vendredi 3 septembre 2010
FOCUS Une leçon d’ingénierie urbaine à l’Afrique
Souvent, l’Africain qui débarque dans une grande ville du monde jette un regard amusé et toujours différent sur la vie qu’il découvre. En donnant l’impression des fois, qu’il vient d’une autre planète.
Comme si quelque part, tout ce que les autres font en dessins et tracés d’urbanisme grâce aux nouvelles technologies nées de l’ingénierie urbaine et du design son pendant plus fin, et encore de l’imaginaire des architectes, nous est inconnu. Que nous ne savions pas le faire. Où sont donc les acteurs de la ville intelligente ? Y a-t-il d’ailleurs des villes en Afrique ? Subitement, à chaque escale dans une ville du monde, hors du continent, on s’éblouit des façades d’immeubles à New York, devant le métro parisien, nous sommes sous le charme. On veut d’ailleurs y vivre, pour certains malgré les brimades et le harcèlement de certains vigiles postés à la sortie des avions au niveau des aéroports parisiens.
On est encore béat devant les décors artistiques d’une ville comme Barcelone, quand on n’est pas simplement impressionné par les couleurs des rues de Londres et par la verdure dominante dans certains quartiers de la capitale du Royaume uni. Pourquoi ne le serait-on pas d’ailleurs ? Quand on voit ce que sont devenues en trois décennies, nos villes les plus remarquables, il y a seulement quelques années. Pendant que le train moderne facilite les déplacements jusqu’aux principales gares du centre ville et des grands aéroports, ici on gaspille des millions de dollars convertis en milliards de FCFA, en s’entêtant à élargir des routes, à grignoter les bouts de terre qui restent sur les abords immédiats des quartiers ; histoire de construire une autoroute à péage.
On dirait que nous savons rien inventer avec les dirigeants d’un autre âge dont à hérité le continent depuis la fin des années 1990, il semble que la priorité aujourd’hui est d’ériger des monstres au cœur des villes, qu’on assimile souvent à des monuments sans aucune finesse, là où on aurait pu aménager des voies, une petit gare de train ou de métro. Les citoyens devront toujours attendre que soit tarie la soif du chef et ses appétits de terre. De là à penser que le meilleur sera toujours ailleurs que chez nous, il y a juste un pas que certains n’hésitent pas à franchir. Et de là à confirmer que les solutions ne sont pas possibles en ce moment pour l’avenir de nos villes, il n’y a qu’un autre pas que certains ont fini de faire en tournant le dos au continent.
La preuve est ainsi faite dans cet entêtement des autorités publiques, à commencer par l’espace présidentiel qui ne débat même pas, et par un simple mépris de ses erreurs les plus primaires sur la ville, que les seuils les plus graves ont été atteints à Dakar, pour ne citer que cet exemple. Les exemples ne manquent pas encore pour ce qui est de la construction, par des artistes venus d’ailleurs, d’un monument de la renaissance africaine, qui n’aura associé aucun enfant d’Afrique à sa conception. L’autre souci des planificateurs est dans la construction précipitée du futur aéroport de Diass. Située à une soixantaine de kilomètres de Dakar, sans de véritables études préalables, il a suffi que le président le veuille pour que le débat ne se justifie plus. Mais que vaut ce projet, sans une gare moderne de train qui relie les pôles de départ de clients que sont Dakar et la Petite côte ?
Le Sénégal a sans doute la chance d’avoir eu en Wade, un président chez fourmille chaque seconde, une belle idée. Un projet. Le problème est qu’aucun de ses projets ne peut être sujet à débat. Or sur l’aéroport de Diass et l’autoroute à péage, il se trouve que l’homme n’a pas du tout raison de n’avoir pas fait appel à toutes les belles expériences dans le monde qui relient les aéroports plus par les routes, mais par le métro ou les trains si le premier moyen de transport n’est pas adapté. Que vient faire d’ailleurs, un projet de monument dans ce complexe ? Si l’idée est belle de replacer le Sénégal dans le contexte d’émergence et de renaissance d’une Afrique en mouvement, il faut regretter qu’elle n’a été que celui d’un seul homme. Mais seul, Abdoulaye Wade peut-il repenser la renaissance d’un continent malade et à un tournant important de son existence face à une planète mondialisée ? Il a le mérite d’essayer, mais toute erreur risque de coûter très chère.
A travers ces exemples, il s’agit encore de faire la preuve avec le modèle brésilien et la ville de Rio de Janeiro qu’aujourd’hui, il est urgent d’adapter la cité aux besoins des citoyens et non aux délire d’un homme seul. Fut-il président de la République. Mauvais conseiller, l’entêtement au sein de nos espaces urbains ne devrait servir à rien. Comme du reste, les impératifs d’un mandat électif. Dans un monde en mouvement, l’avenir est à ceux qui sauront faire des cités, un espace d’échange et de partage. Des zones de découvertes, de plaisance et d’épanouissement. Au Sénégal, et à ses autorités actuelles, de méditer ce fait.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
COMMUNIQUE DE REUNION DU CONSEIL DES MINISTRES DU 07 FEVRIER 2013 Le Conseil des Ministres s'est réuni le jeudi 07 février 201...
-
La dimension sociale de l’art sera vécue comme une autre réalité par les populations et les artistes plasticiens de l’association Villa Gott...
-
aeroport-diass Les principales infrastructures de l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (Aibd) telles l’aérogare, la tour de contr...
-
Madame Marième Cissé Thiam, la directrice de l’entreprenariat féminin a participé hier à Thiès à la cérémonie de clôture d’un atelier de ren...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire