Étant donné que la récession mondiale réduit encore le flux des voyageurs vers les destinations de vacances, l'année 2009 risque de ne pas être très lucrative pour l'industrie du tourisme sénégalaise.
Le tourisme est une des pierres angulaires de l'économie sénégalaise. Il s'agit, en effet, du secteur qui ramène le plus de devises après l'industrie de la pêche, dépassant même les exportations agricoles et les minéraux.
Selon le Conseil mondial du tourisme et du voyage (WTTC), le secteur devrait apporter cette année une contribution de 1 milliard de dollars au produit intérieur brut (PIB), soit une part d'environ 7%. Ce chiffre devrait passer, en 2019, à 1.9 milliard de dollars, soit 7.6% d'un PIB général beaucoup plus important.
Le secteur du tourisme et du voyage joue un rôle important dans la réduction du taux de chômage au Sénégal. Il fournit, en effet, un emploi à 155 000 Sénégalais, c'est-à-dire 5.8% de la population active; un chiffre qui, selon le WTTC, devrait s'élever à 6.2% dans une dizaine d'années.
Parmi ceux dont les moyens de subsistance proviennent de l'industrie du tourisme et du voyage, le WTTC compte 58 000 personnes directement employées par le secteur. Les 97 000 emplois restants se trouvent dans différentes branches qui doivent leur existence au tourisme, comme les métiers d'arts, et qui sont à l'origine d'une grande partie des 440 millions de dollars de recettes d'exportations prévues pour le Sénégal cette année.
L'année dernière, le Sénégal a attiré presque 1 million de visiteurs d'outre-mer, un chiffre qui, selon les prévisions du président Abdoulaye Wade, devrait passer à 1.5 million en 2010. Cet objectif ambitieux risque d'être difficile à atteindre compte tenu de la conjoncture économique actuelle, à la fois au niveau local et mondial. En effet, nombreux des principaux marchés de tourisme du Sénégal sont en récession et l'économie du pays lui-même connaît un ralentissement.
Le 20 juillet dernier, le ministère des Finances a annoncé qu'il avait revu à la baisse les prévisions relatives à la croissance économique pour 2009 : pour le PIB, il prévoit désormais une croissance de 1.5% au lieu de 3.1%. Parmi les raisons évoquées pour justifier cette baisse, on compte la chute de l'investissement étranger direct et des exportations liées au tourisme.
Au début du mois d'août, Dubaï World, un des piliers de l'investissement et du commerce de Dubaï, a annoncé qu'elle mettait en veilleuse quelques projets en Afrique; il s'agit-là d'un bon indicateur de la réduction des flux de capital étranger vers le secteur du tourisme africain. La société n'a pas précisé lesquels de ses nombreux projets étaient concernés, mais notons qu'un hôtel cinq étoiles, un centre de villégiature sur l'Île de Gorée, qui se trouve au large du port principal de Dakar, ainsi que deux autres réserves de chasse près de la capitale sénégalaise comptaient parmi les futures réalisations de l'entreprise en Afrique.
On a beau être optimiste au sujet des perspectives à long terme du secteur, WTTC a également prévu que l'année 2009 serait plus difficile pour le secteur du tourisme sénégalais, en prévoyant une chute de 0.5% de l'emploi et une croissance de seulement 2.6%, soit bien en deçà de la moyenne de 5.4% sur dix ans.
Bien que le Sénégal dispose plus ou moins des mêmes attractions que ses voisins, le pays n'a pas encore mesuré le potentiel de ses richesses naturelles et culturelles.
L'importance de la taxe imposée par l'Etat pour chaque touriste pénétrant le pays, établie à environ 500 dollars, représente près de la moitié du billet d'avion d'un voyageur provenant d'Europe. Elle est par ailleurs beaucoup plus élevée que les taxes d'entrée pratiquées par les pays compétiteurs comme le Maroc ou la Côte d'Ivoire.
On a demandé à ce que la taxe d'entrée, ainsi que les 18.5% de taxe sur la valeur ajoutée actuellement imposée aux hôtels soient réduites de façon à stimuler la croissance et à redorer le blason du Sénégal en tant que destination peu chère.
De même, d'aucuns critiquent le manque d'activités promotionnelles visant à soutenir l'industrie du tourisme, notamment dans le monde non francophone. Si le Sénégal a trop compté dans le passé sur la France et, à un moindre degré, sur la Belgique, d'où provenaient la plupart des touristes d'outre-mer, le pays a maintenant réalisé qu'il était nécessaire d'étendre son marché. Cependant, les autorités travaillent toujours à rassembler les ressources nécessaires pour promouvoir leur pays dans le monde anglophone et sur le marché asiatique grandissant.
Bien qu'il soit nécessaire d'en faire davantage pour attirer les visiteurs d'outre-mer, l'Etat s'efforce d'améliorer l'infrastructure touristique, notamment en construisant un nouvel aéroport principal, un projet d'une valeur de 470 millions de dollars, qui offrira un port d'entrée moderne aux touristes. L'aéroport international Blaise Diagne, qui devrait être fonctionnel en 2011, sera équipé pour recevoir 5 millions de passagers par année et il sera possible, dans l'avenir, d'en augmenter les capacités pour qu'il puisse en recevoir le double.
Le gouvernement voudrait que cet aéroport soit non seulement utile pour l'industrie du tourisme local, mais qu'il devienne également un aéroport de transit pour la région. Si ce dernier objectif est atteint, les voyageurs en transit seraient davantage tentés d'étendre leur séjour, augmentant ainsi le nombre de touristes et les recettes du secteur.
L'ouverture de cet aéroport se fait au moment opportun dans la mesure où l'on prévoit pour l'année prochaine une reprise de l'économie mondiale, et, par conséquent, de l'industrie du tourisme, et, pour 2011, une amélioration encore plus marquée. D'ici là toutefois, les hôtels sénégalais risquent de connaître un ralentissement de leurs activités.
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1 commentaire:
Le prix des billets d'avion,taxes comprises est trop eleve.
Deux fois le prix d'un ticket pour New York
30 % plus cher que pour Hong Kong ! ! !
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