit-il de ‘tourisme de l’amour’ ou plutôt de ‘prostitution à outrance’ ?



S’agit-il de ‘tourisme de l’amour’ ou plutôt de ‘prostitution à outrance’ ?
Existe t'il un réel tourisme de l'amour au Sénégal
Dans l'un de ces derniers reportages, l'émission 66 minutes de la chaine M6 faisait état d'un sujet tabou pour beaucoup: ‘le tourisme de l’amour’ dans les sations balnéaires du Sénégal notammant à Saly.
S’agit-il de ‘tourisme de l’amour’ ou plutôt de ‘prostitution à outrance’ ?
Dans ce reportage, les sénégalais, vivant de la prostitution sont diabolisés, alors que les françaises qui la financent apparaissent comme des victimes.
Le spectateur est perdu dans une émission où entre prostitution et amour, les chers reporters de m6 ont laissé planer le doute.
Oui, la prostitution masculine existe au Sénégal !
Oui, des hommes, des femmes aussi en vivent !
Dans une société occidentale où la sexualité est devenue un loisir de vacances pour les touristes, au même titre que les balades dans le parc de la langue de barbarie, à qui jeter la pierre ?
Il est vrai que cet état de fait méritait d’être dénoncé mais la manière dont 66 minutes l’a fait a choqué plus d'un.

66 minutes a voulu nous faire croire que ces choses la n’arrivaient que chez les noirs. Encore un reportage sur une afrique meurtrie, misérable où on nous présente des noirs indignes et où on entache notre image déjà crasseuse en Occident.
N’oublions pas que
La prostitution, le plus vieux métier du monde parait il, existe dans tous les pays du monde : le Sénégal ne fait donc pas exception,
Nul besoin d’aller au Sénégal pour le constater :
Il s’agit d’une prostitution, comme à Pigalle ou Rue Saint Denis, à paris ; à Bali, en Indonésie, à New York où des politiciens font recours à des réseaux de prostitutions ! ça aussi c’est la honte !!! seulement les médias gnoune le gnou yépp.

La différence au Sénégal : En plus de l’argent, l’obtention d’un visa et de papiers français poussent les jeunes sénégalais à se prostituer.
De jeunes africains et africaines se prostituent pour un tampon sur un passeport. A qui jeter la pierre ?
Parlons un peu d’histoire….
Tout d’abord, il y a eu la traite des noirs, puis la colonisation. Le pillage des ressources de l’Afrique qui depuis les indépendances est la scène de théâtre de pays aux économies en banqueroute quémandant l’aide internationale.
N’oublions pas que des millions de noirs ont été déportés et ont de loin contribué à la croissance des pays développés. . .Mais bon, nous ne referons pas l’histoire !
Aujourd’hui, les pays européens, mettent en place des politiques de plus en plus restrictives face à l’immigration.
Alors 66 minutes ? à quand le reportage sur les touristes pédophiles en Afrique ?
Sur les jeunes étudiants restés au pays au mérite et au courage démesurés,
Sur la limitation des exportations africaines vers le nord ?
Sur la politique de fixation des prix des matières premières qui maintiennent nos pays dans un état économique végétatif ?
Sur les petits obèses en Afrique ?
Sur les africains, self-made-men, self-made-women?
Pour parler franchement, parlons du pire mais aussi du meilleur. .

Par une jeune sénègalaise enthousiaste.

jeudi 3 septembre 2009

Le Sénégal résistera-t-il au démon de la monarchie ?

