vendredi 25 septembre 2009
DANS L'ANTRE DE YANDE CODOU SENE : Une diva dans les "délices" de la vieillesse
Elle est entrée dans l’histoire du Sénégal, à 15 ans, alors que la République était encore… « mineure ». Depuis, elle s’est forgée un nom dans l’histoire de la «musique Sénégal» grâce au timbre unique de sa voix et au soutien sans failles d’un Président. Celui qu’elle a tant aimé et magnifié les louanges, «Léo Kor Dior», Léopold Sédar Senghor. Malgré les affres du temps, Yandé Codou Sène, fait toujours divaguer les esprits… De l’Amérique à l’Europe en passant par son Afrique natale, la voix de la cantatrice Sérère résonne encore au rythme du son polyphonique. D’une mélodie à une mélopée, elle nous mène droit à son terroir d’accueil, Gandiaye, une bourgade située sur la route nationale N° 1 qui relie Dakar à Kaolack. L’Obs est allé à son chevet pour vous, juste le temps d’une balade…
La fraîcheur matinale a vite fait de céder sa place à un soleil accablant par ce dernier vendredi du mois de Ramadan où les nuages semblaient avoir fui le ciel. Le sol encore trempé de la pluie de l’avant-veille, laisse apparaître des flaques d’eau dans la capitale et ses environs. A bord d’une 4X4, nous faisons cap sur la route de Fatick. Les quelques reliefs affichés par le peu de maisons cassent la monotonie du paysage tantôt verdoyant, tantôt sablonneux. Au fur et à mesure que nous traversons des villages, le climat devient de plus en plus frais. Une petite brise, puis brusquement un vent frappe le sol et soulève des nuages de poussière. En l’espace de quelques secondes, une grosse pluie s’est abattue, plus nous roulions, plus elle gagnait en intensité. Comme par enchantement, dans certaines localités, pas la moindre trace d’un vent encore moins d’une goutte d’eau. Le soleil pointe haut et darde impitoyablement ses rayons sur les rares passants à pied. C’est le cas à Fatick à près d’une vingtaine de kilomètres de Gandiaye, la terre d’accueil de Yandé Codou Sène. Là, également, pas de pluies.
Maison délabrée et populeuse
A l’entrée du village, des étals proposent du pain, des fruits et quelques petites babioles. Sur une minuscule route sablonneuse bordée de maisons, des charrettes se disputent le passage. La faim et la fatigue se lisent sur presque tous les visages des habitants, le jeûne est sans doute passé par là. Quelques mètres après, dans le quartier de Ngoulang, nous sommes devant une grande maison en briques. Par une porte en fer rouillée, nous accédons à une cour où trône majestueusement un énorme arbre. Des chaises et des bancs traînent au milieu des bassines, des marmites et des linges étendus sur le fil. Comme pour coller au décor désordre, des canards… et des poules caquettent. Trois bâtisses aux peintures des murs défraîchies qui servent apparemment de chambres à toute la marmaille et à leurs parents trouvés sur les lieux, s’élèvent tels des tours dans une citadelle. Dans l’une d’elles, celle qui se trouve au milieu, l’antre de la cantatrice Sérère. Tout de suite après avoir franchi le seuil de la porte, c’est une photo de Yandé Codou en compagnie du défunt Président Léopold Sédar Senghor qui vous accueille. Des décorations sont accrochées sur les murs délabrés. Deux lits se font face. Sur le plus grand recouvert d’une épaisse couette rouge, une vieille silhouette est assise, dans l’ombre de la pièce mal éclairée, à ses côtés, une canne. C’est le fidèle lieutenant du Président poète Senghor, cassé par les affres de la vieillesse…
La lueur d’espoir
Malgré son âge avancé (77 ans), Yandé Codou Sène reste le seul soutien de sa famille. Surprenant autant qu’étrange, sans elle, la marmite ne bouillirait pas.
