mardi 10 mars 2009

CHANGEMENT DE NATIONALITE - CES PAYS QUI POMPENT LES ATHLETES AFRICAINS


Tout récemment, pendant la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques (JO) de Pékin, c’est un kényan, un marocain et un éthiopien qui sont montés sur le podium sanctionnant le marathon. La plus prestigieuse des compétitions olympiques. Dans les prochaines compétitions, un des ces athlètes peut ne pas courir pour son pays d’origine. L’un parmi eux ou tous les trois peuvent changer de nationalité en faveur des fédérations riches en quête de gloire olympique.Quoique soit belle l’image du podium du dernier podium des Jeux Olympiques (JO) de Pékin, elle ne reflète pas pour autant la réalité. Du moins pour l’Afrique qui a pourtant occupée les trois places du podium. En effet le continent n’a seulement que 40 médailles à la tombée des rideaux de Pékin 2008. Le premier pays africain en terme de médailles est le Kenya. Ce pays pointe à la quinzième place avec 14 médailles dont 5 en or. La deuxième nation africaine est l’Ethiopie. Quelques pays comme l’Afrique du Sud, le Nigeria, la Tunisie ont réussi à glaner quelques médailles. La plupart des autres pays comme le Sénégal de El Hadj Amadou Dia Ba, le Mozambique de Maria Lourdes Mutola ou encore la République démocratique du Congo (Rdc) de Gary Tchicaya sont rentrés bredouilles. Sur la cinquantaine de pays que comptent le continent, seul une dizaine est rentrée de Pékin avec au moins une médaille. Pendant ce temps, des athlètes africains ont fait gagné beaucoup de pays non africains. Les fédérations riches compensent maintenant leur manque de performances en achetant des champions du Sud. A leur profit, ces derniers ont réussi à les faire changer de nationalité en les payant au prix fort. Les athlètes les ont donc apporté des médailles olympiques au détriment de leurs pays d’origines. Des médailles de la honte. Depuis les JO de Mexico 1968, les athlètes kényans, éthiopiens et africains en général règnent sans partagent sur les courses de fond et de demi fond. Le Kenya, l’un des pays qui fournit la plus grande vague des athlètes africains changeant de nationalité, a décidé de mettre fin à l’exode de ses meilleurs éléments. Un comité spécial est créé dans ce sens. Il est chargé de faire des propositions pour enrayer la fuite des élites sportives vers les eldorados financiers. C’est l’affaire Bernard Lagat, du nom de ce célébrissime athlète qui est la goutte d’eau qui a fait débordé le vase. Le vice champion olympique du 1 500 m avait décidé de courir pour les Etats-Unis d’Amérique. Une naturalisation qui a mis les dirigeants kenyans en colère. Le Kenya accusent les autres pays de le « voler » ses athlètes. Avant le cas Bernard Lagata, l’athlétisme kényane a subi une véritable saignée. Parmi les athlètes ayant auparavant changés de nationalité, il y a Wilson Kipketer, Stephen Cherono et Albert Chepkurui. Si Kipketer a pris la nationalité danoise, Cherono et Chepkurui ont eux pris celle qatari. Ils ont choisi de courir pour d’autres fédérations plus riches que celles de leurs pays d’origines. À leurs poches défendant, ils ont procuré des médailles de la honte à leurs nouvelles fédérations. Lors des Mondiaux d'Osaka, Bernard Lagat, vice-champion olympique et mondial avec le Kenya, est devenu double champion du monde du 1500 et 5000 m avec les Etats-Unis d'Amérique. Stephen Cherono, lui s'appelle désormais Saif Saïd Shaheen. Son ex compatriote kényan, Albert Chepkurui, est devenu son néo compatriote qatari, Ahmad Hassan Abdullah. Il ont tout deux été l'objet d'un transfert commercial négocié entre les fédérations qatarie et kényane. En échange de leur naturalisation, le Qatar s'est engagé à construire une piste d'athlétisme à Eldoret, au Kenya. Les deux recrues disposeront d'une rente à vie de 1 000 dollars par mois et touchent de conséquentes primes de résultat. Le Qatari Khamis Abdullah Saifeldine est aussi d’origine soudanaise. Si le Qatar a jeté son dévolue sur le Kenya, le Bahreïn lui en a fait de même pour ce qui est de l’Ethiopie. Un autre pays qui est plus que concerné par le changement de nationalité. Et tous les moyens sont bons pour changer d’horizon. Du moins pour les athlètes. En atteste le cas de l’athlète Bahreïnie, Maryam Jamal Yusuf, qui est une réfugiée politique éthiopienne. D’autres pays africains fournissent des athlètes aux fédérations étrangères. On peut citer la Gambie avec Jaysuma Saidy Ndure qui défend les couleurs de la Norvège et son ex compatriote Alaji Jeng qui défend celles de la Suède. Il y a également la burkinabaise Ouedrago qui défend les couleurs de la Belgique, la Sierra Léonaise Eunice Barber devenue française, le sprinteur nigérian Francis Obikwelu devenue portugais, les sénégalais Cheikh Touré et Ibrahima Wade sont devenus français. Tout comme les Etats-Unis, l'Australie et le Canada ont eux aussi distribué des passeports en quantité à de sportifs étrangers ces dernières années. Si les nations fournisseurs protestent contre le changement de nationalité, celles qui encouragent le phénomène se défendent. «Nous avons respecté les règles de la Fédération internationale d'athlétisme. Nous ne cherchons à piller personne. Nous ne manquons pas d'argent, et, si des athlètes ont envie de prendre notre nationalité, ils sont plus que bienvenus », se explique Dahlan Al-Hamad, président de la fédération qatarie d’athlétisme. Du côté de la Confédération africaine d'athlétisme (Caa), on n’est pas resté indifférent à la vague de naturalisation qui touche pratiquement les athlètes de tous les pays africains. « Seules les autorités politiques peuvent endiguer ce mal en acceptant de prendre en charge, notre élite », développe son président, Hamad Kalkaba Malboum. Du côté de la fédération internationale d'athlétisme amateur (Iaaf), on est conscient qu’on n’arrêtera pas une telle pratique, en décidant que personne ne changera plus de nationalité. Tout comme Hamad Kalkaba Malboum, le président de l’Iaaf estime qu’il faut une politique d’élite dans nos pays pour faire face au problème. « On a, cependant, édicté une règle qui stipule que pour changer de nationalité (sportive) maintenant il faut avoir acquis la nouvelle nationalité 3 ans avant. En clair, c’est 3 ans après avoir acquis la nouvelle nationalité qu’on peut changer. On a introduit une nouvelle règle qui est d’ailleurs en contradiction avec celle du Cio qui dit : 3 ans après la dernière compétition. Pour nous c’est donc 3 ans après avoir acquis la nationalité. Sauf si son pays y consent. Et dans ce cas ça peut être amené à 1 an. C’est ce qu’on a initié comme restriction. Mais on n’empêchera pas aux gens de partir s’il n’y a pas de politique d’élite.» a dit Lamine Diack.

Par Aly DIOUF

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