L’entrée en politique du fils d’Abdoulaye Wade soulève les interrogations

Il y a une particularité bien sénégalaise : le jour des élections les reporters des différents journaux transmettent en direct les résultats des bureaux de vote. Cette ingéniosité de la presse a dissuadé plus d’uns à violer la volonté des citoyens sénégalais lors des joutes électorales. Abdoulaye Wade qui a défait Abdou Diouf, doit ainsi une fière chandelle à la presse privée de son pays. Il reconnaîtra d’ailleurs cet apport énorme des journalistes dans la consolidation de l’Etat de Droit et l’avènement du Sopi (changement) au Sénégal intervenu après sa victoire à la présidentielle, le 19 mars 2000. Mais malgré les faveurs qu’Abdoulaye Wade accorde aux médias (augmentation de l’enveloppe de l’aide à la presse, voyage dans le Sangomar avec l’avion présidentiel, promesse de mettre fin au délit de presse et de construire une Maison de la Presse), la lune de miel entre le chef d’Etat sénégalais et le 4ème pouvoir ne durera pas longtemps.

Le Sopi, d’obédience libérale, est accusé parfois même de faire pire que le régime socialiste de Léopold Senghor et d’Abdou Diouf en matière de liberté d’expression. Malgré la floraison des médias (écrits comme audio-visuels), des livres contre Abdoulaye Wade, le Maître du Sopi, sont censurés. Une dizaine de livres sont ainsi interdits de vente au Sénégal, selon la presse sénégalaise.

Le malaise entre le pouvoir et la presse s’est accentué avec l’intention prêtée au chef d’Etat sénégalais de transmettre de manière monarchique le pouvoir à son fils Karim Wade. Les Sénégalais, il faut le dire, ne comprendraient d’ailleurs pas une telle posture de la part d’un homme qui a sacrifié sa vie pour que la démocratie demeure la pierre angulaire de la construction de la nation. Mais Wade, connu pour son art des nuances, ne dément que partiellement cette volonté qui lui est prêtée de se faire succéder par son fils.

La politique de cooptation de certaines élites que le président n’hésite pas à utiliser avant de les ridiculiser, l’impossibilité d’avoir autour de lui un numéro 2 avec l’écrasement politique de tous ses Premiers ministres depuis qu’il est au pouvoir, la récente nomination de son fils à un super poste de Ministre d’Etat en charge de l’équivalent de trois ministères, font que les doutes se précisent davantage.

Karim Wade, dont l’entrée en politique s’est soldée par un échec retentissant lors des élections locales du 22 mars 2009, est présenté par son père comme un financier hors pair. Aujourd’hui pourtant, la marche vers le trône d’Abdoulaye Wade semble compromise par une accusation de mauvaise gestion des deniers publics.

Le camp présidentiel est préoccupé par la sortie du livre Contes et mécomptes de l’ANOCI du journaliste Abdou Latif Coulibaly qui croit savoir que le fils du président est loin d’être un bon financier. En effet, le journaliste enfonce le clou en parlant de « scandale du siècle ». Le sommet de la Oummah islamique ou sommet de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), dont l’organisation a été confiée à Karim Wade, aurait coûté à l’Etat sénégalais la bagatelle de plus de 400 milliards de FCFA. Latif Coulibaly note qu’une lampe trônant sur la tête du fils du Chef de l’Etat a été budgétisée à près de 9 millions de F CFA (soit 22.500 CH- Francs suisses). Et le peuple confronté à la cherté de la vie se pose des questions, non seulement sur l’opportunité de tels achats mais sur la décence même de telles opérations financières. La réponse du fils d’Abdoulaye Wade est attendue.

D’un autre côté, les Sénégalais sont souvent confrontés à l’obscurité. Et Wade avait dit un jour en pareille occasion qu’il n’était pas contre le retour des bougies !

