Quand la France marche sans sa CAN Les Africains de France ont déserté les championnats hexagonaux

Soixante six. Ils sont soixante six joueurs africains évoluant en France et participant à la CAN : 38 en Ligue 1, 21 en Ligue 2, 3 en National et en Championnat de France Amateur (CFA) et un seul en CFA 2. Mais ça ne plaît pas à tout le monde…

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Pour l’OGC Nice, la pilule est plus dure à avaler puisque le club azuréen perd huit joueurs, tous partis disputer la Coupe d’Afrique des Nations. Huit joueurs et pas des moindres : de Poté (Bénin) à Bamogo (Burkina Faso), en passant par Faé (Côte d’Ivoire) et Mouloungui (Gabon), via Traoré (Mali) ou Bagayoko (Mali), Apam (Nigeria) et Ben Saada (Tunisie), quatre, voire cinq, Aiglons sont titulaires à part entière. Et Didier Ollé-Nicolle, l’entraîneur du club rouge et noir, ne décolère pas : "Certains matches du championnat de France sont reportés parce que deux ou trois joueurs sont atteints par le virus de la grippe A. Moi, je devrais faire sans une dizaine de joueurs partis en Afrique, frappés par l’épidémie de la sélection !" La faute à qui ? Ollé-Nicolle et les autres entraîneurs de l’Hexagone savaient bien, au moment du recrutement, que leurs Africains partiraient l’hiver venu.

Ce cas de figure se présente en effet tous les deux ans et les clubs se doivent d’anticiper une saignée de leurs internationaux africains, ce que concède Gilbert Stellardo, président de l’OGCN, pas tendre avec la cellule de recrutement niçoise. "C’est une faute professionnelle ! Nous avons de trop bons joueurs africains puisqu’ils sont tous sélectionnés. Mais on le savait. C’est une erreur de la responsabilité des recruteurs. Je me demande d’ailleurs si certains n’ont pas quitté le club pour cela !"

Sans le Maroc ou le Sénégal

Avec ses huit absents, Nice est le club le plus touché de Ligue 1. Suivent Marseille (4), Lille (3), Monaco (3), Nancy (3) ou Valenciennes (3). Et Pablo Correa, l’entraîneur nancéien, de pester : "Il faut faire quelque chose. La France est le seul pays à être touché comme cela. Seuls les clubs et les joueurs peuvent mettre un terme à cette situation car la FIFA ne fera rien. Il y a des textes et des accords". Même son de cloche du côté de Marseille où l’élimination du Sénégal a été un soulagement. L’OM pourra ainsi garder ses Sénégalais (Mamadou Niang, Souleymane Diawara et Edouard Cissé). Même bénéfice pour Nancy avec ses Marocains. "C’est sûr que notre raté avec le Maroc arrange les dirigeants, s’amuse l’attaquant Youssouf Hadji. On aurait pu être trois de plus à partir en Angola avec Abdeslam Ouaddou et Mickaël Chrétien". Ceux qui partent vont cependant manquer entre 3 semaines et un mois. Et ceux qui vont jusqu’au bout pourront rater trois journées de L1, un tour de Coupe de France et de Coupe de la Ligue, voire plus.

Mais disputer une CAN demeure un challenge prestigieux. Reste que tous les joueurs ne s’y précipitent pas forcément. Car un départ en plein championnat n’est pas sans danger, comme le révèle l’Ivoirien de Nice, Emerse Faé : "La CAN, ça peut être pénalisant car on quitte son club titulaire et on peut perdre sa place entre temps. En un mois, un remplaçant a le temps de s’imposer." Son coéquipier tunisien, Chaouki Ben Saada accepte tout à fait le revers de la médaille : "Si l’équipe tourne bien en notre absence, c’est difficile de bouger les joueurs qui ont pris place. C’est logique. On appelle ça la concurrence." En France, certains attendent le retour des Africains avec impatience.

NDLR : Parmi les cinq grands championnats européens, 19 Africains convoqués évoluent en Angleterre, 15 en Allemagne, 9 en Espagne et 8 en Italie.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

AEROPORT DE DIASS : Un hub attendu en septembre 2010

VILLA GOTTFRIED : L’art ouvre une porte à Ngaparou

MBOUR : RESTRUCTURATION DE L’HABITAT SPONTANE « Baye Deuk » désormais loti