Elections locales: Tendances favorables à l'opposition


Les Sénégalais ont voté, ce dimanche, pour élire leurs conseillers ruraux, municipaux et régionaux. Un scrutin local, dont tout le monde s'accorde à dire qu'il avait valeur de test, et pour le pouvoir et pour l'opposition. Les premières tendances semblent en faveur de l’opposition. Si cela se confirmait, ce serait une première depuis l’arrivée au pouvoir d’Abdoulaye Wade en 2000.
On ne dispose pas encore de résultats officiels, mais les médias sénégalais diffusent, depuis ce dimanche soir, de nombreux chiffres sur cette élection. Les états-majors, eux, centralisent les résultats qui leurs sont envoyés par leurs délégués. On commence à avoir des réactions aux premières tendances. La coalition de l’opposition, Benno Siggil Senegaal («S'unir pour un Sénégal debout»), par exemple, crie victoire sur plusieurs localités importantes du pays, à commencer par Dakar mais aussi, la banlieue, la ville de Saint Louis, dans le nord, ou des localités comme Louga, Kaolack ou Podor.
Le socialiste Serigne Mbaye Thiam, l’un des responsables de Benno Siggil Senegaal, a ainsi affirmé à RFI que le président Wade, son parti et sa coalition sont minoritaires aujourd’hui dans le pays, et que le chef de l’Etat doit, selon lui, prendre des initiatives, pour faire correspondre la majorité électorale et les structures de gouvernement.
A l’APR Yaakaar, le parti de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Macky Sall, on parle de « victoire de l’opposition », et on se félicite du succès électoral de Macky Sall, dans son fief de Fatick. «Il faut maintenant que l’opposition fasse son unité et forme un vrai projet pour prendre en charge le développement», a déclaré Seydou Gueye, le porte-parole de cette formation.
Les partisans d’Idrissa Seck, ex-bras droit du président Wade, saluent pour leur part sa large victoire à Thies. Idrissa Seck qui n’a pas caché lors de la campagne qu’il souhaitait prendre appui sur cette base de Thiès pour partir à la conquête de la présidence en 2012.
Du côté du PDS, qui était au sein de la coalition Sopi 2009, Makhtar Gaye, qui est un membre du comité électoral, reconnaît que « les tendances pour l’instant ne sont effectivement pas favorables au parti au pouvoir. Les populations, a-t-il dit à RFI, ont saisi cette opportunité en période de crise pour manifester leur mécontentement. Si ces tendances se confirmaient, a ajouté ce responsable, que notre coalition et son chef, Abdoulaye Wade, en tirent les enseignements, notamment en relançant le dialogue politique ». Pour autant Makhtar Gaye, estime qu’il faut encore attendre des résultats plus complets. A Dakar, par exemple, les libéraux disent que «le résultat n’est pas encore certain».


Laurent Correau

Commentaires

guejopaal a dit…
A mon avis ces élections font parties des plus importantes de celles que le sénégal a connues jusqu'ici.Je n'ai pas encore tous les arguments nécessaires pour défendre cette vision.Mais il me semble qu'elles sont très importantes dans la formation de l'esprit démocratique du sénégalais et dans celle du système démocratique du Sénégal.Car les premiers acteurs de cette phase de notre histoire politique que l'on a appelée Alternance ont semblé avoir pris dès le début de leur prise du pouvoir, ce même chemin sur lequel marcha le parti socialiste avant d'entrer dans un conflit ouvert et sérieux avec le peuple, source de tout vrai pouvoir fort, craint sans être barbare,légitime et durable parce qu'incarnant toujours une arme de bien pour l'homme et pour le peuple:richesse spontanée ou injustifiable par beaucoup, flexion de la justice du côté du bourreau qui demande la condamnation de l'innocent sous les regards ébahis et ivres de tristesse d'un peuple qui ne s'est pas encore décidé à dire non ou véritablement oui du fond de la toute puissance de son être.Autre leçon importante:nous ne sommes pas toujours ensemble par amour.Autre leçon:l'homme n'aime pas l'injustice.autre leçon:Abdoulaye Wade est un grand maître de la démocratie au Sénégal(je fais partie de ses adversaires mais ne suis point son ennemi):il a le courage qui est nécessaire en démocratie,il sait l'usage et l'utilité de la violence dans l'histoire de la démocratie,mais il sait aussi après les temps du courage et de la violence barbares, enseigner la force douce mais puissante de la raison:"les brassards rouges" Mais cette invitation à ne plus emprunter le chemin de la violence, s'il lui a donné un instrument symbolique, c'est véritablement Ousmane Tanor Dieng qui, à ce qu'il me semble, est le premier apôtre de la non violence politique, ni verbal ni dans les actes.Pourtant cette homme avait de quoi gémir et peut être qu'il ne manque pas autour de lui des acteurs qui savent bien faire mal.Le Sénagal est un grand pays et une grande république.Non, je ne crois pas qu'au pays de Serigne Touba,de Léoplod Sédar Senghor,de Lat Dior, de Maba Diakhou et de tous ceux là et récemment de Abdou Diouf, puisse être un pays où l'injustice et l'impunité et la misère peuvent germer et prospérer contre leur contraire.VIVE LE SENEGALE,LA REPUBLIQUE

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