Wade aux responsables libéraux de Mbour : « Nombre d’entre vous méritent la prison »


En visite à Mbour, Me Wade a servi une véritable leçon de morale aux responsables libéraux. Il a tancé ces derniers qui s’étaient donné en spectacle après avoir été sommés par le sopiste en chef de s’expliquer sur les motivations de leurs divergences. Et dans cette atmosphère, le superviseur communal de présenter sa démission acceptée d’abord par son secrétaire général national, avant que le concerné ne revienne sur sa décision. Des remontrances de Wade qui interviennent dans un contexte de dénonciation relayée à grande échelle, concernant une grande partie d’investis de la coalition Sopi 2009 à Mbour, sur l’acquisition ‘frauduleuse’ de cantines à usage commercial.
La ‘tournée économique’ du pape du Sopi de ce lundi, à Mbour, aura été éminemment politique et amère pour ses ‘frères’ libéraux de la capitale de la Petite côte. Après les appels à l’unité des troupes de la coalition, lancés publiquement, la ‘séance de travail’ qui a suivi et qui s’est déroulée dans les locaux de la Préfecture, n’aura été qu’un prolongement de cette mission de réajustement de la liste de la coalition bleue.

Me Wade a, durant l’audience qu’il a accordée aux principaux responsables libéraux, demandé à ces derniers de lui décliner les raisons des divergences notées entre certains d’entre eux. Tafsir Thioye qui dirige la liste proportionnelle à qui cette redoutable tache revenait, ’puisqu’étant au dessus de la mêlée’, y a perdu son latin. Et Khadim Tabet, le grand ’frondeur’ du parti, de prendre la parole pour vider son sac sur les raisons qui l’ont poussé à contester le leadership d’Omar Sy.

Khadim Tabet de déclarer que le superviseur communal n’aurait pas ‘associé dans la confection du comité électoral, tout comme dans l’élaboration de la liste, les principaux responsables, se contentant de réserver la portion congrue à ses concurrents’. Bref, Khadim Tabet de dénoncer ‘le sectarisme d’Omar Sy’. Et d’en rajouter en évoquant ‘l’irresponsabilité’ de certains investis qu’il citera nommément. Se sentant ‘attaqué’, Alioune Badara Bâ, à qui la parole est revenue, de confirmer d’abord le propos de Khadim Tabet et de lancer : ‘Certes, je me retrouve dans ses allégations, mais je ne suis pas le seul à blâmer. Lui-même (Khadim) n’a pas les mains propres’.

Le pape du Sopi, face à tous ces discours faits d’accusations et de contre-accusations, de trancher tout net : ’Taisez-vous ! D’ailleurs, n’eût été ma magnanimité, vous tous devriez vous retrouver derrière les barreaux’, coupe-t-il. Le moment est grave ! Omar Sy, comme atteint dans son honneur et son amour-propre, ‘défie’ le ‘vieux’. ‘Compte tenu des critiques formulées à mon encontre par rapport au travail qui m’avait été confié et pour ma convenance personnelle, je décide de démissionner de toutes mes fonctions au sein du parti’, lance-t-il.

Une démission acceptée par le Sopiste en chef qui le prie d’ailleurs de quitter les lieux. Seulement, qui veut aller loin ménage sa monture. Ses ‘frères’ de parti jouent, séance tenante, les sapeurs pompiers, en obtenant du démissionnaire qu’il se rétracte. A la fin de l’audience, un responsable que nous avons accroché, visiblement outré, vend la mèche.

Le cortège présidentiel s’ébranle sur le chemin du retour à Dakar avec l’image d’un Omar Sy qui s’agrippe à la voiture présidentielle, comme pour montrer à la foule que ‘tout est rentré dans l’ordre’. Le cortège, après avoir été accompagné jusqu’au croisement Saly, poursuit son voyage, en laissant derrière lui des libéraux qui ont vécu un quart d’heure mémorable avec leur leader. Ce, après les manifestations de défiance à leur endroit et à l’endroit de leur ’unique constante’, par des populations ‘rougies’ tout le long du passage du cortège de Wade. Lequel quitte non seulement ses frères libéraux de Mbour dans une ville remplie de brassards rouges, mais ces derniers sont sur la sellette depuis quelques jours.

’L’œil de Mbour’, encore lui, distribue des tracts comme de petits pains aux Mbourois, comme pour ‘achever’ des responsables libéraux en majorité atteints par une rocambolesque histoire d’acquisition ‘frauduleuse’ de cantines à usage commercial sous le magistère de la municipalité sortante. Vingt-sept libéraux sont dénombrés par ‘L’œil de Mbour’ sur la liste de trente–neuf personnes ‘conseillers municipaux, criquets et autres qui, au lieu de servir, se servent de Mbour : cantines, argent, parcelles etc. sous la houlette du maire de Mbour’. Dans la capitale de la Petite côte, ce tract défraie déjà la chronique.

Source : Walf

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