LUTTE - Opposé dimanche à Thieck : Bombardier, pour un retour parmi l’élite


Serigne Dia Bombardier, le « B52 » de Mbour, peine à imposer son statut de « ténor » de l’arène. Avec un parcours en dents de scie, il valse entre l’euphorie des soirs de victoire et la déception des après-midi d’échec. Ce week-end, face à Thieck, il tentera de revenir (et plus tard de se maintenir) parmi la crème de la lutte.

Singulier anniversaire que celui de Serigne Dia Bombardier ! Pour ses 14 ans de présence dans l’arène (4 avril 1995 - 4 avril 2009), le B52 de Mbour a droit à un cadeau spécial : un face à face avec Thieck de Pikine Mbollo dans la « fosse aux lions » du stade Demba Diop. L’ambiance joyeuse et autres dégustations qui marquent un tel événement, sont suspendues au bon vouloir du Pikinois dont l’intention affichée est de contrarier cet événement. Un fâcheux contretemps que Bombardier veut éviter, vaille que vaille, aux Mbourois, à ses supporters et fans. D’où un « anniversaire » au cachet particulier.

Privilégié par Dame Nature, Bombardier a la carrure d’un véritable champion. Il dégage une puissance à l’état pur avec ses 130 kg pour près de 2 m de taille. Un véritable athlète. Comme tous les lutteurs de l’intérieur du pays qui ont choisi à un moment donné, de tenter leur chance dans la capitale, Bombardier a été devancé par sa réputation et le monde de la lutte ne mit pas de temps pour découvrir le colosse de Mbour qui trouvait un malin plaisir à tout renverser sur son passage d’où son surnom de « Bombardier ».

La « passerelle » Moustapha Guèye ...

Des après-midi de gloire il en a connus. Sont de ceux-là ses triomphes des 21 juillet 2001 face au « Tigre de Fass » Moustapha Guèye, 6 juin 2002 contre Zale Lô (Fass), 25 décembre 2002 aux dépens de Mohamed Ndao Tyson, 19 décembre 2003 face à Ibou Ndaffa, 14 mai 2005 aux dépens de Mame Ndieumbane, 25 décembre de la même année contre Tyson et encore le 7 janvier 2007 face au même adversaire (par abandon). Ce sont là quelques-unes des 14 victoires qui figurent dans la colonne « Actif » du colosse de Mbour. Pour son « Passif » de 5 défaites, qui sont le fait de Tyson Jr (19 juillet 1998), Yékini (6 juin 2000 et 28 mars 2005), Balla Bèye (16 avril 2006) et Gris Bordeaux (22 juillet 2007). Dimanche prochain, à Demba Diop, face à Thieck, il livre son 20e combat.

Pour l’occasion, le colosse de Mbour fait face à un challenge de taille. Un combat à trois objectifs, peut-on même dire : battre son adversaire, relancer sa carrière et peut-être croiser à nouveau le fer avec le « roi » Yékini. Pour l’heure, on est loin de ce dernier cas de figure qui est soumis entre autres conditions à une victoire dimanche prochain.

.. et le coup de frein de Balla Bèye 2

Bombardier traine la réputation d’un lutteur puissant au plan athlétique mais qui pèche au plan technique, bien qu’il s’en défende. On lui reproche également de n’être pas entouré de personnes d’expérience capables de rectifier le tir, au besoin. Un avis qu’il ne partage pas non plus. Son argumentaire : ce sont les mêmes personnes qui l’accompagnaient lors de ses sorties victorieuses notamment lorsqu’il mettait un terme au « mythe Tyson ».

Le parcours de Bombardier a plutôt été en dents de scie et tout porte à croire que sa « descente aux enfers » fait suite au tsunami du 16 avril 2006 au stade Maniang Soumaré de Thiès, face à Balla Bèye 2. Donné favori dans un combat que d’aucuns avaient assimilé à un remake du combat plus qu’inégal de David contre Goliath, le Mbourois a connu ce jour l’une des défaites les plus cuisantes de sa carrière et la pire des humiliations. Il mit près d’un an à ruminer ce revers qui lui était resté au travers de la gorge, impatient d’effacer cette « tâche noire » qui obstruait le tunnel qui mène vers le sommet de l’arène. Le 22 juillet de l’an 2007, le promoteur Alioune Petit Mbaye lui tend la perche par l’entreprise de Gris Bordeaux de Fass. Avec grand renfort de publicité, ce combat est annoncé comme celui de la réhabilitation pour le Mbourois ; alors que pour le Fassois, il avait les allures d’un passage de grade pour rejoindre le duo de luxe qui trônait alors au sommet, en l’occurrence le « roi » Yékini et Balla Bèye 2 « l’Ouragan de Pikine ». Ce jour, la victoire bouda la Petite Côte et choisit les rues grouillantes de la Médina, fief de Gris Bordeaux. Un autre pan de la carrière de Serigne Dia Bombardier venait de s’effondrer. Ce revers lui a coûté près d’une année blanche passée, sans doute, à scruter l’horizon et à demander aux Dieux de l’arène de lui donner une opportunité de rachat.

Le voilà servi. Dimanche, il prend rendez-vous avec l’histoire et joue, inéluctablement son avenir dans l’arène face à Thieck de Pikine Mbollo. Une seule alternative s’offre donc à lui : la victoire et rien d’autre pour réintégrer le cercle des grands.

Babacar S. FAYE

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