Dans cette obscurité, la grogne monte quotidiennement. La vie est chère à Dakar, nourriture, logement, transport, tout est hors de prix. Et dans la chaleur tropicale de ce beau pays, entre les vicissitudes quotidiennes, les coupures intempestives du courant, le président Wade offre à l’Afrique un monument dit de la Renaissance qui aurait couté la belle somme de 16 milliards de FCFA. L’entreprise réalisatrice, d’origine coréenne, se frotte les mains. Et Wade qui laisse entendre qu’il est le concepteur de cette statue réclame pour sa part à l’Etat rien de moins que 35% des recettes que pourrait générer ce monument dont la gestion se fera par l’intermédiaire d’une Fondation qui sera dirigée par Karim Wade… son fils. Nombreux sont les Sénégalais qui crient alors au scandale. Comment, disent-ils, un chef d’Etat peut-il être en relation d’affaires avec l’Etat qu’il dirige ? « Le monument symbolise l’Afrique qui sort des entrailles de la terre quittant l’obscurantisme pour aller vers la lumière », prétend Maître Abdoulaye Wade. Le président-artiste martèle : « Le monument symbolise l’Afrique qui se libère de toutes les dominations. »

Pendant ce temps, la lumière qui est le premier signe de la modernité fait défaut au Sénégal et des journalistes à tort ou à raison décrient une grave situation de la liberté d’expression, socle même de la démocratie. Le Sénégal, avec son peuple fier et patient, longtemps considéré comme la vitrine démocratique de l’Afrique de l’Ouest résistera-t-il à l’appel du démon de la monarchie ?

El Hadji Gorgui Wade Ndoye

jeudi 13 août 2009

YOUSSOU NDOUR INTRONISE YEKINI « Tu es le roi»

Entre Youssou Ndour et Yékini, c’est une affaire de rois. Le premier excelle dans la musique, l’autre dans le sport, la lutte en particulier. Hier, ces deux têtes couronnées se sont retrouvées au domicile du chanteur, aux Almadies, pour faire les choses royalement. . Occasion saisie par le lead-vocal du Super Etoile pour «chanter», dans la cour des grands, les mérites de Yakhya Diop.
Pour camper le débat, Youssou Ndour ne s’est pas fait prier pour revisiter le passé. Rappelant à son hôte qu’il est témoin de plusieurs chocs, «dont la revanche Mbaye Guèye-Boy Bambara». Le roi du Mbalax a soutenu s’être «toujours intéressé à la lutte». Pour avoir grandi à la Médina, plus précisément à la Rue 22 x 31, You avait un penchant pour l’écurie Fass et son Tigre Mbaye Guèye. «Après lui, il y a eu Moustapha Guèye. Mais, la lutte a tellement évolué que je n’ai plus de préférence. Maintenant, j’apprécie. Cela dit, du point de vue comportement, de la technique et de la performance, Yékini est bien le roi des arènes. Il a fait ses preuves. Et il se comporte comme un roi. Si j’avais le pouvoir de décision, je choisirais une distinction plus forte que roi. Yékini est un sportif de très haut niveau. Pas seulement par ses performances, mais sur tous les plans. Avant, pendant et après un combat, il se comporte en leader. La majorité des amateurs reconnaissent en lui le titre de roi», dira le lead-vocal du Super Etoile. Un témoignage apprécié à sa juste valeur par un Yékini «comblé» et attentif aux conseils. «Quand nous nous sommes rencontrés l’an dernier, Youssou Ndour m’avait exhorté à redoubler d’efforts pour ne pas décevoir. Il m’avait dit ceci : «Un leader doit savoir se comporter comme tel. Leader, c’est un comportement pas seulement le plus fort», se remémore l’enfant de Joal.
Pour sa part, Gaston Mbengue a «reconnu la grandeur, l’esprit d’ouverture et la générosité» du chanteur. «Un grand homme qui ne se contente pas de sa musique», soutient le promoteur de lutte. Lequel était aux côtés du manager du chanteur, Mady Dramé. «C’est par son intermédiaire que j’ai connu Yékini, révèle You. Depuis, nous nous rencontrons souvent. Seulement, nous l’avons toujours fait dans la plus grande discrétion parce que ce qui nous lie est sincère.» Qui dit mieux
Obs

