Un Sommet mondial à Copenhague. Des négociations passionnées. Un accord qui suscite des réactions contrastées. Le Sénégal a vécu au temps de cette importante rencontre sur les changements climatiques. A Dakar et dans les régions de l’intérieur, hommes et femmes, au quotidien, sont confrontées aux effets de la dégradation de l’écosystème. Ici, c’est l’indifférence, là, c’est un cri du coeur. « Le Soleil » vous propose une série de reportages. Suivez le guide.
ÉNERGIES RENOUVELABLES : Les chercheurs du Cifres tracent la voie
Le laboratoire du Centre international de formation et de recherche en énergie solaire (Cifres) constitue un véritable exemple par la preuve. Les chercheurs et les étudiants y pratiquent différentes sortes d’application en matière solaire, éolienne et thermique. Selon eux, notre pays peut tirer un réel profit des énergies renouvelables... mais il faut que l’Etat sécurise le secteur.
A première vue, rien ne distingue ce bâtiment des autres à l’Ecole supérieure polytechnique (Esp) de l’Ucad. Seule une parabole recouverte de petits miroirs, aveuglants quand on y fait face placée devant la porte, attire l’attention. C’est un cuiseur de concentration solaire. Vincent Sambou, enseignant chercheur en énergétique, se livre à une petite expérimentation. Il pose une marmite peinte en noir sur la parabole avant de l’orienter face au soleil. L’effet est immédiat : les miroirs réfléchissent la chaleur des rayons sur la marmite qui commence à chauffer...
Ce bâtiment abrite le laboratoire du Centre international de formation et de recherche en énergie solaire (Cifres). Dans le hall du bâtiment, une éolienne en bois est posée sur le sol pour les besoins de son entretien. Cette éolienne sert d’expérimentation pratique aux chercheurs et étudiants. A côté, différents models de cuiseurs solaires. A l’intérieur de la salle servant de labo proprement dite, des fils, des batteries, des appareils de mesures, des aimants, etc. sont disposés pêle-mêle. « Nous sommes en train de déménager dans notre nouveau labo », intervient Pape Alioune Ndiaye, directeur du Cifres, pour expliquer ce désordre. Au milieu de ce décor, quelques étudiants s’activent. L’un d’eux, Boudy Ould Bilal est Mauritanien. Il est au Sénégal depuis 2004 et prépare son doctorat en systèmes énergétiques et environnement avec spécialisation en énergies renouvelables et systèmes électriques. « Je me suis intéressé aux énergies renouvelables pour orienter ce que j’ai fait en physique en application directement utile aux populations », explique-t-il. Même son de cloche pour Koularambaye Mbaïtelbé, un étudiant tchadien qui estime que, malgré son pétrole, le Tchad a vachement besoin de l’énergie solaire.
De l’autre côté du bâtiment, une nouvelle salle flambant neuf est en train d’être aménagée. Elle doit servir, désormais, de nouveau labo au Cifres.
Quelques plates-formes d’installations éoliennes et solaires sont déjà sur place : un panneau solaire, des régulateurs, des batteries, des onduleurs, etc. Bref, tout est mis en place pour produire de l’énergie éolienne ou solaire. « Mais nous devons appliquer toutes ces expérimentations sur le terrain afin d’avoir un feed back et savoir si ce que nous faisons est réellement fiable et améliorer les prototypes que nous fabriquons », estime M. Ndiaye. Par exemple, avec des vents d’une moyenne de 7m/s, les petites éoliennes répondent mieux que les grandes aux conditions du Sénégal.
Un incubateur pour relancer le secteur
Pour booster le secteur des énergies renouvelables, les chercheurs du Cifres voient loin. « Si on veut être gagnant dans ce secteur, on ne doit pas être uniquement consommateurs. Il nous faut une maîtrise totale de la filière et produire en masse pour pouvoir en tirer profit. On ne doit plus dépendre de l’étranger. Si on ne maîtrise pas la filière dans son ensemble, ce sont les autres qui en bénéficieront », avertit Cheikh Mouhamed Fadel Kébé, enseignant chercheur au Cifres. Il sait de quoi il parle. Pour un panneau solaire, par exemple, rien que le cadrage et l’assemblage représentent 40 % du coût. Alors, au lieu d’importer des panneaux complets, on peut importer seulement les cellules et les encapsuler, préconise Vincent Sambou. Cela permettrait de faire des économies en matière de transport et d’assemblage. D’ailleurs, c’est cette solution qu’utilisent beaucoup de pays. Quant aux cellules, vaut mieux continuer à les importer, dit-il, puisque c’est de la technologie de pointe que seules quelques usines produisent dans le monde. Le secteur des énergies renouvelables est présenté comme l’un des plus porteurs dans les années à venir. C’est pour cette raison qu’il est une des cibles de l’incubateur récemment installé à l’Université Cheikh Anta Diop avec la coopération française. Cet outil mis à la disposition des cinq universités sénégalaises et les unités de recherche (Isra et Ita) vise à détecter et à encourager des projets innovants dans des créneaux porteurs. Selon le Pr Cheikh Mouhamed Fadel Kébé, l’un de ceux qui ont piloté le projet, l’innovation en Afrique consiste d’abord à résoudre des problèmes basics comme l’électricité ou la conservation de produits, par exemple. Il demande à l’Etat de sécuriser le secteur (ne pas laisser n’importe qui y entrer) et de mettre en place un environnement favorable. Il annonce qu’il y aura, l’année prochaine, de grands concours avec des jurys chargés de détecter les projets les plus porteurs dans le domaine des énergies renouvelables. Mais selon M. Kébé, on doit s’inscrire dans la durée et la pérennité. Et d’après Vincent Sambou, une des mesures qui permettraient d’avancer rapidement dans la production d’énergie solaire, serait de permettre aux producteurs d’énergie solaire de se connecter au réseau de la Senelec.
Par ailleurs, une meilleure concertation entre les décideurs et les différents acteurs est souhaitée.
Par Seydou KA
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