Ce qui frappe d’emblée dans la demeure de la cantatrice attitrée de Léopold Sédar Senghor, c’est le nombre impressionnant de ses petits enfants et arrière petits- enfants. On se serait cru dans la cour de récréation d’un jardin d’enfants. Toutes ses bouches, sans compter ses enfants à elle, leurs épouses et parfois époux sont à la charge d’une seule et même personne Yandé Codou Sène. Une vieille dame qui n’a plus la force de travailler, mais fort heureusement, elle compte encore des amis et des alliés dans ce monde. N’eussent été, ceux-là et les droits d’auteurs qu’elle continue à percevoir, c’est à se demander ce que cela aurait été. Sa famille n’ose même pas y penser, quoi que leur préoccupation est grande quant à leur destin, après la disparition de la bonne-dame. Aussi, ils implorent les autorités du pays, de les insérer dans le milieu professionnel. «Elle a travaillé toute sa vie durant pour le Gouvernement. Aujourd’hui, elle n’en est plus capable, donc il ne faut pas l’abandonner à son propre sort avec toute une famille derrière elle, qui ne compte aucun salarié. La saga de Yandé Codou, c’est maintenant qu’il faut l’entretenir et non pas attendre qu’elle disparaisse pour réagir. Ses œuvres sont écoutés partout dans le monde et c’est une fierté pour le Sénégal. On doit l’aider à faire vivre sa famille et toute aide sera la bienvenue que ce soit de la part de l’Etat ou que ce soit du citoyen lamda», déplore Pape Diop, son petit fils.
Aïda Mbaye, la relève…
Comme son fils Pape Diop, Aïda Mbaye, la fille aînée de Yandé Codou, bien que mariée, est aussi soutenue par sa mère avec ses 8 bouts de bois de Dieu. Née en 1954, elle a vécu depuis lors sous l’aile protectrice d’une mère poule, pas étonnant qu’elle aussi, choppe le virus de la musique. L’accompagnant partout dans les cérémonies et autres, elle finit par intégrer son groupe. Un beau jour, alors que Yandé Codou avait engagé deux programmes le même jour, elle a donc prié sa fille d’assurer l’un des spectacles. Au fil des années, elle a commencé à voler de ses propres ailes. Toutefois, elle tarde à apercevoir le bout du tunnel, cherchant désespérément un producteur. Sa plus grande ambition serait de devenir une tout aussi remarquable chanteuse que sa maman, ne serait ce que pour perpétuer son souvenir des années durant…
Gâteuse, à bien des égards
Seul soutien face à une famille nombreuse, il suffit de la voir entourée de ses petits enfants et arrières petits enfants, pour se rendre compte à quel point, la septuagénaire, est une grand-mère gâteuse. Et selon les propres mots de son fils cadet Commissaire Mbaye, marié et père de trois enfants, «daf ño yar, yaxx ñù» (elle nous a éduqué dans le droit chemin, tout en cédant aux moindres de nos caprices). Et ce n’est pas demain la veille, que cette attitude va changer, «c’est grâce à elle si nous vivons. Nous allons de temps en temps à Dakar, récupérer de l’argent pour elle et c’est avec cela que nous réussissons à tirer notre épingle du jeu, même si cela s’avère parfois dur», précise t-il avant de solliciter également de l’aide. «La maison que Senghor lui a offerte et qui se trouve dans son village natal est tombée en ruine, à cause de la pluie. Malheureusement, nous ne sommes pas en mesure de l’arranger» déclare-t-il.
Quand Mère Yandé «perd ses gammes»
La vieillesse est la pire des maladies, serait-on tenté de dire, lorsque l’on croise le visage couvert de rides, de celle qui fut une belle jeune femme, pleine de vie. Aujourd’hui, elle ne peut plus rien faire d’elle-même… Yandé Codou Sène, «perd ses gammes» au fur et à mesure que les «notes» s’accélèrent. Mais derrière ce corps qui refuse de suivre, la ferme volonté d’une combattante qui refuse de flancher.