JOAL-FADHIOUTH/ DISPUTE ENTRE UN GENDARME ET UN PASSAGER Un mort par balle

Une dispute entre un gendarme et un passager à bord d’un véhicule a abouti à une altercation occasionnant le décès de ce dernier, suite à un coup de feu. Les faits remontent dans la nuit du 11 aout 2009 aux environs de 23 heures à Joal-Fadiouth. Des populations excitées et outrées par la tournure des événements ont cherché à investire la brigade de gendarmerie de Joal-Fadiouth et la maison du gendarme ciblé. Une présence très remarquée des pandores a tenu à distance les curieux et autres badauds.
Le nommé Sangoné Mbaye ,un chauffeur ,âgé de 34 ans est décédé des suites d’une altercation avec un gendarme au cours de la laquelle il a reçu une balle d’une arme à feu. Différentes versions sont servies à propos de cette affaire ,Du côté de la victime ,Sangoné Mbaye à bord d’un véhicule devant se rendre à un Gamou a été interpellé par des gendarmes. Ces derniers ont exigé le certificat phytosanitaire du poisson trouvé à bord du taxi. Le sésame doit être délivré par les agents des pêches maritimes de la localité basés au niveau du poste de contrôle, à un jet de pierre du quai de pêche. Une fois dans ces locaux pour une mise en règle ,les choses se gâtent et finissent par un coup de feu d’un gendarme occasionnant le décès.
La direction de la communication de la gendarmerie dégage en touche. Pour elle, les gendarmes contrôlant la circulation ont interpellé un véhicule pour s’enquérir de son état ,de ses passagers et de son chargement. Ils découvrent à bord du poisson. Il se trouve que le poisson en question n’a pas reçu le quitus du service des pêches maritimes de Joal-Fadiouth ,un certificat de salubrité pouvant permettre son convoiement vers une autre localité.
La voiture et le poisson sont acheminés au niveau du poste de contrôle des pêches par les pandores pour une mise en règle. Une vive altercation se produit suite à des échanges de propos. Les choses se terminent par un coup de feu. Sangoné Mbaye est atteint ,Les gendarmes l’acheminent au niveau du centre de santé de Joal-fadiouth ,Son transfert se poursuit sur Thiès puis à Dakar où il décède. Son corps y demeure encore à des fins d’ enquête confiée à la compagnie de gendarmerie de Thiès pour situer les responsabilités.
De l’avis du commandant Daouda Diop, le directeur de la communication de la gendarmerie si les résultats mettent en cause le gendarme ciblé dans cette affaire, ce dernier va être mis à la disposition de la justice.
par Samba Niébé BA SUD QUOTIDIEN , jeudi 13 août 2009

vendredi 7 août 2009

GESTION NON SATISFAISANTE DES DOMAINES, NON RESPECT DES REGLES RELATIVES AUX MARCHES PUBLICS, DEPENSES NON JUSTIFIEES...

lundi 3 août 2009 - GESTION NON SATISFAISANTE DES DOMAINES, NON RESPECT DES REGLES RELATIVES AUX MARCHES PUBLICS, DEPENSES NON JUSTIFIEES...
La Cour des comptes épingle la commune de Mbour

NETTALI.NET - La Cour des comptes que préside Abdou Bame Guèye a publié son rapport annuel 2007. Sept organismes qui ont reçu des missions de contrôle de la Cour des comptes sont cités dans le rapport Il s’agit de la commune de Mbour, de l’Ecole nationale de développement sanitaire et social, du Centre national d’appareillage orthopédique, du Fonds de garantie automobile, du Fonds de solidarité nationale, de la Radiodiffusion télévision sénégalaise et de l’Office national de formation professionnelle.

