Sénégal: Approvisionnement en gaz - Des dysfonctionnements dans la chaîne de distribution

Depuis la semaine dernière, les emplisseurs ont reçu leurs tonnages de gaz. Les unités de remplissage fonctionnent normalement. Les queues notées, récemment, aux abords ont disparu. Seulement, les professionnels estiment qu'il faut à peu près une semaine pour que le dysfonctionnement dans l'approvisionnement du gaz devienne un mauvais souvenir.
Sur la Route nationale, à hauteur de Fass Mbao, où se trouvent la Société africaine de raffinage (Sar) et trois unités d'emplissage de gaz, le grand rush des ménagères à la recherche de bonbonnes de gaz butane a maintenant cédé la place à l'activité normale.
Seules, quelques ménagères viennent au compte goutte pour s'en procurer. La bonbonne pleine sur la tête, Nogaye sourit en quittant les lieux. Cette habitante de Pikine a fait le déplacement sur Fass Mbao pour se procurer la très précieuse bonbonne de six kilos.
« Depuis deux semaines », elle prépare ses repas avec du charbon de bois. Un combustible qu'elle achète à raison de « 400 FCfa le sachet ». Il lui arrive « parfois même d'en acheter jusqu'à deux pour préparer un seul repas ». A l'unité d'emplissage de Touba Gaz, les administratifs ont déjà terminé leur journée et les manoeuvres de l'équipe de nuit commencent à venir.
Ils vont, sous peu, prendre le relais. « On a détaché une personne pour vendre sur place des bonbonnes de gaz », renseigne un agent rencontré à la porte. Puis, il précise : « Ce n'est pas bien que quelqu'un quitte Dakar par exemple pour venir à l'unité de remplissage et ne pas avoir du gaz ».
Tout près, à l'unité de remplissage Lobou Mame Diarra Bousso l'administrateur, Aliou Lô et son collaborateur Abdourahmane Touré sont sur le qui-vive. Avec leur équipe, ils veillent au grain.
« On a reçu notre tonnage la semaine dernière », fait remarquer l'administrateur de cette petite société anonyme. « 300 tonnes », précise-t-il, non sans ajouter que les autres unités d'emplissages ont également reçu leur part. Un tonnage qui se fait en fonction des capacités de stockage et d'emplissage.
M. Lô ne parle plus de pénurie, mais de dysfonctionnement dans l'approvisionnement en gaz. A l'en croire, la pénurie a un peu duré et la chaîne de distribution - qui part des emplisseurs jusqu'à la ménagère en passant par le grossiste et le boutiquier. « Tout était à plat. Il faut à peu près une semaine pour que tout fonctionne à nouveau normalement », explique-t-il, en ajoutant « on travaille même la nuit »
Selon les spécialistes, les besoins du Sénégal en gaz butane se chiffrent actuellement à près de 15.000 tonnes par mois. Comme solutions pour venir à bout des pénuries, Aliou Lô propose l'organisation des acteurs, l'augmentation des capacités de stockage, la constitution d'une réserve de 10.000 tonnes et l'arrivée d'un bateau tous les dix jours. Il estime que si ces conditions sont respectées, les acteurs peuvent fournir le marché à un prix raisonnable ; même si la subvention est supprimée.
Aly Diouf

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