Vêtue d’un interminable boubou orange et d’un mouchoir de tête, Yandé Codou laisse apparaître un visage plissé par des rides, un corps menu et flasque. Ses éternelles lunettes de vue qui semblent devenues trop grandes pour elles, dévoilent des yeux pétillants d’intelligence. Des yeux témoins de bien des souvenirs. Des souvenirs de Senghor, de la belle époque, celle où elle se servait encore de ses bras. Aujourd’hui, ces yeux cherchent un appui sur lequel prendre des forces pour faire sa toilette, manger ou enfiler ses boubous en «wax» qu’elle adore tant et ses vieilles sandales en cuir. Sa peau travaillée par le poids de l’âge donne l’impression de s’arracher de son corps. Ses petites épaules frêles ont du mal à supporter toutes les charges qui pèsent sur elles. En effet, enfants, petits enfants, arrières petits enfants belles filles, beaux-fils… etc, sont à sa charge.
Toujours polémiste
D’ailleurs à Gandiaye, la diva Sérère est réputée pour être un soutien de famille. «C’est une bonne dame qui aime par dessus- tout s’occuper de sa famille» affirme Bakham Sène, un voisin. Waly Mbaye, un des ses neveux gendarme confirme, «elle a tout fait pour nous». Respectueuse des traditions, modeste et bonne voisine, elle vit en parfaite harmonie avec la population de Ngoulang qui lui voue un profond respect. Poussée par on ne sait quelle énergie, elle parvient tout de même à s’exprimer avec la même intonation polémiste et le chaud tempérament qu’on lui connaît. Par moments, le son de sa voix se fait haletant et tantôt, avant de répondre à une question, le regard visiblement ailleurs, elle affiche un large sourire qui laisse entrevoir les quelques dents abîmées qui lui restent encore dans la bouche. Cette bouche qui a lâché depuis longtemps de chaudes notes du terroir.
INTERVIEW : SA RELEVE, SA VIE A 77 ANS, SES RELATIONS AVEC LA FAMILLE DE SENGHOR, LES AUTRES ARTISTES, LE PRESIDENT WADE…
Yandé Codou grandeur nature
Elle a marqué d’une manière indélébile la musique Sénégalaise, à 77 ans, la retraite est inévitable pour elle, même si elle assure toujours maîtriser son art. Qui par ailleurs, lui fait toujours gagner son pain. Dans cet entretien, elle se projette dans le futur, en même temps que dans le passé pour évoquer la relève, ses relations avec la famille du défunt Président Senghor, que des politiques et certains de ces collègues artistes. Non sans évoquer sa nouvelle vie.
Que devient Yandé Codou Sène ?
Rien, comme vous pouvez le constater, je suis toujours là.
Mais on ne vous voit plus, on ne vous entend plus ?
C’est parce que tout simplement, je suis vieille maintenant, je ne peux plus embarquer dans les voitures pour venir à Dakar. Il n’y a que dans les situations exceptionnelles que je fais l’effort de me déplacer.
On peut donc dire que vous avez pris votre retraite ?
Oui, on peut dire cela comme ça. Maintenant, ce sont mes enfants qui m’ont remplacée. Aïda Mbaye ma fille aînée a pris le flambeau. Dieu merci dans ma famille, même le plus petit, celui qui vient de naître, sait chanter. De ce côté, il n’y a pas d’inquiétude à avoir.
Parvenez-vous à toujours vivre de votre art ?
Ah oui, oui ! (elle insiste).
Et comment ?
Je continue à percevoir mes droits d’auteurs. En plus c’est grâce à ma musique que les gens me font vivre.
Qui sont ces gens ?
Mes bienfaiteurs sont assez nombreux, aussi bien dans le monde de la politique que de la culture. Parmi eux, je peux citer le 1er Ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, que je considère comme un fils, aussi Ousmane Tanor Dieng, Pape Massène, Mame Birame Diouf qui m’aide beaucoup. Par contre, celui qui l’a remplacé, je ne le connais pas encore et j’aimerais bien le voir.