Les résultat du contrôle de la gestion de la commune de Mbour qui va de 1999 à 2003 et qui concerne les maires Moussa Ndoye (1999 à 2001), Tafsir Demba Diouf (du 24 février 2001 au 26 décembre 2001), Mbaye Diagne (maire en fonction au moment du contrôle), la délégation spéciale dirigée par Serigne Sougou Guèye (du 26 décembre 2001 au 31 mai 2002), ont permis à la Cour des comptes de noter un certain nombre d’irrégularités. Ces irrégularités ont trait à une gestion non satisfaisante des domaines et des matières, à la perception de recettes non autorisées, aux documents budgétaires mal renseignés, au défaut de respect des règles relatives aux marchés publics et au règlement de dépenses non justifiées.

Autant d’irrégularités qui ont poussé la Cour des comptes à recommander aux responsables de la commune de Mbour, particulièrement la gestion des ressources foncières, l’élaboration de documents budgétaires fiables et le respect de la réglementation relative aux marchés publics.

Un agent de l’Etat est en même temps agent voyer de la commune

C’est le chef du service départemental de l’Urbanisme de Mbour, M. Mady Diop qui assure en même temps la fonction d’agent voyer, chef des services techniques de la commune. A ce titre, il lui est versé une indemnité mensuelle de 25 000 Fcfa. Pour la Cour des comptes, le fonctionnement des services techniques pourrait souffrir de cette situation. M. Diop n’est pas dans une position, ni de détachement, ni de disponibilité. S’y ajoute, qu’il n’agit pas non plus dans le cadre aménagé par la réglementation sur le transfert de compétences de l’État aux collectivités locales. ’’C’est donc indûment que la commune a versé à M. Diop la somme de 1 975 000 Fcfa au titre d’indemnités reçues en qualité d’agent voyer de la commune de Mbour de juillet 1997 jusqu’à la fin de la gestion 2003, soit environ 79 mois.’’, constate la Cour des comptes.

L’ancien maire socialiste de Mbour, Moussa Ndoye n’a trouvé lui mieux que de louer un immeuble au prix de 100 000 Fcfa par mois pour y loger le service départemental des Impôts et Domaines de Mbour qui est un service déconcentré de l’État Ainsi, ’’durant la période sous revue, le montant des frais de location supportés par la Commune s’est élevé à six millions (6 000 000) de Fcfa’’.

Absence de comptes administratifs

Concernant la tenue des documents financiers, la Cour des comptes note que le budget de la commune ne prend pas en compte les renseignements statistiques et les résultats des trois années financières antérieures conformément à la réglementation. Les autorisations spéciales de reports ne sont pas annexées aux budgets, et la commune n’établit pas ses comptes administratifs. Le seul compte administratif disponible est celui de la gestion 2002. Ce qui est une violation des dispositions de l’article 350 du code des collectivités locales.

Au chapitre des marchés publics de la commune de Mbour, la Cour des comptes dénonce le fractionnement des dépenses d’acquisition des tickets de perception. Ces fractionnements permettent à la commune de faire plusieurs bons de commande avec des montants inférieurs aux seuils de passation des marchés auprès du même fournisseur. Ainsi, pour des crédits prévisionnels de 19 millions de Fcfa, la commune a acheté des tickets de perception à l’entreprise Général Service pour un montant global de 18 919 660. Le défaut d’appels d’offres est apparu encore lors de l’acquisition par la commune d’une ambulance. Selon la Cour des comptes : ’’L’acquisition des véhicules automobiles quel qu’en soit le prix, lorsque leur cylindre excède 125cm3, doit faire l’objet d’un appel d’offres. Or, la commune a acheté une ambulance sans passer par cette procédure. La réception du véhicule est intervenue le 23 octobre 2001. L’autorisation de la Cnca (Commission nationale des contrats de l’administration – NDLR) présentée par la commune est postérieure à la réception puisqu’elle est datée du 25 novembre 2001. Cela signifie que la commune a acquis l’ambulance sans procéder à un appel d’offres et sans l’autorisation de la Cnca, en violation des dispositions de l’article 5 du décret n° 82-690 portant réglementation des marchés publics, modifié.’’.

