Senegal: Vers la Sécurité Alimentaire

Suite aux émeutes de la faim l'année dernière, des récoltes meilleures et une augmentation de la planification du Sénégal ont conduit le Ministre de l'Agriculture, Amath Sall, à déclarer que «d'ci 2012, le Sénégal n'importera plus un seul grain de riz." Bien qu'il se soit fixé un objectif ambitieux à atteindre, le Gouvernement ne veut plus que les précédentes instabilités sociales et économiques se répètent, et a donc promis de travailler pour éviter de futures pénuries. Même si une baisse des prix du riz au cours des derniers mois a donné un répit aux consommateurs qui avaient souffert de l'inflation, les agriculteurs locaux ont été durement touchés par le déclin, qui pourrait compliquer les efforts du Gouvernement à accroître la production tout en évitant des prix élevés. Depuis la hausse au début de l'année dernière de plus de 30 dollars par sac de 50 kg de riz non traité, les prix ont baissé de façon régulière, et se situent autour de 22 dollars le sac au moment de la récolte l'an dernier. Ceci pourrait se traduire par des taux réduits en 2009, mais si cette situation de déclin perdure, elle pourrait limiter les plantations pour l'année prochaine, ce qui se traduirait par une autre augmentation du coût en 2009 et 2010. Avec cette possibilité en tète, le Gouvernement a redoublé d'efforts visant à accroître l'approvisionnement du pays en aliment de base. La production de riz est déjà entrain d'augmenter dans la région du Sahel et il est prévu d'intensifier la production agricole dans le cadre de la Grande Offensive pour la Nourriture et l'Abondance (GOANA), un programme visant à stimuler la production par le biais d'une série d'investissements ciblés et de politiques d'incitations. Ceci est certainement nécessaire. La récolte de 2007 a été exceptionnellement faible, en baisse de 26% par rapport à 2006 a cause de la sécheresse dans certaines régions et des inondations dans d'autres, ce qui a fait de la pénurie alimentaire un grave problème en 2008 selon les rapports gouvernementaux, causant un grave danger de pénurie pour plus de 1 million de personnes et laissant 2.1 millions d'autres faisant face à des questions de sécurité alimentaire. Néanmoins, des pluies suffisantes, l'aide financière et potentiellement une nouvelle lignée de riz ont contribué à améliorer les perspectives pour 2009. Les chiffres sont déjà en hausse significative pour 2008, avec une production de 220,000 tonnes de riz blanc à la mi-avril 2009, contre 100,000 tonnes pour l'ensemble de l'année précédente. Sall a grand espoir pour la récolte de cette année, prévoyant que le rendement soit un peu moins que les 600,000 tonnes consommés annuellement par la population sénégalaise de 13 millions d'habitants. Toutefois, des programmes plus grounds sont en cours d'élaboration afin d'assurer la durabilité de l'augmentation de la production du pays, y compris en réduisant les effets de la volatilité météorologiques sur la culture de riz. Le Gouvernement travaille actuellement à étendre la superficie des terres cultivées et a investi l'année dernière 1 million d'euro pour augmenter l'irrigation du Delta du Sénégal. Le Gouvernement sénégalais n'agit pas seul pour mettre en œuvre son programme. Les organisations internationales fournissent une aide financière et des programme de formation pour soutenir le développement. La plus grande de ces offres, provient du FMI, qui a accordé 76 millions de dollars en décembre pour compenser les fluctuations de l'alimentation et les coûts de l'énergie. Plus récemment, les agences gouvernementales américaines, y compris l'agence pour le Développement International (USAID) et la Millenium Challenge Corporation (MCC), ont accordé des subventions. En mars, l'USAID a octroyé 3.7 millions de dollars supplémentaires pour réduire les taux de malnutrition et accroître la sécurité alimentaire. La majeure partie du financement sera consacrée à l'amélioration des efforts de nutrition communautaire et la production dans les régions du Ziguinchor, Kolda et Sedhio. Entre-temps, la subvention de 13.39 millions de dollars accordée par le MCC vise un plus large éventail de plans, y compris l'approvisionnement en eau et les projets routiers, mais elle comprend également le financement de deux projets d'irrigation, qui complètent les programmes de GOANA. En outre, le progrè biotechnologique pourrai donner un cap de main. En effet, les chercheurs d'une association financée par l'ONU pour le développement de la riziculture en Afrique de l'Ouest, «le Centre du Riz pour l'Afrique» ont pu voir des résultats étonnants au cours de leurs tentatives de croisement pour une nouvelle variété de riz. «NERICA», ou Nouveau Riz pour l'Afrique, a été conçu pour s'adapter à un climat et des sols rudes. Le NERICA nécessite moins d'eau, peut supporter des sols salés et pousse plus rapidement que les autres types de riz, apporte et un rendement de 30%. Si les agriculteurs locaux adoptent NERICA, le Sénégal sera en mesure à la fois de réduire sa facture d'importation et d'augmenter son autonomie. Dans un pays où jusqu'à 60% de la population dépend de l'agriculture de subsistance et de l'élevage, atteindre cette sécurité de base, même à un rythme plus lent que celui espéré par le Gouvernement, sera un grand succès. Bien que la viabilité commerciale de cette nouvelle création du Centre du Riz pour l'Afrique soit encore à prouver, ses efforts mettent en évidence l'importance de la sécurité alimentaire dans la région. À court terme, le Sénégal devrait continuer à compter sur les importations de riz provenant d'Asie, mais tant que le Gouvernement continue à travailler sur l'infrastructure d'irrigation et les cadres d'investissement, le secteur agricole du pays semble en effet fertile.
Oxford Business Group

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

AEROPORT DE DIASS : Un hub attendu en septembre 2010

VILLA GOTTFRIED : L’art ouvre une porte à Ngaparou

MBOUR : RESTRUCTURATION DE L’HABITAT SPONTANE « Baye Deuk » désormais loti