Il y a beaucoup de jeunes talents qui rêvent de devenir comme vous. Quel conseil leur prodiguez-vous ?
Je suis toujours prête à donner des conseils aux jeunes chanteurs, ils n’ont qu’à me trouver chez moi, ils verront (d’un ton sec).
Si c’est le cas, que leur diriez-vous ?
C’est très simple, il suffit tout juste d’aimer ce que l’on fait, le reste va de soi. Une bonne éducation, de la persévérance et du courage et cela ira, il n’y a pas d’autres secrets.
Peut-on avoir une idée précise de votre répertoire musical ?
Ce n’est pas possible, (elle coupe court).
Vous comptez combien de cassettes ?
Il m’est impossible de le compter. J’ai beaucoup travaillé dans ma vie et je ne sais pas à combien s’élève exactement le volume de mes œuvres. Déjà, lorsque j’étais jeune, je composais des chants sans les instruments, à l’époque, il n’y avait pas de cassettes ? Donc, vous voyez un peu, ce que cela fait. Vraiment, je ne peux pas dénombrer mes chansons.
Justement, pensez-vous que la musique traditionnelle, celle que vous faisiez avant, a un avenir au Sénégal ?
L’avenir de la musique traditionnelle est toujours entre nos mains, car tout ce que nous savons, nous l’avons transmis à nos enfants. Donc, ce sera à eux d’assurer la relève et plus tard ce sera leurs enfants.
Comment appréciez-vous la musique en général ?
C’est toujours un plaisir pour moi d’écouter de la musique, car j’ai été éduqué là-dedans, c’est dans mon sang.
Tout le monde n’est pas sans savoir les rapports privilégiés que vous entreteniez avec le défunt Président Senghor. Aujourd’hui qu’il n’est plus de ce monde, quelles relations avez-vous avec sa famille ?
Depuis la disparition de Senghor, plus aucune.
Et quelle en est la raison ?
La relation, c’était entre Senghor et moi. Je ne vois plus Colette, ni ses enfants. Avant la mort de Senghor, je les voyais, mais ce n’est plus le cas. C’est Léna que j’ai vue en dernier. C’est une bonne fille. Adrien est aussi très gentil, j’aurais bien aimé être amie avec lui, comme je l’ai été avec son père.
Après toutes ces années, quel souvenir gardez-vous de Senghor ?
J’ai énormément de souvenirs de Senghor. A chaque fois que je pense à lui, je suis aux anges. Il a tout fait pour moi. Il m’a acheté une maison, une voiture et beaucoup d’autres cadeaux. C’est grâce à lui, si je suis devenue ce que je suis et je ne le remercierai jamais assez.
Etes-vous proche de l’actuel Président, Abdoulaye Wade ?
Pas vraiment ! J’ai écrit des demandes d’audience, mais jusqu’à présent rien. Lors d’une tournée, il est passé par Gandiaye et il a demandé que l’on m’emmène vers lui. Quand il m’a vu, il m’a promis de me recevoir et depuis nous n’avons pas eu l’occasion de nous voir.
Toutefois à la mort de Senghor, j’ai beaucoup apprécié la manière dont il a compati à ma douleur. Nous avons passé toute une journée ensemble. Je sais qu’il m’aime et me respecte beaucoup.
Vous avez également fais beaucoup de duos avec des chanteurs tels que Youssou Ndour et Wasis Diop. Avez-vous toujours des contacts avec eux ?
Il n’y a que Youssou Ndour qui se préoccupe toujours de moi. De temps à autre, il envoie des gens s’enquérir de mon état de santé. Pour ce qui est des autres, je ne sais plus ce qu’ils deviennent.
De toute votre carrière, qu’est ce qui vous a le plus marqué ?
Senghor «rek» (seulement). Il n’y a pas autre chose. Senghor moy sama way (c’est lui mon ami), je vous l’assure, ci barké borom Touba (par la grâce de Serigne Touba). Il a tout fait pour moi (elle entonne un chant de louange à Senghor).