Des marchés octroyés à des entrepreneurs en toute illégalité

C’est par entente directe que la commune de Mbour a confié les travaux de réhabilitation de la clôture et des vestiaires du stade municipal qui sont d’un montant de 19 989 200 Fcfa à l’entreprise Serigne Saliou Mbacké qui n’a pas fait la preuve de ses capacités juridique, technique et financière à les réaliser. Dans cette affaire, la commune de Mbour a bénéficié d’une autorisation de commande directe de la part de la Cnca. Seulement, notent les services dirigés par Abdou Bame Guèye, ’’les pièces justificatives requises pour autoriser une commande directe ne sont pas versées au dossier : rapport spécial de justification du recours, accompagné selon le cas d’un certificat d’exclusivité ou d’un certificat de carence en plus de moyens de publicité’’. La Cour des comptes constate l’exécution d’un marché pour des travaux d’aménagement et de réhabilitation de l’hôtel de ville, sans approbation du représentant de l’État Or, le montant du marché dépasse la somme de 50 millions de Fcfa. Le marché avait été confié à la société Egcd.

Cette société Egcd semble être bien être servie par la commune de Mbour. La commune de Mbour avait entrepris des dépenses de réparation de chaussées, d’aménagement du réseau électrique, de réparation d’équipements scolaires, de construction de salles de spectacles, de créations de terrains multisports, d’aménagements des stades et de travaux de balayage pour respectivement 9 254 168, 18 168 047, 5 501 160, 4 999 660, 17 493 500 et 8 968 000 Fcfa. Toutes ces dépenses devaient être soumises à la procédure de demande de renseignements et de prix. Ce qui frappe la Cour des comptes, c’est que les demandes ont les mêmes dates d’émission (le 10 septembre 2003 et de délai (le 25 septembre 2003), alors qu’il s’agit de dépenses de nature différente.

L’ensemble des marchés, à l’exception d’un seul, est octroyé à l’entreprise Egcd. Pire, il y a le marché pour la gestion des ordures ménagères confié à l’entreprise Transports Mamadou BA et qui est d’un montant de 109 200 000 Fcfa. Le marché a été octroyé à cette entreprise à la suite d’un appel d’offres auquel ont soumissionné deux autres sociétés Ereco et Senthras. L’entreprise Transports Mamadou BA qui gagne ce marché est la seule parmi les soumissionnaires à n’avoir pas présenté des documents attestant sa capacité technique.

Le secrétaire municipal se tape une indemnité kilométrique

La Cour des comptes reproche à la commune de Mbour d’encaisser des recettes à l’occasion de la délivrance des autorisations de construire, ce qui ne figure pas à la nomenclature budgétaire des collectivités locales, le maintien en activité d’agents ayant atteint l’âge de la retraite, d’avoir indûment alloué de 1999 à 2003, un montant global de 2 700 000 Fcfa, à titre d’indemnité kilométrique à son secrétaire municipal, sans les pièces justificatives, d’avoir alloué des primes de motivation sans autorisation budgétaire d’un montant global de 800 000 Fcfa à des agents chargés du recouvrement de la patente et des impôts. Elle dénonce également des dysfonctionnements dans le billetage, l’inexistence d’une commission de paiement et la non tenue d’un registre de paiement, l’absence des pièces justificatives des opérations de paiement et non tenue d’une comptabilité de caisse.

Sur décision du maire qui les a nommés, deux comptables des matières se sont succédé durant la période 2000. Des actes de nomination qui ne respectent pas les dispositions de l’article 10.c de l’instruction n°4 du ministère de l’Economie et des Finances relative à la comptabilité des matières aux termes desquelles ’’les comptables des matières sont nommés par le ministre chargé des Finances, sur proposition du ministre de tutelle. Il en est de même s’il s’agit d’une commune ou d’un établissement public’’. Du fait de l’absence de documents comptables, la Cour des comptes considère que la comptabilité des matières est inexistante de 1999 à 2003 dans la commune de Mbour. Et, note la Cour des comptes ; ’’A cause de cette situation, des sorties définitives de véhicules non justifiées ont été constatées. Il s’agit d’une Renault Laguna immatriculée TH 6012 A, d’une Mitsubishi TREDIA immatriculée TH 5000 A, d’un tracteur MF 360, d’un porte-bac et de deux bennes basculables’’. Elle constate qu’en violation de l’instruction n° 19/PR/SG/IGE du 16 juillet 1984, les véhicules de la commune ne sont pas dotés de carnets de bord mentionnant les motifs des déplacements, les heures des mouvements, les destinations, « le kilométrage » et les quantités de carburant servies.

Gestion irrégulière des domaines

La Cour des comptes a examiné la gestion des domaines par la commune de Mbour. C’est ainsi que la commune a eu à effectuer les lotissements suivants : Liberté II, Golf, Zone Sonatel, Thiocé Est Oncad et Darou Salam Gouye Mouride. Plusieurs irrégularités ont été relevées dans la gestion de ces opérations, par la Cour des comptes. Elle dénonce des irrégularités dans la quasi-totalité des lotissements. Des lotissements qui ne sont pas autorisés par l’autorité compétente en la matière, en l’occurrence le ministre chargé de l’Urbanisme et qui sont gérés par des particuliers.

Les mis en cause nient

Les autorités communales de Mbour mises en cause dans le rapport nient toutes les accusations portées contre elles dans le rapport. C’est ainsi que M. Tafsir Demba Diouf qui a été maire de Mbour du 24 février 2001 au 26 décembre 2001. Sur le défaut d’établissement des comptes administratifs, M. Tafsir Demba Diouf soutient qu’il ne pouvait le faire en 2001 pour la gestion écoulée celle de 2000, d’autant que le maire d’alors, M. Moussa Ndoye avait été révoqué et la loi ne lui fait pas obligation de se soumettre à cette exigence. Concernant l’acquisition de l’ambulance sans appel d’offres, il soutient que son acquisition ’’obéissait au souci de la commune de Mbour de répondre aux préoccupations des populations et des autorités sanitaires quant à la nécessité de faire face, aux évacuations sanitaires car le Centre de santé de Mbour ne disposait pas d’ambulance. Le Conseil municipal avait alors inscrit dans le budget 2001, une enveloppe pour doter Mbour d’une ambulance. C’est ainsi que nous avons adressé une lettre à la Cnca (lettre n° 436 du 18 octobre 2001) pour une autorisation de passer un marché par entente directe avec M. Mamadou Diop.’’. Tafisr Demba Diouf soutient avoir reçu par lettre en date du 25 octobre, l’autorisation de la Cnca.

Pour ce qui est des irrégularités notées dans la gestion du carburant, il martèle que Mbour étant une ville carrefour, tout maire qui y est élu, est confronté à des sollicitations de carburant. Il précise, concernant la gestion des lotissements par des particuliers, que c’est son magistère qu’une telle pratique a été arrêtée et aucun parmi eux n’a eu à lui remettre de l’argent pour des opérations de ce genre.

M.Djibril Sy qui est mis en cause dans le rapport pour avoir bénéficié illégalement d’indemnité kilométrique en sa qualité de secrétaire municipal sans pièces justificatives, rejette en bloc. A l’en croire : ’’le premier mandat relatif à l’indemnité kilométrique est antérieur à la période concernée par le contrôle de la Cour des comptes 1999 –2003, et ce mandat avant d’être visé pour paiement par le percepteur du Trésor, Receveur municipal est contrôlé et l’ensemble des pièces obligatoires...sont exigées.’’.

Quant à l’ancien maire Mbaye Diagne, il s’est borné d’indiquer dans sa lettre qu’il confirme les éléments de réponse qu’il a déjà fournis dans le cadre de la suite à donner au pré-rapport.

- Par Mayaram -

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