Le 03 Octobre prochain, vous allez être honorées. Quel sentiment vous anime ?
C’est une très grande fierté pour moi et je suis très reconnaissante envers ceux qui m’ont choisi parmi tous les acteurs culturels Sénégalais.
Vous avez 77 ans, comment vous portez-vous ?
Dieu merci, ça va. Je me soigne quand même, je vais souvent en consultation chez le cardiologue, Professeur Bâ à l’hôpital Aristide le Dantec. Je respecte mes rendez-vous. A part cela, c’est tout juste la vieillesse.
Comment occupez vous vos journées ?
Je ne fais pas grand-chose. Soit je suis dans la cour avec mes petits enfants ou seule dans ma chambre. Je ne bouge pas de la maison. D’ailleurs cela n’a jamais été de mes habitudes, mis à part les prestations que je donnais un peu partout.
Le dernier mot ?
Je suis très heureuse de votre démarche. Vous êtes venus vous enquérir de ma situation et surtout, de celle de ma famille et je souhaiterais que cela continue pour de bon.
REPORTAGE : GANDIAYE : Au rythme des trois génies tutélaires
Chef-lieu d’arrondissement du département de Kaolack, Gandiaye est un village traditionnel, crée en 1714. Toutefois, il ne se trouvait pas sur la route nationale N°1 qui relie Dakar à Kaolack, ce n’est qu’en 1920 qu’il y a été transféré. Il est peuplé par 25 000 habitants environ et à forte densité musulmane. Il compte également une population chrétienne et animiste. Les localités voisines sont Belongui, Mbelbouk, Ganboul Moctar, Keur Mari, Sassara, Tioupane et Ganboul Escale. Côté infrastructures, la bourgade est dotée de trois grandes mosquées et d’une Eglise de la mission catholique. Elle a également un poste de santé et une mosquée en construction. L’économie est essentiellement entretenue par l’élevage et l’agriculture. Il y existe une administration locale. Le village est donc dirigé par un roi nommé Bour Gandiaye. Cependant, il est sans reconnaissance officielle, tout comme le Djaraf, le Farba, le Djaligué et le Saltigué. Ils ont chacun un rôle à jouer et les populations ne se font pas prier pour les consulter et respecter leurs consignes.
Comme la plupart des villages, Gandiaye a aussi ses mystères. En effet, plusieurs totems font partie des croyances du peuple. Parmi les plus connus, il y en a trois, Thioro Ndem Sène, Ngouyebane et Niakhabane. Ce sont tous des arbres. Le premier c’est le tamarin. C’est là-bas où l’on emmène les circoncis, pendant trois mois, ils sont initiés aux étapes de la vie. Ngouyebane est lui un baobab qui est tombé et qui s’est séparé en deux. Il se trouve à la sortie de Kaolack et à chaque fois qu’un fils de Kaolack doit voyager, s’il emporte avec lui comme talisman, le fruit de cet arbre, il peut être assuré de ne pas mourir en chemin. On peut dire que c’est le totem-type du village, car il garantit la sécurité des habitants. Pour ce qui est de Niakhabane, toute femme qui vient se marier à Gandiaye ou qui quitte ses parents pour aller se marier ailleurs, devrait faire le tour de l’arbre et laver son linge autour du puits qui se trouve près de l’arbre. Histoire d’avoir une sorte de protection. D’après la légende, lorsqu’on faisait la route nationale N°1, Niakhabane s’était mis en colère et avait bloqué les machines parce que les travaux de terrassements constituaient un danger pour ses enfants.
Cela a conduit au déplacement du tracé initial de la route. Actuellement le baobab est tombé, mais il reste toujours le puits utilisé par les populations.
A noter que le nom du village vient de l’histoire de deux frères en voyage. A l’époque, puisqu’il n’existait pas de moyens de transport, ils ont donc marché. Arrivés à la limite entre le Sine et le Saloum, le plus âgé d’entre eux avait décidé de se replier. Ceci étant, il est retourné sur ses pas et son jeune frère est resté là où ils se sont séparés. A chaque fois que les gens le dépassaient là-bas avec leurs bagages, ils lui demandaient ce qu’il y faisait. Et à lui de répondre, «gan ndiaye la». Depuis lors, le surnom lui est resté et est devenu le nom du village où il s’était installé en fin de compte.
TROIS QUESTIONS AU BOUR GANDIAYE : «Yandé Codou est pour nous une bibliothèque»
Plus haute autorité du village, c’est à lui que revient la lourde tâche de diriger Gandiaye, la terre d’accueil de la cantatrice Sérère. Babacar Mbodj, plus connu sous le nom de Bour Gandiaye, livre ici ses sentiments quant à la saga Yandé Codou Sène.
Présentez-vous à nos lecteurs ?
Je m’appelle Babacar Mbodj, plus connu sous le nom de Bour Gandiaye. J’ai été intronisé le 1er Septembre 1991, suite au décès de mon père. Officiellement, je suis le 9ème Bour Gandiaye. Je suis la personne morale du village, en même temps je m’occupe de tout ce qui est coutume.
Vous avez donc sous votre tutelle, une très grande dame qui a élu domicile dans votre fief, en la personne de Yandé Codou ? Comment cohabitez-vous avec elle?
Tout d’abord, je dirais que Yandé Codou Sène est pour nous habitants de Gandiaye une très grande dame, respectueuse des us et coutumes du village, mais aussi, elle représente une fierté pour le peuple. Elle a toujours vécu avec mes parents dans la plus parfaite harmonie, maintenant que j’ai été intronisé roi, elle me considère davantage comme un fils. Ici à Gandiaye, on peut dire qu’elle est une bibliothèque pour nous aussi bien sur le plan de la tradition Sérère que de la culture.
Elle est vieille maintenant, on ne l’entend presque plus, pensez-vous qu’il y ait une chance pour que le mythe Yandé Codou survive ?
Pour cela, il va falloir que les autorités fassent quelque chose pour elle et sa famille avant qu’il ne soit trop tard. Ces enfants sont là, elle leur a transmis tout son savoir et il leur appartient de perpétuer ses œuvres. Seulement, les moyens font défaut, il faudra leur apporter un coup de pouce sinon, il vont s’enfoncer et à ce moment le nom de Yandé Codou Sène avec eux.
Le coup de gueule contre Maxy Crazy
«S’il ne vient pas nous voir, ça ne va pas aller pour lui», dixit Commissaire Mbaye, le fils cadet de Yandé Codou Sène. Cet ultimatum est adressé au rappeur Maxy Crazy qui a commis l’erreur de poser dans l’une de ses chansons la voix de Yandé Codou Sène, cela sans la prévenir elle ou un des membres de sa famille. Ses enfants ont en tout cas du mal à faire passer la pilule. Selon eux, leur mère n’a pas du tout apprécié le geste du chanteur qu’elle ne connaît ni d’Adam, ni d’Eve. Par conséquent, ils auraient souhaité avoir beaucoup plus de considération de sa part et c’est pour cette raison qu’ils n’ont pas hésité à le déclarer au bureau sénégalais des droits d’auteurs (Bsda).
Le rappeur reconnaît son tort
Joint au téléphone, Maxy Crazy soutient qu’il ne savait pas que cela allait déranger la famille de Yandé Codou Sène. Et puisque c’est le cas, il allait présenter ses excuses. S’il le faut, il va se déplacer jusqu’à Gandiaye. «La chanson en question s’appelle «Namena Galsen». C’est tout juste un petit extrait d’un de ses morceaux» ajoute le rappeur.
En ce qui concerne la plainte au BSDA, l’artiste reste convaincu qu’elle n’a pas lieu d’être car il y a un certain timing à atteindre pour payer les droits d’auteur.
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